Deauville : avec la musique électronique, des ados en décrochage scolaire tentent de raccrocher

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Des jeunes en classe relais se sont initiés à la musique électronique à Deauville. Une activité parmi tant d'autres, pour aider ces ados décrochage scolaire à raccrocher. 
Des jeunes en classe relais se sont initiés à la musique électronique à Deauville. Une activité parmi tant d’autres, pour aider ces ados en décrochage scolaire à raccrocher.  ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

Stylo en main, casque sur les oreilles, Loïs ne décroche pas. Avec son voisin Morhgan, il s’entraîne à poser quelques mots sur sa feuille.

Des paroles qui pourraient accompagner les boucles de musique électronique auxquelles ils ont donné naissance au sein du Fablab des Franciscaines à Deauville (Calvados). « C’est vraiment sympa de faire ça, j’aime bien écrire aussi, mais je préfère garder mes mots pour moi », sourit timidement Morhgan. 

Comme trois autres garçons de 13 et 14 ans, ces deux adolescents augerons font partie d’une classe relais. Un dispositif qui accueille des collégiens du pays d’Auge en décrochage scolaire.

Cette situation peut être liée à des problèmes de comportement, à de l’absentéisme ou encore à de la passivité dans les apprentissages. On les accompagne sur des sessions de cinq semaines. 

Gwennaëlle Follezou-Ravelli, enseignante coordinatrice

Une « respiration » pour les jeunes

Au côté de la fabmanageuse, Solène Charton, les cinq adolescents ont ainsi découvert la production sonore à l’aide d’un logiciel de musique assistée par ordinateur, et ont appris les bases du montage et du mixage sonore. Une manière de devenir un « apprenti DJ », mais pas seulement.

Ce genre d’atelier va leur permettre d’améliorer leur usage de l’ordinateur en s’amusant, d’identifier les différents formats de fichiers numériques, mais aussi d’être créatif : ça peut leur donner des envies.

Marie Willig, assistante pédagogique 
En pleine production
Les adolescents en pleine production.  ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

Cet atelier arrive après de nombreuses autres activités culturelles ou sportives proposées pendant ces cinq semaines, comme le kayak de mer, l’équithérapie, le djembé ou encore la menuiserie. Une période de « respiration » pour l’élève qui lui permet de « développer ses compétences » en dehors du cadre scolaire, en raccord malgré tout avec le programme de l’éducation morale et civique de l’Éducation nationale.

« On a aussi des activités de remédiation : du maintien à niveau de leur apprentissage en mathématiques et en français », complète Gwennaëlle. Des savoirs à lier à des activités variées auxquelles ces jeunes n’ont pas toujours accès chez eux.

On travaille sur des compétences transversales : aussi bien sur les savoirs fondamentaux que sur le savoir être et le savoir-vivre en société.

Gwennaëlle et Marie

Et les bénéfices sont multiples. « Par exemple, en rencontrant des intervenants extérieurs, ils réapprennent parfois à écouter et à être respectueux d’autrui », remarque le duo d’accompagnatrices qui insiste sur ce programme riche et varié permettant de « les raccrocher à un wagon de l’école ».

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« Il suffit de pas grand-chose pour faire un déclic et leur redonner l’envie et une orientation adaptée », considèrent-elles, mentionnant l’importance « de leur redonner confiance en eux, de leur permettre de retrouver de l’estime de soi ». 

Au Fab lab, des jeunes en situation de décrochage scolaire ont participé à un atelier autour de la musique électronique.
Au Fablab, des jeunes en situation de décrochage scolaire ont participé à un atelier autour de la musique électronique. ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

Renouer le dialogue

« On est avec eux le lundi, le mardi et le jeudi, on passe la journée avec eux, on mange avec eux et on crée ainsi un vrai lien, ça leur permet de se confier plus facilement ». Contant avec amour leur quotidien au côté de ces jeunes, Marie et Gwennaëlle insistent sur les bénéfices que ces classes relais peuvent apporter, jusqu’au sein même des familles où le dialogue est parfois renoué. « Des parents nous témoignent du lien qu’ils retrouvent avec leur enfant grâce à ce dispositif. Ils nous disent : mon enfant me parle, me sourit, me raconte sa journée », racontent-elles, la voix pleine d’émotion. 

Solène Charton, fabmanageuse, accompagne les jeunes.
Solène Charton, fabmanageuse, accompagne les jeunes. ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

Cet atelier proposé jeudi dernier a marqué aussi la fin du cycle de cinq semaines. « Ça fait toujours bizarre et un peu de peine de les quitter car c’est vrai qu’on se donne à fond », témoigne Marie. « Il faut avoir l’amour du métier et des gosses pour faire cela. Il faut être très attaché et détaché en même temps ».  

Gwennaëlle et Marie, de vrais relais

Cette classe relais affectée au collège Marcel Gambier à Lisieux, accueille des collégiens de tout le pays d’Auge. Dans leurs missions, Gwennaëlle et Marie sont en relation avec d’autres acteurs. « Notre rôle c’est d’écouter, et de donner le relais à des professionnels de la santé comme des psychologues, des assistantes sociales, des orthophonistes », expliquent-elles. Accompagnées également de la Protection judiciaire de la jeunesse, elles ajoutent : « On est sur des problématiques sociales et familiales, parfois on a des situations dramatiques au sein des foyers. On peut faire des signalements, des recueils d’information préoccupante pour des problèmes de négligence et de maltraitance au sein des familles ». 

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