Pendant le Meeting de Deauville Barrière, c’est une danse quotidienne qui se joue sur l’hippodrome de La Touques. Chaque matin, l’état du gazon de la piste sur laquelle se dérouleront les courses quelques heures plus tard est sondé avec précision. Une mesure indispensable pour qualifier sa souplesse, permise grâce à un outil de référence, le pénétromètre.
« Pendant le Meeting, on annonce l’état du terrain tous les jours », insiste Guillaume Flavigny, directeur de l’hippodrome. Une annonce toujours très attendue, particulièrement des entraîneurs. « C’est une question qu’on nous pose tous les jours car on sait que ça peut impacter les engagements des chevaux », précise le directeur qui reconnaît :
Quand le cheval arrive à une réunion de course, le boulot de l’entraîneur est fait. Ce qui va jouer désormais sur le résultat de la course, c’est en partie l’état du terrain en fonction des capacités du cheval.
Une piste soignée toute l’année
« La piste en gazon c’est l’un des plus gros travaux qu’on fait toute l’année », insiste Guillaume Flavigny. Ainsi, chaque année, dès la fin du Meeting, les travaux commencent par un rasage complet de la piste et un nouveau semis réalisé.
Deauville a été construit sur des anciens marais, ce qui fait qu’on a une flore qui ne nous avantage pas trop pour la culture du gazon. C’est une herbe qui recherche beaucoup l’humidité, le semis c’est pour essayer d’arriver sur un gazon qui soit plus propice à la culture qu’on pratique ici.
Ensuite, tout au long de l’année, un travail d’aération, de planification et d’aplanissement de la piste est effectué pour « essayer d’atténuer les déformations de terrains qui peuvent avoir lieu », mais aussi un travail de tonte et de soin de la plante, avec des produits bio, notamment des algues, « pour essayer de stimuler et de mettre le gazon dans les meilleures conditions ». Tout un travail permettant ainsi d’atteindre ainsi une piste dense.
Le pénétromètre, comment ça marche ?
Pour mesurer l’état de la piste, l’équipe de l’hippodrome a recours au pénétromètre, une barre en métal que l’on vient poser sur le sol. « C’est un outil qui ne paraît pas très technologique comme ça, mais qui nous permet une certaine fiabilité dans la prise d’état du terrain », indique Guillaume Flavigny.
Sur ce pénétromètre, on trouve un poids d’un kilo que l’on fait chuter d’un mètre. « Une graduation permet à chaque choc de donner une mesure », explique le directeur de l’hippodrome avant de préciser : « On mesure trois chocs parce que l’humidité n’est pas la même en fonction de toutes les strates du terrain ». Ces trois chocs sont pris et, en fonction de la grille d’équivalence, une moyenne est réalisée. « Il y a dix points qui sont pris sur toute la piste et ont fait la moyenne de ces dix points, ce qui va donner l’état du terrain », conclut-il.
Pour les chevaux
À quelques jours du lancement du Meeting de Deauville Barrière, en milieu de semaine dernière, la piste avait été mesurée à 3,8 sur l’échelle du pénétromètre. « L’objectif, c’est d’atteindre une mesure entre 3,3 et 3,4 pour essayer de courir sur une piste qui sera entre bon et bon souple », précise le directeur de l’hippodrome.
Ce terrain « réputé comme celui donnant le plus de chances aux chevaux » permet ainsi « à tous les chevaux de s’exprimer de la meilleure des façons ». Si cet objectif doit être atteint, c’est aussi l’homogénéité du terrain qui compte.
Il faut que sur les 10 ha de piste on ait le même terrain partout. Le cheval n’aime pas les changements de terrain. Il faut avoir une piste homogène, dense et pas accidentogène.
Si l’état de la piste dépend très fortement de la météo, un travail est réalisé quotidiennement pendant le Meeting pour que la piste soit au top. « Tous les jours, la piste est marchée, vérifiée et battue, précise le directeur. Entre chaque course, tous les 200 mètres, on a des équipes qui passent derrière les chevaux pour battre la piste avec des maillets, afin de remettre la piste à plat ». Tout un rituel permettant à la piste d’offrir les meilleures conditions pour les coureurs.
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