Tribunal : agression sexuelle à l’hôtel près de Deauville, exhibition en garde à vue

L'homme, originaire d'Egypte, a été jugé au tribunal de Lisieux (Calvados) vendredi 6 janvier 2023.
L’homme, originaire d’Egypte, a été jugé au tribunal de Lisieux (Calvados) vendredi 6 janvier 2023. ©Le Pays d’Auge

L’homme de 28 ans suspecté d’agression sexuelle, d’exhibition, d’outrage et de menace de mort a été placé en détention provisoire le 13 novembre, immédiatement après son déferrement devant le juge des libertés et de la détention. Le tribunal ayant demandé un examen psychologique du mis en cause et de l’une de ses victimes, le jugement s’est déroulé vendredi 6 janvier 2023 dans le cadre d’une comparution immédiate à délai différé.

« Un malade comme on en rencontre rarement »

 » On juge un malade comme on en rencontre rarement au tribunal. C’est la maladie qu’on va condamner « , a tonné l’avocate de la défense, précisant que son client souffre d’une pathologie reconnue par le corps médical et qu’il était  » délirant  » pendant sa garde à vue et lors de son expertise psychiatrique.

Né en Égypte il y a 28 ans, l’homme qui ne maîtrise pas la langue française est assisté par une interprète. Les faits se sont déroulés en deux temps : le 11 novembre dernier en début de soirée à l’hôtel 1ère Classe de Touques où il avait loué une chambre, puis au commissariat de Deauville où il a été placé en garde à vue quelques heures plus tard. Les faits dénoncés par l’ensemble des victimes – la réceptionniste de l’hôtel et deux policiers du commissariat – seront attestés par l’exploitation des systèmes de vidéosurveillance.

« Lourd mais pas méchant »

Le vendredi 11 novembre, à 22h15, les policiers du commissariat de Deauville reçoivent l’appel du gérant de l’hôtel 1ère Classe de Touques suite aux attouchements dont son employée a été victime de la part d’un client. La jeune femme, qui avait été prévenue en prenant son service que l’individu était « lourd mais pas méchant », relate les faits qu’elle vient de subir.

Il l’a d’abord suivie quand elle était sur le parking de l’établissement puis, alors qu’elle avait rejoint le hall pour faire chauffer son repas dans le four micro-ondes, il s’est approché et a passé son bras gauche autour de son épaule pour tenter de lui caresser un sein.

 » Tu la vois ? « 

Bien qu’elle l’ait fermement repoussé à neuf reprises, il a réussi à mettre une main sur ses fesses et soulever sa surchemise. Elle a réussi à se dégager puis s’est réfugiée dans la loge sécurisée de l’hôtel d’où elle a téléphoné à son employeur. Ce dernier indiquera aux policiers que sa propre compagne avait été importunée par l’individu en fin d’après-midi, sans qu’il n’ait eu de gestes déplacés. Il lui avait dit qu’elle était jolie et qu’il souhaitait avoir son numéro de portable.

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L’homme, interpellé par les forces de l’ordre, est conduit au commissariat puis placé en garde à vue. Il commence par lancer des objets dans sa cellule puis il cogne dans la porte à grands coups de pied et de coups de poing. À 3h30 du matin alors qu’il a baissé son pantalon et tient son sexe à la main, il lance :  » Tu la vois ? « , à la fonctionnaire alertée par le tapage. Vingt minutes plus tard, il ressort son sexe pour se masturber, l’œil rivé sur la caméra dirigée vers sa cellule.

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Appelé à s’expliquer sur son comportement, l’homme indiquera qu’il n’avait pas supporté d’être enfermé et qu’il se masturbait  » tout le temps  » quand il était énervé.

Gestes menaçants

Puis, peu avant 7 heures, il s’en prend à un autre policier qu’il menace par gestes. Il mime d’abord un égorgement en passant sa main de gauche à droite sur sa gorge puis, ensuite, il simule une décapitation en mettant ses deux bras autour du cou. Le fonctionnaire notera une grande détermination et de la haine dans ses yeux.

Au tribunal, le prévenu parle de gestes normaux qu’il fait contre lui-même, toujours quand il est énervé. L’expert-psychiatre qui a examiné le prévenu a conclu que son discernement était altéré au moment des faits et qu’une injonction de soins paraît nécessaire.

Répondre à l’opinion publique

Ce rapport médical est le fil conducteur de la plaidoirie de l’avocate de la défense. Précisant que ses propos ne retirent rien à la compassion qu’elle éprouve pour les victimes, Me Sandra Mercier estime que l’homme contre lequel le ministère public a requis 18 mois de prison n’est pas accessible à une sanction pénale.  » Il faut répondre à l’opinion publique…, soupire-t-elle. À vouloir faire plaisir à tout le monde, on ne satisfait personne. On ne jugerait pas un enfant de 2 ans « .

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Avant de rendre leur délibéré, les juges ont déclaré avoir pris en compte l’altération du discernement du mis en cause au moment des faits. Le prévenu, dont le casier judiciaire est vierge, est condamné à 12 mois de prison avec maintien en détention. Il est interdit de territoire français pendant 10 ans et il fera l’objet d’une inscription au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes). L’employée de l’hôtel, qui a eu 4 jours d’ITT, obtient une provision de 1500 € dans l’attente d’une expertise médicale. Le mis en cause devra verser 800 € à la policière et 600 € à son collègue, ainsi que 800 € pour leurs frais d’avocat.

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