Elle n’a pas foulé les planches depuis 1996. A l’époque, Charlotte Gainsbourg était membre du jury du Festival du cinéma américain de Deauville, dont elle présidera la 47e édition à partir de vendredi. « Je ne suis jamais revenue car cela commence à chaque fois le jour de la rentrée scolaire! sourit-elle. Cette fois, je me suis arrangée et je compte bien en profiter. C’est une chance de pouvoir découvrir plein de films en salles. Je ne me prends pas au sérieux dans ce rôle de présidente, que j’endosse pour la première fois de ma vie. Je me réjouis à l’idée de parler de cinéma avec des personnes que j’admire et que je respecte. Dans le jury, il y a le musicien SebastiAn, avec qui je collabore régulièrement, et la scénariste Marcia Romano, que je connais depuis toute petite. »
La chanteuse et comédienne sera aussi à l’affiche de deux films présentés hors compétition : sa première réalisation, Jane par Charlotte, un documentaire émouvant sur sa mère ; Les Choses humaines, de son compagnon Yvan Attal, avec leur fils Ben en tête d’affiche. En famille sur le tapis rouge! « Rien ne me fait plus plaisir », avoue-t-elle. Elle espère aussi croiser Johnny Depp, qui sera présent le premier week-end. « Je serais heureuse de le revoir. On se côtoyait pas mal quand il était avec Vanessa Paradis. Et je l’ai retrouvé pour Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants (2004), d’Yvan, il y fait une brève apparition. »
Une compétition qui prend le pouls de la société américaine
Charlotte Gainsbourg, qui a vécu six ans à New York, devra départager les candidats d’une compétition qui prend le pouls de la société américaine à travers une sélection de films indépendants. « Ceux qui m’intéressent le plus, admet-elle. Je ne viens pas en festival pour voir des blockbusters! Je cherche le regard d’un metteur en scène. C’est pour ça que j’ai tourné avec Todd Haynes (I’m Not There) et Alejandro Gonzalez Iñarritu (21 grammes). »
Elle a toutefois cédé aux sirènes hollywoodiennes en 2016, pour la superproduction Independence Day : Resurgence, de Roland Emmerich. « J’ai vu la différence avec ce film régi par un studio où personne n’avait son mot à dire. Mais je me suis bien amusée, Jeff Goldblum faisait son show, ce qui me divertissait car, sur ce genre de projet avec plein d’effets spéciaux, l’attente est démente. Je suis contente de l’expérience, mais une fois suffit! »
Son père a façonné sa cinéphilie
Même si elle est davantage sollicitée en Europe, l’Amérique exerce néanmoins son pouvoir de fascination sur Charlotte Gainsbourg, qui n’ose pas citer les réalisateurs avec qui elle aimerait travailler. « Il y en a plein, mais si je les nomme publiquement j’ai l’impression que cela ne se concrétisera jamais! Longtemps, j’étais intimidée de démarcher, mais maintenant je n’hésite pas à faire des appels du pied en privé! » Si Steven Spielberg l’appelle demain? « Je réponds oui… si le rôle est intéressant. »
C’est son père qui a façonné sa cinéphilie dès l’enfance, au temps des VHS. « Le week-end, on allait à la vidéothèque prendre des imports américains. Avec lui, j’ai découvert Casablanca, West Side Story, les classiques de Disney, Les Aventures de Robin des bois avec Errol Flynn, Tarzan avec Johnny Weissmuller, King Kong, l’intégrale de Kirk Douglas. Ce qu’il adorait par-dessus tout, c’étaient les westerns et l’horreur! Cela m’a marquée car j’étais jeune quand j’ai vu Les Dents de la mer, Carrie, Shining… Avec Yvan, que j’ai rencontré à 19 ans, j’ai dévoré les films de Scorsese, Coppola ou Lumet. » Ses actrices hollywoodiennes préférées? « Jodie Foster, Gena Rowlands, Meryl Streep et Marilyn Monroe, la plus grande selon mon père. Certains l’aiment chaud est mon film de chevet. »
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