Au fil des années, Deauville est devenue une ville de congrès qui ne dort jamais

Auditorium CID
Le grand auditorium du CID a accueilli des centaines de congrès et de festivals depuis sa création, il y a 30 ans. ©DR

« Faire vivre Deauville toute l’année », cette idée lancée par Michel d’Ornano à Lucien Barrière, portée par Anne d’Ornano et cultivée par Philippe Augier est aujourd’hui devenue une évidence. Et pourtant, la marche est haute entre le tourisme traditionnel et le tourisme d’affaires.    

Dans les années 80, alors que débutait cette nouvelle forme de tourisme qualifiant l’ensemble des déplacements à but professionnel, Deauville a su s’adapter. Après avoir fait ses preuves, la destination a même accueilli plusieurs sommets internationaux. Depuis, la ville aux cent événements annuels a trouvé son rythme et caracole en tête des destinations de toutes les formes de tourismes.

Une réussite basée sur un trépied

Pour expliquer la réussite de sa ville en matière de tourisme d’affaires, le maire, Philippe Augier, aime évoquer la métaphore du trépied. Trente ans après son ouverture, le Centre international de Deauville a réussi le pari un peu fou d’atteindre chaque année le maximum de jours d’exploitation possible. Le succès de cet équipement est désormais incontestable comme en témoigne un agenda noirci de rendez-vous, tous plus populaires les uns que les autres. Si l’équipement est un endroit parfaitement adapté aux congrès, festivals, meetings et rendez-vous événementiels, il ne peut remplir sa mission qu’en s’appuyant sur la capacité hôtelière du Groupe Barrière et son savoir-faire en matière de restauration. Enfin, pour coordonner les événements, la Ville est un chef d’orchestre qui sait donner le la et battre la mesure au rythme des compétences et attentes de chacun.

Le CID vu du ciel. 
Le CID vu du ciel.  (©Patrice LEBRIS)

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Un combat de tous les instants

Accéder au top des destinations de tourisme d’affaires et s’y maintenir ne se fait pas en claquant des doigts :

En termes de force de vente commerciale, il faut aller les chercher ces événements. Deauville est très attractif, mais se trouve en concurrence avec d’autres destinations, Cannes, Biarritz, Barcelone, Bordeaux. 

Carine Fouquier, directrice du CID

Pour afficher 98 rendez en 2022 (il y en avait eu 134 en 2019 avant la crise sanitaire), les équipes commerciales de Barrière et du CID participent ensemble à une dizaine de workshop de rencontres d’affaires afin de vendre la destination. Aussitôt se pose alors la question de la disponibilité du site et de l’hébergement.

Il y a toujours un hébergement 5 étoiles demandé car nous ciblons les événements. Un événement comme le congrès annuel de l’AMRAE (Association pour le Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise) accueille plus de 2 000 congressistes qu’il faut accueillir dans les hôtels de toute la ville et au-delà. Nous savons travailler avec nos voisins. 

Frédéric Bessonneaud, directeur général des trois hôtels Barrière de la station balnéaire

La ville vient en complément et propose les activités et infrastructures de la destination dont l’espace culturel Les Franciscaines est devenu un atout majeur.

La Ville est labellisée « Destination innovante durable »

Co-créé par France Congrès et Événements et 9 destinations pilotes – Biarritz, Bordeaux, Cannes, Deauville, Marseille, Metz, Nancy, Nantes et Rennes – ce label vise à engager les destinations toutes entières en faveur du développement durable. La démarche couvre le tourisme d’affaires comme celui de loisirs, et son intérêt réside dans le fait d’associer toutes les parties prenantes du territoire, collectivités, lieux et évènements emblématiques, socioprofessionnels, visiteurs, habitants, etc. à la bonne réalisation des objectifs. Le but étant que les visiteurs profitent d’une offre responsable du début à la fin de leur séjour : hôtellerie, restauration, mobilités, activités, shopping, offre culturelle et évènementielle, etc.

« Pour obtenir ce label, complète Carine Fouquet, directrice du CID, il fallait s’engager sur 8 enjeux et 26 actions RSE. Une des conditions pour que la destination puisse prétendre à l’obtention de ce label  était qu’il y ait au moins un équipement iso 20121 obtenue par le CID en 2018. » 
Ce nouveau référentiel « s’adresse aux villes et métropoles qui, à l’échelle de leur territoire, veulent structurer leur action en faveur d’un tourisme durable, et amplifier les effets de leurs bonnes pratiques » en associant, par convention, les professionnels de l’accueil et des services. « Il s’agit d’une démarche globale et volontariste à l’échelle d’une destination donnée » devant permettre de concevoir différemment le développement des activités événementielles et touristiques, insiste France Congrès et Événements.

2023 : un congrès de 4 500 personnes 

« Nous allons accueillir cette année le congrès des notaires avec 4 500 personnes, annonce Carine Fouquier. Cela faisait plusieurs années qu’il n’avait pas eu lieu à Deauville parce que la capacité de l’auditorium n’était pas suffisante. Nous avons réussi à leur proposer autre chose en nous disant, il faut sortir des murs avec une plénière dans l’auditorium et des renvois dans les différents halls et salons. » 

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L’unité de lieu et la cohésion de ses trois principaux acteurs font de Deauville une destination de tourisme d’affaires très séduisante grâce à ses atouts naturels et une grande force d’adaptation. La fin des différentes restrictions liées à la crise sanitaire laisse à la destination l’espoir de battre de nouveaux records.

Et si Deauville accueillait le prochain G7 en 2026 ?

Interrogé sur la possibilité de voir revenir des sommets internationaux à Deauville dans les prochaines années, Philippe Augier, le maire, répond :

« Le G8 des ministres des Finances en 2003, le G27 des ministres de la Défense de l’Union européenne et la réunion des directeurs internationaux de l’OTAN en 2008, le sommet sur la sécurité réunissant Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Dmitri Medvedev en 2010, puis le G8 des chefs d’États et de gouvernements en 2011 : l’expérience de Deauville est désormais très importante en matière d’organisation de sommets internationaux ; un atout auquel s’ajoute l’excellence du Centre International de Deauville, la qualité et la diversité de notre hôtellerie, l’aéroport Deauville Normandie, et la taille de notre territoire facilement sécurisable.

Le dernier en date, le G8 de 2011, a été une formidable aventure collective. Une multitude d’opérateurs s’est engagée pour sa réussite dans une ville très sécurisée, mais heureuse d’accueillir les plus grands.

Cet événement nous a énormément apporté. Les équipes engagées dans son organisation ont beaucoup appris de cette expérience et la notoriété de la ville a considérablement progressé partout dans le monde.

Bien entendu, nous sommes toujours attentifs pour saisir de telles opportunités et restons en lien avec les cabinets ministériels qui déclenchent ces rencontres. Ils savent qu’ils trouveront ici une plateforme de compétences unique dans un territoire très concentré. Pour le G7, il faudra attendre encore un peu puisqu’ils ont lieu tous les 7 ans. Le dernier s’est tenu en 2019 à Biarritz. » 

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