Fin février 2024, l’antenne deauvillaise de la Fondation Saint-Vincent-de-Paul fermait faute de successeur à la présidence. L’association distribuait de généreux colis alimentaires pour une somme symbolique à 80 bénéficiaires dont certains venaient d’autres communes, aux alentours de Deauville (Calvados).
Ces derniers ont dû se replier sur la Croix-Rouge, les Restos du Cœur ou encore l’association communale A Touq’Coeur, qui s’était dite prête à leur ouvrir les portes.
L’association « submergée »
Seulement voilà, trois mois plus tard, ces bénéficiaires ne se sont pas davantage manifestés.
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Contactée de nouveau par le journal, l’ex bénéficiaire, Jeanine dit désormais être en capacité de « se débrouiller toute seule », car, coup de chance :
Ma retraite a augmenté. Je perçois 1 600 € par mois, j’arrive à gérer et à mon avis, je n’ai plus le droit à rien.
Mais son cas semble être l’exception qui confirme la règle. L’association de Touques a connu un regain d’intérêt qu’elle gère bon an mal an.
On est submergés par les bénéficiaires. Nous recevons actuellement 86 foyers, soit 206 personnes. On est dans l’obligation de n’accepter que les familles touquaises car on n’a plus les moyens matériels pour les autres.
Sur 3800 habitants à Touques, le nombre de bénéficiaires représente 3 % de la population, selon lui. « C’est un chiffre noir, sans compter ceux qui n’osent pas pousser la porte », alerte le président.
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Comment expliquer ce pic soudain ?
Je ne sais pas trop. Nous recevons beaucoup de femmes seules avec les enfants. Ce n’est pas facile pour elles de concilier travail et garde d’enfants. Puis on a beaucoup de monde envoyé par le Centre communale d’action sociale (CCAS).
Quelques bénévoles en plus
Le président l’assure : « L’association ne peut faire plus. Sinon, ça serait au détriment de la qualité », se désole-t-il.
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Dans les alentours, certaines communes n’ont aucune association caritative. Alors,
Certains CCAS font l’intermédiaire avec la banque alimentaire. Mais il n’y a plus que nous, le Secours de la côte fleurie et les Restos du cœur pour répondre à la demande qui ne cesse de croître.
L’association A Touq’Coeur a pu « récupérer quelques bénévoles de Saint-Vincent-de-Paul qu’on compte sur les doigts d’une main, ce qui nous aide bien. Il y a des ramasses locales, des magasins qui donnent des choses, comme Leclerc, qui contribuent à créer de nouvelles ramasses », veut-il relativiser.
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Même difficulté et même son de cloche du côté de La Croix-Rouge. Sa présidente et conseillère municipale, Florence Galerant rappelle que les usagers peuvent bénéficier de distribution de bons alimentaires grâce auxquels « ils peuvent acheter ce qu’ils veulent en matière de produits alimentaires, d’hygiène… ».
Certains bénéficiaires cumulaient les deux aides, admet-elle.
Alors, « la Croix-Rouge a augmenté le nombre de bons par bénéficiaire ». Et de reconnaître qu’avec l’inflation connue ces dernières années, « pour 10 euros, on n’a plus rien ».
Le panier moyen de la consommation a augmenté partout même sur le, textile.
« Une paire de draps, des vêtements, ça coûte très cher ! », s’insurge-t-elle.
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Et de penser à tous les publics en difficulté, de celui qui sort de prison et « n’obtient aucune aide les trois mois suivant sa sortie », aux personnes en situation de handicap, en passant par les familles monoparentales.
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