Au Festival de Pâques de Deauville, le rendez-vous de la jeunesse, de la musique et de la mer

Gabriel Durliat (piano), Raphaël Sévère (clarinette), Emmanuel Coppey, Vassily Chmykov (violons), Maxime Quennesson (violoncelle) et Manuel Vioque-Judde (alto), lors du concert dans la salle Elie de Brignac-Arqana, au Festival de Pâques de Deauville (Calvados), le samedi 6 avril 2024. Gabriel Durliat (piano), Raphaël Sévère (clarinette), Emmanuel Coppey, Vassily Chmykov (violons), Maxime Quennesson (violoncelle) et Manuel Vioque-Judde (alto), lors du concert dans la salle Elie de Brignac-Arqana, au Festival de Pâques de Deauville (Calvados), le samedi 6 avril 2024.

Pantalon rouge, œil bleu et verbe assuré, Yves Petit de Voize a ouvert, samedi 6 avril, dans la salle Elie de Brignac-Arqana, la 28e édition du Festival de Pâques de Deauville (Calvados), qu’il programme depuis 1997. La manifestation se déroulera chaque week-end jusqu’au 27 avril en compagnie, précise-t-il, de la cinquième génération de jeunes chambristes depuis les débuts de l’aventure. France Musique est de la partie, qui diffusera les concerts avant de les tenir à la disposition de l’auditeur en streaming et sur l’appli de Radio France.

La jeunesse s’est incarnée avec le Quintette pour piano et cordes La Truite D. 667, de Schubert. Une musique si connue qu’on peinerait presque à l’écouter si les musiciens ne s’avisaient d’emblée de l’envelopper d’un imaginaire aussi mystérieux que poétique. Un grand accord au tutti, une pédale grave à la contrebasse, un pas de danse au violon et à l’alto, puis des arpèges légers du piano crevant à la surface : l’élégance et l’ardeur vont de pair dans cette interprétation qui bannit toute forme de convention. Il faut commencer par la contrebasse sur coussin d’air de Yann Dubost, ductile, dansante, joueuse et tutélaire, qui se plaît parfois au jeu de cache-cache avec les autres instruments, dont elle imite la souplesse ou la vélocité.

Dans le quatrième mouvement à variations, qui reprend le fameux lied, Die Forelle (La Truite), enfin un thème véritablement chanté, laissé libre dans le courant, à rebours des us qui semblent vouloir ramener sur la terre ferme la grosse prise schubertienne.

Ferveur et extrême précision

De l’alto de Manuel Vioque-Judde, on louera la justesse et la beauté du fruité jusque dans la nostalgie ; du violon d’Emmanuel Coppey, la juvénilité, la ferveur et l’extrême précision ; de Maxime Quennesson, au violoncelle, la subtilité du jeu à mi-voix, comme engourdi dans une fluide rêverie ; du piano ondoyant d’Arthur Hinnewinkel, la délicatesse, le brio et l’élan et les échappées de solitude. Nulle ostentation chez ces artistes à l’orée de leur carrière, nulle volonté d’en remontrer sur le plan instrumental, mais une maturité dans le service rendu à la musique comme si une forme de concentration et de gravité accompagnait leur jeu. Ce qui n’empêche pas le feu, comme dans ce scherzo bouillonnant d’impatience ou ce final empreint d’éléments tsiganes, donnant à Schubert une forme de débridé heureux.

C’est à une tout autre atmosphère que nous convie la seconde partie du concert avec le sextuor Ich ruf zu Dir pour clarinette, piano et quatuor à cordes d’Olivier Greif (1950-2000). Une œuvre née sous le signe douloureux du deuil paternel pour le compositeur de 49 ans, qui mourra l’année suivante. Le violon de Vassily Chmykov a rejoint celui d’Emmanuel Coppey, la clarinette de Raphaël Sévère, l’alto et le violoncelle de Manuel Vioque-Judde et de Maxime Quennesson, le piano de Gabriel Durliat.

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