Deauville : plus de 100 chefs d’œuvres du photographe Irving Penn exposés aux Franciscaines

109 tirages retracent la totalité de la riche carrière du photographe Irving Penn.
109 tirages retracent la totalité de la riche carrière du photographe Irving Penn. ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

Terre et décor de photographes, comme le festival Planches contact le rappelle chaque année, « Deauville a fait de la photographie l’un des axes très forts de sa politique culturelle », insiste Caroline Clémensat, directrice des Franciscaines à Deauville (Calvados). 

C’est en partageant « cette même passion et cette même envie de partager la culture et la photographie », que des liens se sont créés avec la Maison Européenne de la Photographie, jusqu’à la concrétisation de cette nouvelle exposition dédiée à Irving Penn, l’un des photographes majeurs du XXe siècle connu notamment pour ses portraits et ses clichés de mode et de nature morte.

C’est un photographe absolument essentiel.

Pascal Hoël, commissaire de l’exposition

La société vue du studio 

Composé de 109 tirages, cet ensemble unique retrace la totalité de la carrière du photographe.

De ses toutes premières photographies prises en 1939 dans les rues de New York, où celui qui se destinait à être peintre « s’intéressait particulièrement au graphisme des vitrines », jusqu’à ses dernières photos de mode en 2007 pour le magazine Vogue dont il fut une figure majeure pendant plus de 60 ans, l’exposition nous plonge dans cette riche carrière.

Irving Penn, Cuzco Children, 1948 Collection MEP
Irving Penn, Cuzco Children, 1948, Collection MEP (©Condé nast)

Cinq sections permettent de découvrir pleinement son œuvre : les premiers travaux et le voyage, les portraits, les nus, la mode et la beauté et la nature morte. Des sections où se côtoient travaux personnels et commandes, et où l’on retrouve toujours les bases de son travail d’une grande sobriété : « un studio, la lumière du jour et un fond neutre ». 

Photographe de studio, Irving Penn en dit pourtant beaucoup sur la société et le monde du XXe siècle : de son studio, on découvre les populations du Pérou, le monde hippie à San Francisco, les plus grandes personnalités culturelles que l’on trouve à New York dans les années d’après-guerre ou encore les « petits métiers » en France, en Angleterre ou aux États-Unis.

Irving Penn, Marchande de ballons (B), Paris, 1950
Collection MEP, Paris
Irving Penn, Marchande de ballons (B), Paris, 1950, Collection MEP, Paris (©Condé Nast)

Des « reportages » de studio où sa grande exigence saute aux yeux. « Il était doux, calme et très discret, mais il arrivait à instaurer une relation avec ses modèles, à les mettre à l’aise et à obtenir les poses qu’il voulait », commente Pascal Hoël.

Vidéos : en ce moment sur Actu

Un regard particulier que l’on découvre par exemple dans les portraits de Picasso, Cocteau, Edith Piaf, Colette ou encore Malraux où les modèles arborent des « positions extravagantes » et fascinent par la profondeur de leur regard capturé par le photographe. 

Irving Penn, Picasso (1 of 6), Cannes, 1957
Collection MEP, Paris
Irving Penn, Picasso (1 of 6), Cannes, 1957, Collection MEP, Paris (©The Irving Penn Foundation)

À lire aussi

« Un incroyable talent de tireur »

Faisant preuve d’une « immense créativité formelle », les photographiques d’Irving Penn dévoilent une esthétique très simple, avec une attention particulière accordée aux nuances et aux détails, comme le prouvent ses portraits, mais aussi sa série de nus, où le photographe s’intéresse notamment « au côté sculptural des corps et des formes », et ses natures mortes avec des chewing-gums et cigarettes écrasées.

Dans cette dernière série où il met en scène des objets inanimés, on retrouve son amour pour le tirage.

