Deauville : La famille Head vend le Haras du Quesnay, une institution dans le monde du cheval

La famille Head, propriétaire du Haras du Quesnay depuis 1958, a décidé de passer la main. Leurs chevaux seront vendus par la société Arqana, en décembre. Quant à la propriété, située près de Deauville, elle intéresserait le groupe français du producteur de télévision Stéphane Courbit. Retour sur l’histoire de cette demeure, qui a vu défiler des légendes de l’élevage français et … la Reine d’Angleterre, Elisabeth II, une amie de la famille.

Depuis sa fondation, au début du XXe siècle, le haras du Quesnay est une terre de vainqueurs. Créée par un riche investisseur américain, puis abandonnée pendant la Seconde Guerre Mondiale, cette propriété est depuis 1958, intimement liée à l’histoire de la famille Head, réputée dans le monde du cheval. Sur leurs 180 hectares sont en effet passés des chevaux d’exception, multi-récompensés comme Le Fabuleux Anabaa ou plus récemment Trêve.

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Le Haras du Quesnay ©Le Haras du Quesnay

« Alec Head a fait décoller l’élevage français, s’enthousiasme Philippe Augier, le maire de Deauville, qui l’a bien connu. Il faut le reconnaître, dans les années soixante, soixante-dix, l’élevage français tournait un peu sur lui-même. Et, lui, a osé. Il a importé des étalons américains, réputés plus rapides, pour les croiser avec les nôtres. Il a été très critiqué à l’époque pour cela mais ce fut un véritable succès. L’élevage français lui doit beaucoup. »

Bon Mot remporte son 1er Prix de l’Arc de Triomphe en 1963, monté par un certain Freddy Head, âgé de seulement 19 ans. Le fils d’Alec, a d’ailleurs réussi à se faire un prénom, en remportant 2.937 courses à l’international. C’est simple, peu de crack-jockeys ont connu aussi une telle réussite comme entraîneur.

Dans la famille, il faut compter aussi sur sa sœur cadette, Christiane, dite Criquette. Elle a entraîné le célèbre Trêve, véritable fer de lance du haras. Cette jument collectionne les prix : Grand Prix de Saint-Cloud , Prix Vermeille, Prix de Diane. Elle remporte à deux reprises le prix de l’Arc de Triomphe.

La réputation de la famille dépasse les frontières. La Reine d’Angleterre, cavalière émérite et férue d’élevage, se lie même d’amitié avec Alec Head. La souveraine y séjourne parfois, en marge de ses visites officielles. « Elle parlait très bien français. J’aime beaucoup cette anecdote. Quelqu’un lui précisait que le gazon venait d’être coupé. Elle avait répondu : « vous voulez dire la pelouse », raconte avec amusement Philippe Augier.

Sa dernière visite date de 2004, au détour des commémorations du 60e anniversaire du Débarquement. 

La décision ne doit pas être étrangère à la disparition d’Alec Head, qui s’est éteint en juin dernier à l’âge de 97 ans. 

Le domaine s’étend sur 180 hectares et comprend un château, une quinzaine de maisons, sans compter de nombreux box. Les écuries mériteraient des travaux de rénovation, et c’est une charge très lourde à entretenir, surtout s’il y a moins d’activité d’étalonnage.

Or, les grands chevaux comme Anabaa se font rares. Ce chef de race du parc étalon français a fait les beaux jours du Haras du Quesnay pendant plusieurs années. Le prix de sa saillie a pu atteindre jusqu’à 45.000 €, mais ce cheval a disparu brutalement, en 2009.

Par ailleurs, les enfants Head aspirent aussi à du repos, bien mérité. Criquette a mis fin à ses quarante ans de carrière, en 2018. Son frère aîné, Freddy Head, a annoncé en septembre sur le site France Sire qu’il cesserait également d’entraîner à la fin de l’année.  

L’âge nous rattrape tous et je travaille depuis que j’ai 16 ans ; il est temps pour moi de profiter d’autre chose. J’ai toujours pensé que 75 ans serait le bon âge pour arrêter et je suis ravi.

Freddy Head

sur le site France Sire

La question agite tous les professionnels du milieu depuis l’annonce, ce week-end, d’Arqana. Dans un communiqué, la société basée à Deauville, indique que la « vente de 40 juments, pouliches et foals » aura lieu du 3 au 6 décembre prochain. 

Les acheteurs pourront ainsi s’offrir entre autres le dernier foal de la mère de Trêve, une soeur de Trêve, Toride, ou encore Perle d’Auge. Le catalogue de la vente est déjà en ligne. 

Quant à la propriété, Freddy Head met fin au suspens, en se confiant ce lundi, dans les colonnes de la  revue spécialisée, Jour de Galop

C’est Lov Group, qui va racheter le haras. Je pense que le Quesnay restera un haras, c’est cela l’objectif. Mais il est encore trop tôt pour réellement le savoir. Dans tous les cas, ils ne prendront pas les lieux avant l’année prochaine. Personnellement, je vais continuer d’élever de mon côté. 

Freddy Head

dans Jour de Galop

Nous n’avons pas été en mesure de vérifier ces informations auprès de Lov Group, qui a été fondé en 2008 par Stéphane Courbit et compte aujourd’hui 5000 collaborateurs dans le monde.

L’homme d’affaires a bâti sa stratégie sur plusieurs piliers, la production audiovisuelle (Koh Lanta, Masterchef) , les jeux en ligne (Betclic), l’hôtellerie et la gastronomie de luxe (Ladurée). 

Un spécialiste du monde équin nous confiait que le haras du Quesnay est classé, comme patrimoine agricole. A ce titre, le prochain propriétaire devra faire perdurer cette vocation qui existe depuis plus d’un siècle. 

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