A Deauville, Eric Zemmour travaille sa base électorale, tentée par Marion Maréchal

Eric Zemmour s’entretient avec une sympathisante, lors d’une séance de dédicace de son dernier livre, « Je n’ai pas dit mon dernier mot », dans la salle des fêtes de Deauville (Calvados), le 29 mars 2023. Eric Zemmour s’entretient avec une sympathisante, lors d’une séance de dédicace de son dernier livre, « Je n’ai pas dit mon dernier mot », dans la salle des fêtes de Deauville (Calvados), le 29 mars 2023.

Anita Noordegraaf vit en Suisse, mais a prolongé son séjour à Deauville (Calvados) pour lui : Eric Zemmour est en ville. Elle est arrivée la première pour faire dédicacer son dernier livre, Je n’ai pas dit mon dernier mot (Rubempré, 352 pages, 21,90 euros). « Un homme authentique, ni antisémite ni raciste, qui explique simplement que c’est le chaos total. » Elle précise : « Ce n’est pas qu’à cause des musulmans, même si beaucoup de choses y sont liées. »

Quelque six cents têtes chenues au rendez-vous, souvent venues de la droite filloniste, dans une station balnéaire vide en ce mercredi 29 mars : Zemmour fait toujours recette. On croise quelques fourrures, des insignes militaires, une casquette « Fuck Biden » et une broche du Rotary Club de Cabourg. Chacun se montre aimable, mais dépité par la « violence généralisée », sans toutefois voter Le Pen car, ici, c’est entendu, « on n’est pas d’extrême droite ».

A Deauville, le multicondamné pour « provocation à la haine » a obtenu 15 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle en 2022. Trois points de moins qu’à Versailles, où il se rendra vendredi, avant de dédicacer son ouvrage à Cogolin (Var) et à Nice. D’un côté, la bourgeoisie conservatrice, désorientée par les ennuis des Républicains (LR) ; de l’autre, l’électorat historique du Front national, travaillé par la question identitaire. Le polémiste d’extrême droite remobilise sa base, d’abord conquise par ses livres. « On va dans nos zones de force, assume Stanislas Rigault, le président de Génération Z, mouvement de jeunesse du parti Reconquête !. Maintenant, on connaît notre carte électorale : Provence-Alpes-Côte d’Azur et la banlieue ouest de Paris. Les gens qui en ont assez du désordre dans le pays. »

« Il demeurera un témoin, pas davantage »

Dans la file d’attente, l’aventure présidentielle suscite à peine quelques regrets. Les élections européennes de 2024 ? Personne n’en parle. Au parti, c’est l’inverse. Les places sur la liste vaudront cher – dans la direction du parti, seul Nicolas Bay, élu député européen en 2019, sous la bannière Rassemblement national (RN), dispose d’un mandat parlementaire. Ces dernières semaines, Eric Zemmour et Marion Maréchal ont discuté ouvertement et à plusieurs reprises de l’identité de la tête de liste.

L’hypothèse Maréchal tient désormais solidement la corde, assurent deux dirigeants du parti. Eric Zemmour lui a ouvert la porte dans un entretien au Point : « Je [ne] vais [pas] personnellement sauter sur chaque scrutin et me présenter à toutes les élections. Mon parti sera, lui, chaque fois présent. J’en suis à la tête, vous me verrez donc chaque fois en campagne. » Dans les mêmes colonnes, la jeune femme de 33 ans le complimente à sa façon : « Il pense davantage à la prochaine génération qu’à la prochaine élection. » Ce qui, de son point de vue, tombe bien.

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