Impossible de passer à côté des Jeux olympiques en cette année 2024, y compris pour le milieu artistique. Mais comment proposer quelque chose d’original, à côté des thèmes que sont le genre, la place des femmes ou encore la performance ou le sport dans la guerre ? C’est le défi qu’a relevé Thierry Grillet, commissaire de l’exposition « Le sport, pour la beauté du geste » proposée par les Franciscaines de Deauville jusqu’au 12 mai 2024.
Il a choisi de revenir à la racine du sport, celle du geste, tout simplement. Le geste qui fait vibrer les gens et inspire les artistes : « Ce qui est intéressant dans le dialogue entre l’artiste et l’athlète, c’est que l’artiste peut accéder à la composante esthétique de la performance. Quand la performance est là, le geste est parfait, il atteint une forme idéalité. C’est alors qu’apparaît la beauté. Elle existe à la fois chez l’athlète qui sculpte son corps, qui élabore son geste jusqu’à lui faire accéder à une forme de perfection. Et puis la beauté existe dans la transposition, dans la translation de cette beauté du corps au pic de l’effort sur la toile, dans la glaise, dans le bronze, dans l’image animée. » Il y a alors convergence entre le sportif et l’artiste, à l’image du Discobole qui marque l’entrée, ou de ces photos qui « découpent » de façon stroboscopique les gestes de sportifs.
« Même des premières lignes peuvent atteindre la grâce du danseur »
L’exposition, très instructive, propose un focus sur huit gestes du sport. L’un d’entre eux est baptisé « Le rugby, la touche et le geste du danseur. » « Ce qui est très intéressant dans le geste de la touche et cette photo qui nous vient du journal l’Equipe, c’est que ça pourrait être une photo de danse aquatique synchronisée, poursuit Thierry Grillet. On voit des joueurs parfaitement synchronisés à la même hauteur, exactement dans le même geste, dans la même posture. Un joueur français et un joueur anglais durant le Tournoi des Six Nations 2021 qui tentent de capter la balle dans la touche. Cette pièce est évidemment très intéressante parce qu’elle dit beaucoup de choses. D’abord, il y a cette dimension dansée. Ce sont des gestes au fond très chorégraphiés, très précis, très gracieux. Curieusement, même des premières lignes peuvent atteindre la grâce du danseur. On a d’ailleurs mis en regard un portrait de danseurs à l’opéra qui permet de comprendre ce lien. »
Parmi les autres gestes à découvrir : la course à pied avec la foulée féline de Marie-Josée Pérec, le tennis avec le service de Serena Williams – et celui, décalé, de Jacques Tati dans Les Vacances de Monsieur Hulot – ou encore le football avec la fameuse Panenka, utilisée, entre autres, par Zinédine Zidane. Mais le mieux, pour tout savoir, est encore d’écouter les explications qui suivent :
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Une exposition à voir dès à présent aux Franciscaines à Deauville et jusqu’au 12 mai 2024.
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