Planches Contact à Deauville : avec ses photos, Julia Lê met en lumière les femmes de chambre

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« Elles s’appellent Antoinette, Hawa, Jennifer et tant d’autres : ces femmes de chambre sont des invisibles, elles se retrouvent aujourd’hui sur les murs des Franciscaines, photographiées avec talent par Julia Lê », sourit Lionel Charrier, rédacteur en chef photo de Libération et membre du jury, quelques minutes avant de rendre le prix du tremplin jeunes talents du festival Planches contact à Julia Lê.

Comme quatre autres photographes, cette jeune franco-américaine d’origine vietnamienne a été sélectionnée par le festival deauvillais pour venir en résidence cette année en Normandie et pour donner naissance à un projet de création photographique. 

Des portraits d’une « force incroyable et saisissante »

Photographe à l’œil humaniste et social, Julia est allée à la rencontre des femmes de chambre, des employées d’étage qu’on ne voit pas, travaillant dans l’ombre au cœur des hôtels de la Côte fleurie, et pourtant essentielles à la mécanique touristique bien huilée.

« C’est un travail qui nous a beaucoup touchés, Julia a su montrer ces femmes de manière très sensible tout en leur donnant le pouvoir du moment décisif de la photo », poursuit le jury. En effet, chaque femme photographiée, face à l’objectif, avait en main le déclencheur pour choisir le moment de la prise de vue. 

planches contact
Julia Lê a reçu le prix du jury, samedi soir, aux Franciscaines.  ©Le Pays d’Auge / M/-M. Remoleur

De ce travail, en ressort une série intitulée Come Rain Come Shine composée de portraits d’une grande intensité et d’une « force incroyable et saisissante ».

Des images permettant de leur rendre toute la visibilité qu’elles méritent, complétées par des textes écrits par ces femmes. Des lettres très touchantes. « Je retiens notamment une phrase magnifique qui disait : écrire c’est hurler en silence », témoigne le membre du jury, touché au cœur par ce travail à découvrir aux Franciscaines.  

Pour Planches contact, la série de Julia Lê met en lumière les femmes de chambre.
Pour Planches contact, la série de Julia Lê met en lumière les femmes de chambre. (©Julia Lê)

D’autres regards sur le monde

« Cette année, la photo est devenue un vecteur de l’analyse du monde dans son évolution », commente Philippe Augier, maire de Deauville, évoquant les cinq projets du tremplin jeunes talents. Des sujets de société traités avec des regards profondément poétiques. À l’image du travail de Sidonie Van Den Dries sur les aires de jeux pour enfants, interrogeant la part de liberté laissée aux plus jeunes avec ces espaces réduisant leur prise de risque pour construire leur imaginaire.

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Sidonie Van Den Dries a réalisé un projet sur les aires de jeux pour enfants.
Sidonie Van Den Dries a réalisé un projet sur les aires de jeux pour enfants. ©Sidonie Van Den Dries

De son côté, suivant un proverbe malien qui dit que « la place de l’homme est là où il trouve du travail à faire », le photographe et réalisateur malien, Ousmane Goïta s’est intéressé à l’immigration, plus précisément au travail et aux gestes. « On a l’impression d’avoir tout vu sur l’immigration, mais vous l’abordez positivement », souligne Alain Genestar, directeur de Polka Magazine. 

La série de photos
La série de photos « Faire » de Ousmane Goïta. ©Ousmane Goïta

Avec son regard particulier, la photographe Isabelle Scotta évoque de son côté un monde hors du temps qui mêle sa mémoire à celle de Deauville et lui inspire une ville imaginaire, un récit cinématographique entre époque 1900 et monde contemporain.

La matière, les couleurs, la densité, la viscosité : tout cela fait qu’on a le sentiment que ces images ont été trempées dans le lac noir de l’oubli et qu’elles en sont ressorties.

Thierry Grillet, membre du jury
Isabelle Scotta évoque de son côté un monde hors du temps.
Isabelle Scotta évoque de son côté un monde hors du temps. ©Isabelle Scotta

Enfin, Carlo Lombardi est allé à la rencontre des foyers touchés par la Seconde Guerre mondiale, « faisant référence au deuil interrompu qui a affecté les familles pendant des générations », souligne Laura Serani. « Une photographie subjective, évocatrice qui travaille sur la question de la mémoire », souligne le jury. « Ils ont vraiment fait de leurs photos le support de leur regard sur le monde », conclut Philippe Augier, marqué par le cru 2023 du tremplin jeunes talents. 

Carlo Lombardi est allé à la rencontre des foyers touchés par la Seconde Guerre mondiale.
Carlo Lombardi est allé à la rencontre des foyers touchés par la Seconde Guerre mondiale. (©Carlo Lombardi)

Expositions à retrouver aux Franciscaines, à Deauville. 

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