Cinq générations d’artistes et plus de cent vingt musiciens ont déjà participé, depuis 1997, au Festival de Pâques de Deauville, dont la 27e édition se tient jusqu’au dimanche 7 mai. Le fondateur de la manifestation, Yves Petit de Voize, estime qu’il faut un quinquennat pour former un jeune artiste au grand répertoire de musique de chambre. Et il a toujours compté sur les violonistes.
Sous le parrainage d’Augustin Dumay, il y a d’abord eu le « pionnier » Renaud Capuçon, dont la carrière a suivi la spirale ascendante que l’on sait, suivi d’Amaury Coeytaux, talentueux premier violon du Quatuor Modigliani, puis de Julien Chauvin, désormais à la tête de son Concert de la Loge, enfin Pierre Fouchenneret et le jeune Shuichi Okada, membre du Trio Arnold. Les deux derniers sont associés à la Fondation Singer-Polignac, grand partenaire du festival et pourvoyeur, à l’instar de la Chapelle musicale Reine Elisabeth, de l’important vivier musical qui débarque chaque année en Normandie.
Deux jeunes femmes blondes figurent à la proue du premier concert dans l’hémicycle de la salle Elie-de-Brignac − Arqana. Distinguée par les dernières Victoires de la musique classique dans la catégorie révélation soliste instrumentale, la Toulousaine Manon Galy, qui emmène le Quatuor pour piano et cordes n° 1, de Gabriel Fauré, n’est plus tout à fait une inconnue. La violoniste peut compter sur le piano de Guillaume Bellom, aussi précieux dans le maillage du flux polyphonique qu’impressionnant dans les échappées solistes.
Mais c’est la Danoise Anna Egholm qui crée la sensation dès le coup d’archet magistral qui ouvre le tragique Quintette pour piano, violons, alto et violoncelle, de César Franck, composé dans la ligne fiévreuse et passionnelle du romantisme allemand. Autorité naturelle, aisance, expressivité, la palette de la musicienne déploie un foisonnant arsenal de nuances et de couleurs, révélant de séduisantes hardiesses et une intelligence dramaturgique enthousiasmante.
Imprégnation générationnelle
Renaud Capuçon a fait le trajet deauvillais, entre Dortmund (Allemagne) et Lausanne (Suisse), pour honorer son ami et partenaire, feu le pianiste Nicholas Angelich, mort prématurément le 18 avril 2022, à l’âge de 51 ans. Comme lui, le pianiste américain a connu les tout débuts du festival. Le concert est entièrement consacré à Brahms, « sans doute le compositeur dont Nicholas s’est toujours senti le plus proche », rappelle Capuçon, avant de souligner tout ce que ce grand brahmsien lui a apporté, notamment dans la Sonate pour violon et piano n° 2, qu’il interprète, lundi 24 avril, avec Guillaume Bellom, ancien élève de Nicholas Angelich, qui hésitait encore entre des études de violon et de piano menées de front.
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