Deauville : 1994 : Tom Hanks fait à peine oublier l’absence de trop nombreuses stars

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L’humeur est morose au festival du cinéma américain de Deauville (Calvados) en cette année 1994. À peine Oliver Stone a-t-il décliné son hommage que Grégory Peck annonce, quelques jours seulement avant l’ouverture, qu’il lui sera impossible d’être là. Jack Nicholson fait de même alors que le festival a déjà commencé. Harrison Ford, sollicité avec insistance en remplacement, décline l’offre.

Et comme si cela ne suffisait pas, la Mostra de Venise mène une fois encore la vie dure à Deauville en se positionnant résolument sur le même créneau. 

Le délégué général, André Halimi, s’étouffe de colère. Il confie à nos confrères de Ouest-France qu’il se sent « cocu » et se dit prêt à « taper du poing sur la table » pour obtenir des grandes compagnies américaines qu’elles cessent de favoriser son concurrent italien. « Nous avons été les premiers à nous consacrer au cinéma américain, rappelle-t-il. C’est Venise qui est venue marcher sur nos plates-bandes. » 

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Deux tiers du budget financés par la Ville

L’outrage tombe d’autant plus mal que le festival de Deauville célèbre cette année sa vingtième édition. Sur la scène du CID, vingt Deauvillais de 20 ans soufflent vingt bougies, un autre anniversaire, plus fastueux, est organisé pour célébrer le 50e anniversaire du Débarquement allié.

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Plusieurs petits-enfants de généraux américains, et le petit-fils du général de Gaulle sont là pour marquer l’événement, aux côtés de l’actrice irlandaise Maureen O’Hara et de l’une des Andrews Sisters. Intitulée Le cinéma en armes, une rétrospective retrace l’épopée cinématographique de l’époque.

Dans ce contexte, Nicolas Cage et Danny de Vito éprouvent quelques difficultés à faire décoller le festival. Seule l’arrivée de Tom Hanks y parvient. Venu présenter Forrest Gump, de Robert Zemeckis, le jeune acteur américain, bronzé et décontracté, fait un malheur auprès du public.

Penny Marshall et Danny de Vito
Penny Marshall et Danny de Vito ©Jean-Yves DESFOUX

James Woods, à qui le festival rend hommage, est là avec sa mère de 80 ans. Très assidue aux projections, la dame ne tarde pas à devenir la coqueluche du public, qui lui réserve une ovation à chacune de ses apparitions.

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« Le festival continue »

La fête s’achève un peu tristement le 11 septembre. Dès le lendemain, Anne d’Ornano tire le bilan pour l’AFP. Après avoir remarqué que les dates du festival ne peuvent être changées « à cause des autres manifestations de la saison deauvillaise », la maire de Deauville estime qu’il a surtout manqué « une grande star lors du dernier week-end » pour que la manifestation ait son impact habituel.

De toute façon, « le festival continue », lance-t-elle, en rappelant qu’il reste « la plus grosse opération de relations publiques de la municipalité », laquelle lui a consacré cette année 1,2 million de francs. « Les deux tiers du budget global », précise Lionel Chouchan.

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