Sébastien Debeaupte, architecte et chef d’orchestre de la rénovation du Printemps de Deauville

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Sébastien Debeaupte
Sébastien Debeaupte, architecte de la rénovation du Printemps de Deauville (Calvados). ©Sophie QUESNEL

Sa maison est à Trouville-sur-Mer, son cabinet d’architecture à Deauville (Calvados). C’est dire si Sébastien Debeaupte est bien ancré sur chaque rive de la Touques. D’ailleurs il n’est pas rare de le croiser sur son vélo, la casquette vissée sur la tête et le regard pointé vers l’horizon.

Car cet homme silencieux aux idées fécondes voit toujours plus loin et c’est sans doute aussi pour cela qu’il a été choisi par le Printemps pour aménager plusieurs de ses espaces de vente dont le magasin centenaire de la rue Eugène-Colas.

2 millions d’euros, 5 mois de travaux

Le magasin Printemps de Deauville fait partie du patrimoine local et les habitants se sont approprié les lieux. La réhabilitation des 1 200 m² a donc été confiée à un architecte local qui a l’avantage d’avoir exercé son art au sein de l’emblématique Printemps Haussmann à Paris.

Aussi lorsque la marque a entrepris de travailler sur le bâtiment deauvillais, une fois le concept mis au point, elle a chargé Sébastien Debeaupte de la mission d’accompagnement, de l’élaboration jusqu’à la réception des travaux. «

Des architectes internes au Printemps ont élaboré le concept de vente, mon rôle était de diriger l’ensemble des études,

expose-t-il. 

Alors que les derniers travaux à l’intérieur du magasin dataient de 2011, l’architecte souligne le caractère exceptionnel de ceux qu’il a dirigés : « Le Printemps, ne ferme jamais. C’était la première fois afin d’y réaliser des travaux. Avec une enveloppe globale, mobilier compris, autour de deux millions d’euros, le chantier a nécessité cinq mois de fermeture. » 

Un temps record pour une telle entreprise avec, à la baguette, Sébastien Debeaupte que les Deauvillais connaissent surtout pour sa réalisation du bar Le Canisy au sein des établissements de vente Elie de Brignac chez Arqana, mais qui a œuvré un peu partout sur la Côte fleurie.

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Son atout majeur ? Connaître le tissu local et ses meilleurs artisans sur le bout des doigts. « Nous avons commencé le travail par une année d’étude préalable, ce qui nous a permis de bien mettre les choses en place, d’organiser les consultations en leur temps afin de pouvoir anticiper les commandes de matériaux. »  

Avant d’entrer dans le vif du sujet, le cabinet de Sébastien a planché sur la structure afin d’être le plus opérationnel possible à l’orée de la phase de travaux : « En interne à l’agence, nous avons numérisé le bâtiment existant en 3D pour ensuite faire en sorte que le budget soit dans l’enveloppe prévue et que les délais soient respectés. » 

Cette année d’étude et la modélisation du bâtiment ont évité d’avoir de trop mauvaises surprises « même si dans la réhabilitation il y en a toujours, admet Sébastien, au moins cela nous a permis d’anticiper. Rien ne nous a mis en défaut dans les délais en tout cas », se note-t-il avant de reconnaître : « le résultat est pleinement conforme aux perspectives de résultats du projet. » 

Un bâtiment remarquable

Le Printemps Deauville est bâti dans un style architectural néo-normand, qui à partir de la seconde moitié du XIXe siècle caractérise les villas de la Côte fleurie. Il se définit par une reprise des structures à pan de bois traditionnelles.L’ornementation extérieure, un mixte de Moyen Âge normand idéalisé et Art Nouveau, est remarquable pour ses nombreuses trouvailles, dans un mélange de sacré et de profane (carreaux de faïences sur le thème des fables de La Fontaine, mascarons fantaisistes et sculptures de pèlerins en terre cuite). Comme dans la conception spatiale traditionnelle de l’architecture normande, les espaces ouverts ne sont pas recherchés : au contraire, l’agencement additif de petites pièces contribue à l’atmosphère chaleureuse d’une « maison de famille ». L’entrée principale est traitée dans un style Art nouveau qui matérialise la filiation avec le Printemps de Paris, notamment grâce au motif du panier fleuri : emblème officiel de la Maison.

Un chantier marathon 

Le programme de réhabilitation concernait uniquement les espaces de vente, répartis sur deux niveaux, au Printemps.

L’enveloppe extérieure du bâtiment n’a pas bougé, seules les fenêtres de l’étage ont été rouvertes. Elles avaient été fermées dans les années 80, les étages étaient complètement aveugles pour gagner du linéaire de vente

détaille Sébastien. Aujourd’hui cette luminosité recouvrée confère à l’étage une dimension d’espace et la respiration est bien plus présente qu’auparavant dans ce nouveau concept. 

Au cours de ce chantier marathon, la coque intérieure a été entièrement déshabillée pour changer l’isolation de tout l’étage. L’intégralité des sols a été modifiée, tout comme les plafonds. L’électricité a été refaite de fond en comble ainsi que toute la partie rafraîchissement et chauffage et tout l’éclairage a été changé.

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L’escalier, un monument

Moins célèbre que celui du Printemps Haussmann, mais tout aussi emblématique pour la clientèle locale, l’escalier a fait l’objet de toutes les attentions.  » Il y avait une trémie -l’espace laissé libre pour y faire passer l’escalier – entre le rez-de-chaussée et le premier étage. Elle était de forme triangulaire, sous la verrière, nous l’avons rendue elliptique. Une opération de gros œuvre, nous avons cassé la dalle béton pour la refaire dans la forme désirée avec un balcon en ferronnerie 1900 et un écran de cantonnement en dessous pour respecter toutes les règles imposées aux ERP (établissements recevant du public) et pour la protection au feu. C’était un des éléments structurants pour dispatcher les volumes.  » 

Sébastien Debeaupte n’est pas homme à fanfaronner, mais il admet quelque satisfaction au regard du travail accompli : « et énormément d’investissement puisqu’il a fallu jongler avec un délai très court et une grosse enveloppe de travaux. Au final, c’est une grande satisfaction d’avoir réussi à accomplir cela avec une équipe interne au Printemps très concernée et des entreprises locales qui se sont aussi beaucoup investies et ont répondu présentes. » Dans le bâtiment comme partout l’union fait la force et un bon capitaine permet toujours de maintenir le cap pour arriver à bon port.

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