Le directeur du Public Système Cinéma, Bruno Barde, a été «dispensé» du poste de directeur du Festival du cinéma américain de Deauville – qui doit fêter ses 50 ans début septembre – suite à la publication par Mediapart d’une enquête l’accusant de harcèlement, d’agressions sexuelles, et d’humiliations. Le Public Système Cinéma s’est spécialisé dans l’événementiel culturel en organisant «clefs en main» de nombreux festivals (notamment le gros festival de Marrakech jusqu’en 2016 et toujours, outre Deauville, le festival du film fantastique de Gérardmer et celui du film policier à Reims). Il mène aussi des activités de service de presse chaque semaine pour les sorties de films. La boîte appartient au groupe de communication Hopscotch, qui revendique 40 bureaux sur 5 continents et 60 pays. La décision d’écarter temporairement Bruno Barde a été prise par les dirigeants du groupe qui, selon l’AFP, prennent «très au sérieux ces témoignages» et entendent «mener les investigations nécessaires» en mandatant «un organisme indépendant afin de mettre en place un dispositif d’écoute et d’accompagnement des collaborateurs». L’un des dirigeants du groupe, joint par Mediapart, précise cependant qu’«aucun signalement ne [leur] a été remonté notamment auprès des équipes RH».
Parmi les situations décrites, il y a notamment une jeune femme travaillant pour Barde, qu’il tente d’embrasser dans l’ascenseur en 2014 : «Quelques semaines après les faits rapportés, elle aurait confronté Bruno Barde pour lui demander d’arrêter. «A partir de ce moment-là, il est devenu infect avec moi : il me bousculait en faisant semblant de ne pas me voir, me marchait sur le pied, me traitait de conne devant les invités.» Des scènes que confirme une personne qui travaillait dans l’équipe à cette période.» Médiapart décrit une ambiance de travail dominé par des «sautes d’humeur» et des «humiliations».
Bruno Barde dit n’avoir «aucun souvenir»
De manière générale, plusieurs personnes interrogées témoignent d’une ambiance de travail «toxique» : «sautes d’humeur» fréquentes, «humiliations», gestes déplacés (caresses dans le cou, main sous un tee-shirt…) et remarques jugées déplacées («Je ne vous vois jamais, vous voulez pas venir dans mon bain avec moi ?», «Elle a de beaux seins. C’est beau les seins des femmes enceintes. Ben quoi j’ai pas le droit de le dire ?», etc.).
«Je ne vais pas nier que je peux avoir un comportement latin et malencontreux et que c’est dans mon caractère d’être prompt à l’humour railleur», se défend, toujours dans Mediapart, le directeur du Public Système Cinéma mis devant la liste de ces témoignages, affirmant cependant n’avoir «aucun souvenir» des scènes décrites et réfutant «tout geste ou toute incitation à caractère sexuel».
Dans Ouest France, le maire de Deauville, Philippe Augier, s’est dit «très surpris» de la brusque mise en retrait de celui qui pilote le festival depuis 1995, rendez-vous qui se veut la vitrine du meilleur du cinéma américain et que la grève à Hollywood a privé l’an dernier de la présence de quelques stars dont Jude Law et Natalie Portman. «Je ne sais pas encore qui le remplace à la direction du festival», précise Augier, qui est cependant convaincu que la manifestation aura bien lieu «dans des conditions normales» : «Nous avons un contrat avec cette société.» En 2023, Bruno Barde a été honoré du grade de chevalier de la Légion d’honneur.
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