Deauville : en résidence au Fablab, David Legrand imagine des gravures fictives de Godard

David Legrand était en résidence aux côtés de Solène Charton, fabmanageuse, aux Franciscaines.
David Legrand était en résidence aux côtés de Solène Charton, fabmanageuse, aux Franciscaines. ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

Le Fab Lab des Franciscaines a accueilli à Deauville (Calvados) un premier artiste en résidence : David Legrand. Pendant plusieurs jours, il a créé au côté de Solène Charton, fabmanageuse, des gravures fictives de portraits de Jean-Luc Godard. Des œuvres qui allient nouvelle technologie et tradition de l’art de la gravure.

Le Fablab, un lieu de création

En étant nommée à la tête du Fablab, entourée de ses machines, Solène Charton voulait faire de cet espace niché au dernier étage des Franciscaines, un vrai lieu de vie. Si au premier regard, toutes ces machines-outils pilotées par ordinateur intimident, cette « fabmanageuse » aide au quotidien à comprendre leur langage si particulier permettant la conception et la réalisation d’objets. 

Pour montrer qu’avec ces outils, tout est possible, elle aime épauler et aiguiller les publics les plus larges possibles. Début février, pendant une semaine, elle a accueilli David Legrand, premier artiste à venir se poser en résidence dans cet espace dédié à la création numérique. Un travail à quatre mains qui prouve qu’on peut faire de l’art avec ces machines. « La technologie n’est pas une fin en soi », insiste Solène Charton. 

À lire aussi

Des gravures fictives de Jean-Luc Godard

En résidence, David Legrand, artiste, dialogiste-filmeur et expérimentateur-enseignant, a créé des gravures fictives de portraits du cinéaste Jean-Luc Godard, à l’aide d’un graveur laser sur bois et de l’intelligence artificielle. « C’est un hommage à Jean-Luc Godard, qui aurait été gravé par Albrecht Dürer, célèbre graveur allemand de la Renaissance, résume Solène Charton. C’est une sorte de rencontre impossible entre deux temps et deux créateurs ».

D’où le nom de l’œuvre, DÜRRR, qui est à la fois un jeu de mots sur le nom de l’artiste Albrecht Dürer, mais qui évoque aussi « la dureté des matériaux ». David Legrand ajoute : « C’est une sorte de dialogue fictif entre ces deux artistes fait en une série d’images ». 

DÜRRR, des portraits de Jean-Luc Godard gravés par Albrecht Dürer.
Des portraits fictifs de Jean-Luc Godard gravés par Albrecht Dürer. ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

Pour créer cette œuvre alliant innovation technologique, créativité conceptuelle et référence à la tradition, le travail a débuté par la production d’images, utilisant l’intelligence artificielle, à l’image du prompt art. « Avec des algorithmes, à partir de données de référence très précises, j’ai demandé qu’elle me génère des portraits de Godard », explique l’artiste.

Des portraits qui pourraient être difficiles ou impossibles à réaliser manuellement, où l’on retrouve le cinéaste dans des postures de la gravure de la Renaissance, en apparaissant par exemple comme un chercheur, un méditant ou encore un dionysiaque. 

Vidéos : en ce moment sur Actu
Des œuvres qui allient nouvelle technologie et tradition de l'art de la gravure.
Des œuvres qui allient nouvelle technologie et tradition de l’art de la gravure. ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

Pour la suite, en préservant « la culture d’atelier du fait main » et en utilisant un graveur laser sur bois, l’artiste a pu créer des détails extrêmement fins et précis, « offrant une résolution visuelle supérieure à celle des techniques traditionnelles de gravure ». L’artiste sourit : « Le choc entre le passé et le présent crée un temps particulier où ces images sont données à voir ». 

À lire aussi

« Poétiser la technique »

Dans cette démarche, David et Solène, fabricants d’images, se sont finalement retrouvés dans Jean-Luc Godard, « artiste expérimentateur et chercheur qui poétise la technique ». Animé par la volonté de « sortir des dessins numériques des écrans pour les rematérialiser sur de vrais supports », David Legrand commente :

Il ne faut pas avoir peur des outils de notre époque. On peut les travailler autrement, les métamorphoser et faire passer des émotions. Comme lors de la première Renaissance, à l’époque actuelle de la deuxième Renaissance, qui correspondant au tournant cybernétique, on peut aller plus loin dans la création artistique avec des machines. Quand on fait de la poésie technique, on retrouve cette alliance de la sensibilité machinique et de la sensibilité humaine. 

David Legrand
La résidence s'est déroulée au Fablab des Franciscaines, à Deauville.
La résidence s’est déroulée au Fablab des Franciscaines, à Deauville. ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

Début février, ils ont présenté « une étape de recherche ». L’artiste devrait être de retour cet été, pour une nouvelle étape de résidence. « Ça sera l’occasion de finir ce travail qui prendra la forme d’une édition, un coffret avec des images à l’intérieur et une pièce sonore, et de faire une restitution plus officielle », conclut Solène Charton.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.

Cette chronique se veut produite du mieux possible. Vous pouvez utiliser les coordonnées inscrites sur le site web dans l’objectif d’indiquer des précisions sur ce post qui parle du thème «  ». Le site deauville-info.com vous soumet de lire ce post autour du thème «  ». deauville-info.com est une plateforme numérique qui archive différentes actualités publiées sur le net dont le domaine principal est «  ». Consultez notre site deauville-info.com et nos réseaux sociaux dans l’optique d’être au courant des nouvelles publications.