Responsable des collections de la MEP, Pascal Hoël est le commissaire de l'exposition des Franciscaines consacrée à Irving Penn.
Responsable des collections de la MEP, Pascal Hoël est le commissaire de l’exposition des Franciscaines.  ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

Très exigeant, Irving Penn l’était notamment avec ses impressions. « C’était un obsédé des tirages, il travaillait beaucoup pour arriver à en avoir qui lui convenaient, c’est à dire quasi parfaits », sourit Pascal Hoël.

« Immense photographe méticuleux et pris par son travail », Irving Penn a expérimenté durant toute sa carrière divers procédés. Notamment « en blanchissant et redéveloppant ses épreuves jusqu’à obtenir des teintes diaphanes », mais aussi en ayant recours à des tirages couchés à la main selon le procédé platine-palladium du XIXe siècle.

Soulignant le talent d’Irving Penn à repousser les limites créatives de la photographie, Pascal Hoël insiste : « Je n’ai jamais vu une qualité de tirage comme celle-là chez d’autres photographes ». 

L'exposition investit les Franciscaines jusqu'au 28 mai 2023.
L’exposition investit les Franciscaines jusqu’au 28 mai 2023. (©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur)

L’intégralité de la collection d’Irving Penn de la MEP exposée pour la première fois

Avec la volonté partagée de créer un axe fort entre leurs deux institutions, la Maison Européenne de la Photographie, à Paris, et Les Franciscaines, à Deauville, ont imaginé avec la Fondation Irving Penn cette exposition inédite qui présente pour la première fois l’intégralité de la collection Irving Penn de la MEP.
« Deauville a toujours été très sensible au travail de la MEP », rappelle Caroline Clémensat, directrice des Franciscaines, qui raconte comment des liens se sont créés : « La mise en relation s’est faite de manière plus précise avec l’ouverture des Franciscaines, notamment par l’entremise d’Olivier Bourdelas, mécène des deux institutions ».
Ce dernier a ainsi invité Simon Baker, directeur de la MEP, à venir découvrir les Franciscaines. « Il est venu un week-end, a été enchanté par les lieux et le concept. Il s’est dit que l’axe Paris-Deauville, MEP-Franciscaines éveillait des possibilités ». 
Après une première exposition en 2022 dans la Galerie des maîtres des Franciscaines sur les grands maîtres de la photographie dans les collections de la MEP, est né ce projet d’accueillir dans son intégralité la collection d’Irving Penn à Deauville. « Dès le début du projet de la MEP, Irving Penn a été défini comme l’un des photographes majeurs de notre collection, rappelle Pascal Hoël, responsable des collections du centre d’exposition parisien. Dès les années 1990, on a acheté des œuvres d’Irving Penn et on l’a exposé à plusieurs reprises ». 
Ainsi, une relation étroite s’est établie entre la MEP et le photographe, puis avec la Fondation Irving Penn. « En 2020, on avait 63 œuvres, et Tom Penn nous a proposé de compléter notre collection pour qu’on ait un ensemble représentatif et complet de son œuvre. Le but était de nous permettre de faire une exposition rétrospective complète ». Un ensemble unique présenté pour la première fois à Deauville. « On est extrêmement fier, on sait la chance qu’on a », sourit Caroline Clémensat. 

Jusqu’au 28 mai aux Franciscaines, à Deauville. Tarifs : 11 € (plein), 8 € (réduit) et 4 € (solidaire). Plus d’informations par ici

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu. Chaque vendredi, recevez par mail nos recommandations cinéma/série, livre et musique de la semaine. Inscrivez-vous par ici, c’est gratuit !

Cette chronique se veut produite du mieux possible. Vous pouvez utiliser les coordonnées inscrites sur le site web dans l’objectif d’indiquer des précisions sur ce post qui parle du thème «  ». Le site deauville-info.com vous soumet de lire ce post autour du thème «  ». deauville-info.com est une plateforme numérique qui archive différentes actualités publiées sur le net dont le domaine principal est «  ». Consultez notre site deauville-info.com et nos réseaux sociaux dans l’optique d’être au courant des nouvelles publications.