Lancement d’une Amap à Deauville : des paniers pour manger bio et en circuit court

Aux racines des « Jardins de Saint-Etienne-la-Thillaye », Jean Séchéret fait partie des 14 coups de coeur du Département du Calvados.
Jean Séchéret est à l’origine de ce projet d’Amap.  ©Camille Ruffray / Archive Le Pays d’Auge

Devenir partenaire d’une ferme et faire le plein chaque semaine de produits locaux, bio et de saison, cela vous tente ? C’est ce que propose Jean Sécheret à Deauville (Calvados) en impulsant la création d’une Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) où producteurs et consommateurs nouent un partenariat pour faire vivre et soutenir l’agriculture locale et l’activité paysanne. Un projet pour lequel une réunion publique se tiendra vendredi 14 octobre 2022, à 18 h, à Deauville. 

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Un paysan, une ville et une association

Maraîcher bio à Saint-Étienne-la-Thillaye depuis 2019, Jean Sécheret gère une petite ferme qu’il développe en suivant les principes de la permaculture, en harmonie avec la nature et son rythme. « Cela fait que mon développement se fait de manière lente et à petite échelle », explique-t-il. Si pour le moment, il vend exclusivement des légumes à la ferme, il franchit une nouvelle étape : « J’arrive à maîtriser un petit peu mieux, même si c’est un apprentissage permanent. Je vais aussi fournir les légumes des cantines de la communauté de communes Terre d’Auge« . 

Dans cette même perspective, il souhaitait faire autre chose que de la vente à la ferme. « L’idée de l’Amap, c’était quelque chose que je voulais impulser depuis qu’on s’est installé, sourit-il. Aujourd’hui, j’ai plus confiance dans ma pratique agricole pour pouvoir fournir des légumes de manière structurée ».

Adhérent à Bio en Normandie depuis son installation, Jean Sécheret s’est ainsi rapproché de cette association pour faire naître ce projet. « Ça fait partie de leurs compétences de développer des Amap dans le département ». En effet, elle dispose d’un soutien financier du Département du Calvados pour mener ces projets. Dans la même démarche, le producteur a échangé avec la Mairie de Deauville qui était « hyper partante ». Le producteur de légumes raconte : « Il y avait une Amap il y a quelques années qui n’a finalement pas duré car le maraîcher avait arrêté ». 

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Un partenariat 

Avec l’AMAP, le principe est simple : « faire de l’alimentation hyperlocale« . Ainsi, chaque semaine, on va chercher un panier constitué de légumes biologiques, de proximité et respectueux de l’environnement. Des paniers pour faire le lien entre producteurs et consommateurs. « Une Amap est composée de consommateurs qui deviennent partenaires d’une ferme, explique la Ville de Deauville. Un engagement contractuel permet au producteur d’assurer à l’avance la commercialisation de ses produits et au consommateur d’obtenir un panier hebdomadaire des produits de la ferme. L’AMAP et le producteur s’engagent dans une démarche éthique ». 

Ainsi, les consommateurs jouent un rôle essentiel dans cette organisation. « L’idée, c’est qu’ils soient vraiment acteurs, précise Jean Sécheret. Il y a un engagement des Amapiens, de ceux qui vont prendre des paniers toutes les semaines, mais aussi des producteurs ». D’ailleurs, dans les premiers paniers, on trouvera ses légumes, mais aussi du pain au levain naturel qui est fait par un couple qu’il connaît bien, Hélène et Rodolphe Begard installé à Castillon-en-Auge, et qu’il vendait déjà dans sa ferme. « C’est un panier un peu « surprise » que je confectionnerai chaque semaine avec des légumes de saison, ajoute-t-il. Pour accompagner les consommateurs, j’y glisserai des recettes avec des légumes un peu rigolos. Parce que ces légumes, j’ai aussi l’habitude de les cuisiner et de les manger ». Ces paniers seront ainsi mis à la disposition chaque semaine des Amapiens à l’école Fracasse

Devenir partenaire d'une ferme et faire le plein chaque semaine de produits locaux, bio et de saison, cela vous tente ?
Devenir partenaire d’une ferme et faire le plein chaque semaine de produits locaux, bio et de saison, cela vous tente ?

Une AMAP amenée à grandir 

Si pour le moment il est le seul producteur à participer à cette AMAP, l’objectif est, au fil du temps, de la faire grandir. « L’Amap a vocation à accueillir de nouveaux maraîchers si ça fonctionne bien ». Et Jean Sécheret a déjà des contacts en tête. « Je fais partie d’un réseau de micro-fermes qui se développent avec des personnes comme moi en reconversion et qui ont des projets de faire à l’échelle humaine ». Pour le moment, l’Amap va débuter avec une dizaine de paniers hebdomadaires. « Ça ne va pas nourrir tout Deauville, mais l’idée c’est que la sauce prenne et si ça marche des deux côtés, le but c’est de développer cela ». 

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Un lieu qui devrait grandir aussi au fil de la participation des Amapiens. Car l’objectif, c’est bien entendu de faire du consommateur un acteur. « Avec ce contrat, en achetant une partie de la production au paysan d’une certaine manière il est engagé sur la vie de la ferme ». D’ailleurs, Jean Sécheret qui développe aussi une activité de tourisme à la ferme, est prêt à présenter sa production et ses méthodes de permaculture à ceux qui s’y rendent. « Ma ferme est ouverte et j’aime échanger avec les visiteurs, parler de la permaculture. C’est quelque chose que j’aimerais développer avec les Amapiens, organiser des visites dans l’année, leur donner des conseils pour leurs potagers…La permaculture fonctionne beaucoup avec le partage et l’échange ». 

L’Amap : comment ça marche ? 

« Chaque Amap a son propre fonctionnement, insiste Caroline Paris, de l’association Bio en Normandie. Sur la cinquantaine de groupe Amap qu’on trouve dans le Calvados, on a peut-être 50 fonctionnements différents ». 
Si les fonctionnements diffèrent, les principes de l’Amap sont les mêmes, « reposant sur un engagement mutuel entre Amapiens et des paysans en Amap ». 

• Un engagement sur plusieurs mois 

Ainsi, pour les Amapiens, cela se concrétise par un partenariat avec un ou plusieurs producteurs « sur au moins plusieurs mois ». Caroline Paris indique : « Le premier principe, c’est l’engagement auprès du producteur et la pérennisation de son activité professionnelle. D’où l’achat à l’avance du panier de légumes ». L’engagement peut-être au trimestre, au semestre, annuel, mais « souvent on est sur la durée de production du produit ». Ainsi, pour les légumes, « on part du principe que l’engagement est de mars/avril jusqu’à l’année suivante ». Avec ce système de commercialisation en circuit-court, « il n’y a pas de transaction d’argent le jour de la distribution, tout se fait en amont avec une organisation et des bons de commande ». 

• Comment faire évoluer l’Amap ? 

Pour faire évoluer l’Amap, et accueillir de nouveaux producteurs, les Amapiens sont au cœur de la décision et de la dynamique. « Imposer un producteur, c’est très engageant donc il faut répondre à la demande des Amapiens. S’ils recherchent des œufs, du pain ou autres produits, notre association les met en relation avec des producteurs qui pourraient être intéressés par l’initiative. On ne donne jamais qu’un seul nom car on est sur un partenariat et de l’humain. On ne va pas chercher son panier dans une Amap comme on va faire son marché. Le relationnel compte beaucoup notamment sur la pérennisation de l’Amap ». 

Réunion d’information le vendredi 14 octobre à 18 h, Salle Polyvalente, 29, rue Albert Fracasse. Gratuit. Contact : 07 61 32 35 47. 

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