Deauville : depuis plus de 100 ans, les Glaces Pompon séduisent les papilles et les pupilles

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Christophe est aux manettes des Glaces Pompon depuis environ 30 ans.
Christophe est aux manettes des Glaces Pompon depuis environ 30 ans. ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

Lors d’une promenade sur les planches ou d’une baignade dans l’eau, cette petite roulotte n’échappe aux yeux d’aucun passant à Deauville (Calvados).

Depuis plus d’un siècle, les glaces qui y sont vendues ravissent petits et grands gourmands. « Les Glaces Pompon ont quand même vu la construction de la promenade des planches inaugurée en 1924 », s’amuse Christophe Pauwels, aux manettes de ce commerce ambulant depuis environ trente saisons. Preuve, s’il en faut, que les Glaces Pompon font bien partie du patrimoine deauvillais

Des glaces qui n’ont pas pris une ride

C’est en juin 1919 que commence l’histoire des Glaces Pompon à Deauville. « À l’origine, c’était tenu par la famille Ortiz, celle qui a fondé Miko », raconte le glacier de 48 ans.  

L’histoire qui a débuté avec les frères Fernand, Joseph et Manuel Ortiz se poursuit, restant dans la famille, notamment avec Suzanne, puis Robert, la branche Laurent-Doyennel de la famille, et enfin avec Micheline et Andrée, deux sœurs bien connues des Deauvillais, qui s’occupent de cette charrette à glace au charme certain pendant plusieurs décennies.

Des glaces vendues d’abord dans des petits pots en aluminium, avant l’arrivée du cornet. « À cette époque, il n’y avait que 6 parfums de glace en boule et 3 Eskimo », sourit l’actuel gérant qui raconte aussi comment, au fil des années, le nombre de points de vente Glaces Pompon a diminué.  

Les Glaces Pompon, dans les années 1970.
Les Glaces Pompon, dans les années 1970. (©DR)

En 1993, Christophe prend la relève. « Ma famille connaissait ces dames qui voulaient arrêter leur commerce, raconte le natif de Deauville. J’avais décidé très jeune que je serai commerçant ». C’est ainsi que pour Christophe, l’aventure a commencé sans savoir que 30 ans après, il y serait encore. « Je n’ai rien fait d’autre, mais j’adore ça », sourit-il en comptant et contant les années. 

S’il a commencé avec l’ancienne charrette, aujourd’hui installée sur la terrasse de sa maison comme un souvenir, il a décidé au bout de quelques années de moderniser l’installation, de permettre une arrivée d’électricité pour offrir une grande stabilité du froid du matin au soir.

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Ça me permet d’avoir une autonomie, un froid de qualité et de travailler ainsi toute la journée : aujourd’hui, l’heure de fermeture n’est jamais définie, j’ai l’habitude de dire, mes horaires c’est 13 h et moins, 19 h et plus. 

Christophe
Pause glace pour l'équipe du film
Au festival du cinéma américain de Deauville, en 2022, pause glace pour l’équipe du film « 1-800 Hot -nite ». ©Naïade Plante

Une fabrication locale

S’il a modernisé la structure, Christophe a toujours su garder le caractère authentique de ce petit commerce de plage. Une authenticité qui passe notamment par la fabrication artisanale des glaces qu’il propose. Ces dernières sont fabriquées par Luc Lemière de l’Atelier de Luc, maître artisan glacier dans un laboratoire situé à Touques. « Il a un savoir-faire terrible, reconnait Christophe. J’apprécie beaucoup ses glaces, elles sont fabriquées ici, avec des produits au maximum de la région sélectionnés pour leur grande qualité ».

Un circuit court garanti, comme le prouve une carte de la Normandie qui trône dans sa roulotte. « Le beurre vient d’Isigny, le lait d’Equemauville, les fraises de Villers-Canivet, les cassis près de Lisieux », donne comme exemples l’actuel Mr Pompon qui s’enthousiasme :

C’est de la petite production, c’est fabriqué au fur et à mesure de la saison avec des parfums coups de cœur qui sont confectionnés en petite quantité. La qualité a toujours été essentielle pour moi. 

Christophe
Les Glaces Pompon, le décor idéal du court-métrage.
Le lieu avait servi de décor au court-métrage de Marie Poupinet en novembre 2022.  ©DR

« Un lieu de retrouvailles »

L’authenticité des Glaces Pompon passe aussi et surtout par l’importance du contact humain. « N’oublions pas que la glace est un achat plaisir », rappelle Christophe pour qui la meilleure recette reste son sourire et sa bonne humeur. « Les clients sont vraiment fidèles et je vois les générations se succéder, les enfants devenus grands amener leurs propres enfants, raconte avec un grand sourire Christophe. Il n’y a pas longtemps, j’ai eu un client que j’avais vu apprendre à faire du vélo sur les planches ».

Avec son commerce ambulant, Christophe est installé sur les planches.
Avec son commerce ambulant, Christophe est installé sur les planches. ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

Il donne l’exemple de certains vacanciers qui n’hésitent pas à passer acheter une glace chez lui avant même de poser leurs valises. « Certains déclarent officiellement le début de leurs vacances quand ils ont un cornet à la main, c’est aussi un lieu de retrouvailles », sourit celui qui aime donner des idées de balades ou d’activités à faire. « Les gens repartent avec plus que ce qu’ils étaient venus chercher : ils viennent prendre une glace, ils repartent aussi avec une histoire, des conseils ». 

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Ce lien fort tissé au gré des cornets partagés et des mots échangés ne cesse d’animer ce commerçant passionné et bavard qui, chaque été, a aussi le droit à une visite de l’ancienne tenancière des Glaces Pompon.

Ici, on est parfois loin d’une simple relation client-vendeur. Lors des retrouvailles annuelles, nous passons en revue tout ce qui s’est passé pour eux comme pour moi pendant l’hiver : études des enfants, santé des parents, voyages, mariages, naissances… J’ai même droit de temps à autre, généralement lors des « au revoir », à des petits cadeaux, achetés ou faits maison, comme un bracelet, de la confiture, de la bière artisanale.

Christophe

Un esprit familial auquel ce passionné de son commerce est très attaché. « C’est tout cela qui me fait aimer ce métier ». 

Des stars des caméras et des appareils photo

Si les Glaces Pompons ravissent les papilles gustatives des petits et grands gourmands, elles charment aussi les yeux. Ce petit camion ne cesse d’être pris en photo. « Certains le prennent discrètement en photo avec leur téléphone, d’autres posent carrément leur trépied, sourit Christophe. Je pense que les gens aiment bien son côté ancien ». 

Son charme a aussi séduit les réalisateurs. Le lieu a notamment servi de décor au tournage du clip du morceau J’aimerais de Frédéric Zeitoun réalisé en septembre 2021 par Patrick Braoudé, mais aussi au court-métrage Madame a très envie de la jeune réalisatrice Marie Poupinet. En novembre 2022, cette dernière avait jeté son dévolu sur la plage de Blonville et sur les Glaces Pompon pour servir de décors à son court. Un camion qui colle à l’univers de cette réalisatrice qui puise également son inspiration visuelle dans les films du réalisateur Wes Anderson et ses décors aux couleurs pastel et aux cadres à la symétrie parfaite.

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