Avec Paul Lamoulen, Hugo Dutrait a réalisé le film documentaire J’ai le droit de mourir. Une enquête qui tente de comprendre les enjeux de la fin de vie et de l’euthanasie. Il le présentera au cinéma Morny, à Deauville (Calvados), le jeudi 13 avril 2023. Rencontre.
Des sujets forts de société
Pouvez-vous vous présenter ?
J’ai 19 ans, je vis près de Pont-Audemer et je suis journaliste et réalisateur sur ce projet-là et sur d’autres pour lesquels j’ai monté mon entreprise de réalisation et de production DH PRODUCTION.
On réalise très souvent des documentaires en lien avec des enquêtes. Après avoir réalisé un court documentaire sur la montée du nazisme, qui n’a pas été diffusé au cinéma, on a co-réalisé avec Paul Lamoulen une enquête sur la fin de vie qui elle est projetée. On prépare déjà un autre documentaire sur un autre sujet fort de société, le harcèlement scolaire.
« Un documentaire totalement impartial »
Fin de vie et euthanasie : pourquoi avez-vous enquêté sur ces sujets ?
Au départ, je n’ai aucun attrait personnel avec la fin de vie ou l’euthanasie. Déjà, on voulait se lancer dans la réalisation de documentaires de manière très sérieuse, en le diffusant au cinéma comme on le fait actuellement.
Par ailleurs, on cherchait un sujet d’enquête où il y allait avoir de la matière et qui allait être intéressant pour le public.
J’ai rencontré Daniel Mattard, habitant de la région de Pont-Audemer, qui se bat depuis des années pour que son fils, Mathieu, qui est dans un coma profond, se fasse euthanasier. Avec ses mots de père, il m’a raconté son histoire. À ce moment-là, on s’est dit : on a un point de vue, on va aller creuser pour voir si ça peut être un sujet intéressant.
Après quelques recherches sur internet, on s’est dit que c’était une évidence, qu’il fallait qu’on traite ce sujet qui est souvent très positionné. On s’est rendu compte qu’il n’y avait pas d’entre-deux, d’outil neutre, sur cette question-là.
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Justement, comment avez-vous réussi à garder un équilibre pour traiter ce sujet ?
On s’est dit qu’on allait apporter un documentaire totalement impartial. On n’est pas des militants et on n’a pas vocation à l’être. D’ailleurs, toute reprise par des associations ou des militants ne vient pas de nous.
C’est vraiment un outil d’information pour le public, que chacun puisse comprendre les enjeux qui entourent l’euthanasie, les services de soin palliatif et tout ce qui englobe la fin de vie.
Pour cela, on a de nombreux intervenants. On a par exemple Claire Fourcade, présidente de Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), Pierre Juston de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), l’eurodéputé belge Marc Tarabella, Marie Tamarelle-Verhaeghe, ancienne députée de la circonscription, ou encore Clémence Joly, responsable de l’unité de soins palliatifs au CHU de Pont-Audemer.
Elle nous a accueillis sur place pour nous faire découvrir cette unité et comment les équipes gèrent notamment les différents cas de fin de vie.
« Chaque cas de fin de vie nécessite un accompagnement unique »
Pourquoi la neutralité était-elle si importante à vos yeux ?
Ce qu’on explique souvent, c’est qu’avec des débats très tranchés et très foudroyants, on n’avancera pas forcément. Chacun a le droit d’avoir son avis, toutes les parties ont des arguments plus ou moins valables.
Et pour le sujet de l’euthanasie, c’est encore plus complexe car chaque cas de fin de vie nécessite un accompagnement unique. Ça passe par des détails très subtils.
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Vous êtes en tournée dans les établissements du groupe Noé Cinémas pour présenter votre documentaire : comment cela s’est-il passé ?
Je participais à des ciné-clubs jeunes à Pont-Audemer sur des films art et essai. C’était mon premier contact avec le groupe Noé. Quand on a eu la volonté de faire ce nouveau documentaire, je me suis dit : quant à faire un film, autant qu’il passe au cinéma.
J’en ai parlé à Frédérique Perrette, la chargée de communication du cinéma de Pont-Audemer, elle a remonté l’information auprès de la direction des cinémas et c’était parti ! C’est une belle relation de confiance avec eux.
Jeudi 13 avril, à 18 h 30, au cinéma Morny, à Deauville. Projection suivie d’un temps de rencontre avec les réalisateurs. Plus d’informations sur www.cinemamorny.fr. Tarif : 7 90 €
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