Au Festival du cinéma américain de Deauville, une jeunesse bien éloignée de l’insouciance

Le réalisateur américain Jamie Sisley (à gauche) et le producteur Rob Cristiano, le 8 septembre 2022, sur le tapis rouge du 48ᵉ Festival du cinéma américain de Deauville (Calvados).

Les cinéastes venus présenter leur film à Deauville (Calvados) ont suffisamment salué et remercié le public présent aux projections, « malgré le soleil », pour que nous le mentionnions aussi. Les spectateurs ont bel et bien manifesté leur fidélité au Festival du cinéma américain, dont la 48e édition se tient jusqu’au dimanche 11 septembre, avec des salles pleines du matin jusqu’au soir, preuve que la curiosité du public à l’égard du cinéma demeure vivace dans un contexte général de baisse de la fréquentation en salle.

Car sur le tapis rouge, cette année, peu de grandes stars et de têtes d’affiche (Ana de Armas devait fouler le tapis rouge, vendredi 9 septembre, pour le film Blonde) susceptibles de grossir les foules plus que de raison. Mais plutôt de jeunes réalisateurs, réalisatrices, acteurs et actrices peu connu(e) s, reflets d’une sélection qui s’est essentiellement élaborée sur des premiers longs-métrages. Huit au total sur les treize en compétition.

Un choix que revendique pleinement le directeur du festival, Bruno Barde, avec cependant un regret. « J’avais en fait retenu quatorze films. Mais un m’a échappé : Tar, de Todd Field, avec Cate Blanchett. J’avais l’accord des studios Universal et de tout le monde, et puis Venise est passé par là et l’a emporté », regrette-t-il, avant de pousser son coup de gueule. « Depuis qu’il dirige la Mostra de Venise, Alberto Barbera n’a de cesse de vouloir rivaliser avec Cannes en faisant venir le plus de stars américaines possible et bénéficie pour cela de la présence autorisée à son festival des plates-formes comme Netflix. Cette course stupide, si elle apporte un rayonnement médiatique certain à Venise, nuit selon moi à l’exigence et à la qualité de sa sélection. »

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Au milieu de ces petites guerres entre festivals, Deauville tente, contre vents et marées, de se tailler une place à part, traçant désormais sa ligne éditoriale en dehors des grandes productions hollywoodiennes et blockbusters. « Notre vocation s’est effectivement recentrée sur le cinéma indépendant, avec pour ambition, toujours, de découvrir ce que les autres un jour consacreront », précise Bruno Barde.

C’est ainsi qu’ont été mis en lumière à Deauville des films qui ont révélé de grandes signatures. Entre autres : Little Odessa (1994), de James Gray ; Pi (1998), de Darren Aronofsky mais aussi son film Mother ! (2017) ; Little Miss Sunshine (2006), de Jonathan Dayton et Valerie Faris ; Take Shelter (2011), de Jeff Nichols ; Night Moves (2013), de Kelly Reichardt… Beaucoup de jeunes cinéastes aussi, malgré des débuts prometteurs découverts dans la ville balnéaire, ont ensuite disparu des radars.

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