La footballeuse Marinette Pichon, l’athlète Marie-José Pérec, la cycliste Julie Bresset, la judoka Gévrise Émane ou encore les joueuses de tennis Naomi Osaka et Amélie Mauresmo : comme d’autres, toutes ces grandes sportives sont au cœur d’un jeu de cartes imaginé la semaine dernière au Fablab des Franciscaines, à Deauville (Calvados).
Trois journées de travail, mais aussi d’échanges, de rires et de rencontres pour cet atelier de création orchestré par le Fablab auquel neuf habitants du territoire de différents horizons ont participé.
On a à la fois des bénéficiaires du RSA, des personnes accompagnées par le Plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE) et le Centre local d’information et de coordination (CLIC), mais aussi des seniors accompagnés par le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Deauville.
Les femmes sportives dans l’Histoire
S’inscrivant en marge de l’exposition Le Sport, pour la beauté du geste et de la Semaine internationale des droits des femmes, cet atelier de création avait pour objectif d’imaginer et de créer un jeu de cartes pédagogiques sur les parcours des femmes sportives à travers l’histoire.
« Je me suis inspirée d’un jeu libre de droits de la Cité des sciences sur les femmes scientifiques en l’adaptant aux sportives », explique Solène Charton. Un outil ludique permettant d’en apprendre plus sur ces femmes ayant brillé dans différentes disciplines, tout en « plaçant » leurs parcours sportifs dans l’Histoire des droits des femmes et du sport.
L’atelier a débuté par un temps de recherche pour se plonger dans les vies de ces grandes sportives, avant de se poursuivre par la création du jeu avec un travail de mise en page. « Il y avait une demande de nos différents partenaires d’apprendre à manipuler l’outil informatique », précise la fabmanageuse.
Un travail qui s’est terminé par l’impression et la plastification du jeu, au cœur du Fablab.
L’objectif c’est aussi d’aller tous ensemble au bout d’un projet.
Un jeu présenté lors de la journée « Normandes en tête »
Ce jeu de cartes sera présenté lors de l’événement Normandes en tête, le 8 mars, aux Franciscaines. Un rendez-vous créé à l’initiative de Deauville, en 2011, qui réunit chaque année, à l’occasion de la Journée internationale du droit des femmes, des personnalités normandes d’exception.
Du lien créé entre les participants
Apprendre à rechercher des informations fiables, les sourcer et les synthétiser, trouver des photographies libres de droits ou encore utiliser un logiciel de création graphique pour mettre en page les cartes du jeu : pendant trois jours, les participants ont mobilisé diverses compétences de manière ludique, épaulés par la fabmanageuse et Sabrina Periaut, conseillère numérique.
Ça dédramatise l’utilisation du numérique. Même si ça n’est pas toujours simple, on galère et on découvre les choses ensemble. D’ailleurs, les participants découvrent qu’on n’en sait pas forcément plus qu’eux, ce qui est plutôt rassurant pour eux.
Une ambiance bienveillante, où chacun met la main à la patte et tente d’apprendre, pour mener à bout ce beau projet collectif. « Ce travail ensemble est important, avec les personnes qu’on accompagne, on travaille justement à cette intégration dans un groupe ». Tandis que certains planchent sur la recherche de l’histoire de grandes sportives, d’autres créent sur ordinateur les cartes, tout en s’entraidant à la moindre interrogation.
Au-delà des compétences, cet atelier est aussi l’occasion de permettre des rencontres, de créer du lien entre les participants. « C’est ce qu’on essaye de faire au Fablab, mélanger les publics », confirme Solène Charton, évoquant aussi le laboratoire de fabrication solidaire, « projet d’inclusion sociale », qui avait réuni une trentaine de personnes en juin dernier.
Cela crée du lien entre les personnes présentes à cet atelier, mais aussi entre nos différentes structures. On travaille parfois à différentes étapes du parcours des personnes, mais on est sur la même ligne. C’est important de partager des temps communs, de rencontrer des personnes que l’on pourrait accompagner par la suite en créant un premier contact plus naturel.
Un atelier qui séduit, même ceux qui ne sont pas forcément à l’aise derrière un ordinateur. « C’est une superbe expérience, sourit Sophie, l’une des participantes. Hier, j’ai fait des recherches sur les sportives, aujourd’hui j’essaye de mettre en page les cartes, c’est loin d’être simple, mais on apprend plein de choses ».
Une manière aussi pour cette Deauvillaise de découvrir les Franciscaines. « C’est magnifique ici », reconnait-elle. Cette découverte d’un lieu culturel ouvert à tous est aussi l’un des objectifs de l’atelier, comme l’explique Valérie Wilkowsky : « La plupart n’avaient jamais osé mettre les pieds aux Franciscaines. Ils ont découvert un lieu, et ont été surpris de l’accessibilité de cet endroit ouvert à tous. L’objectif est aussi de les amener à y revenir par eux-mêmes ».
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