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Invitée en 2023 mais empêchée par la grève à Hollywood, Natalie Portman s’était engagée à venir à Deauville pour la 50e édition de son Festival américain.
Une promesse qu’elle a tenue de bien belle manière. Généreuse dans les signatures d’autographes pour ses fans, coopérante avec les photographes et souriante avec tous, elle a marqué de son empreinte le cru 2024.
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Réconciliation avec le public
Quelques heures avant de recevoir son Deauville Talent Award sur la scène du Centre international de Deauville (CID), Natalie Portman a inauguré la cabine à son nom sur les Planches.
En attendant la star, la rumeur qu’elle aurait boudé, en mai dernier, ses fans cannois emplissait sur le front de mer. Leurs homologues deauvillais, dont plusieurs attendaient depuis le matin, craignaient que l’actrice ne rejoue la scène en Normandie.
Drivée de main de maître par le maire Philippe Augier, Natalie Portman a pris le temps de signer des autographes, exercice auquel elle s’est livrée sans se départir de son sourire.
Comme le veut la tradition, avant de quitter ses fans, l’héroïne de Léon a signé le livre d’Or de la Ville où elle a laissé une dédicace aussi adorable qu’elle : « Thank you for a beautiful welcome to the most charming city. » [Merci pour le magnifique accueil dans la plus charmante des villes]
L’hommage poignant d’Isabelle Adjani
Le public avait beau savoir qu’Isabelle Adjani avait été choisie pour remettre le Deauville Talent Award à Natalie Portman, jusqu’au dernier moment, il n’osait réellement croire au passage de la star française sur le tapis rouge.
En smoking noir à paillettes, et gantée, elle est apparue décontractée pour livrer au Festival le plus long et le plus émouvant discours depuis la création des hommages.
Un moment qui restera gravé dans l’histoire de ce Festival,
Alternant entre un « vous » de respect et un « tu » de proximité, Isabelle Adjani a parcouru la vie et la carrière de Natalie Portman. Fil rouge de son propos, le combat permanent de l’actrice pour le droit des femmes et son implication dans le mouvement #MeToo, a déclenché l’enthousiasme bruyant d’un public admiratif.
« Le cinéma et vous, ça a commencé très tôt de façon fracassante. Tu avais 13 ans et personne n’a oublié le personnage de la petite Mathilda qui résistait si bien dans cet univers d’hommes. Treize ans, c’est aussi l’âge où tu as ouvert ta première lettre de fan. Tu étais enthousiaste jusqu’à ce que tu y lises le fantasme insupportable d’un homme qui t’a confondue avec le personnage. Les réseaux sociaux n’existaient pas encore mais l’indécence et le harcèlement existaient déjà. »
Isabelle Adjani évoque la naissance du mouvement #MeToo « qui a commencé dans notre monde étincelant du cinéma dont il a révélé l’envers du décor. C’est devenu un mouvement international les témoignages ont été si nombreux que le monde du cinéma ni aucune profession concernée n’ont pu ignorer cette fois-ci qu’il se passait quelque chose. Et cette fois-ci, il y aurait un avant et un après #MeToo qui a grandi grâce à vous, Natalie. »
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Submergée par l’émotion à l’évocation de ces souvenirs Isabelle Adjani a poursuivi en évoquant l’implication de toujours de Natalie Portman dans le combat : « Les femmes ne sont pas seules. Vous avez été porte-parole du mouvement Time’s Up créé en réponse à l’affaire Weinstien » a rappelé Isabelle Adjani avant de faire référence au discours de la star engagée à l’Unesco pour dénoncer les violences faites aux femmes.
Isabelle Adjani a ensuite évoqué la riche carrière de celle qui a reçu un Oscar pour Black Swann et fut notamment la magistrale interprète de Jackie Kennedy : « Une actrice plurielle qui joue et ne joue pas. Une beauté de tous les temps. Une intellectuelle diplômée de Harvard, une égérie de luxe, une féministe engagée. »
« C’est elle la vraie reine »
L’émotion d’Isabelle Adjani a déferlé sur la salle avant d’atteindre son paroxysme lorsque l’interprète de Black Swan a rejoint la scène sur la musique du Lac des cygnes de Tchaïkovski.
Natalie Portman s’est alors jetée dans les bras d’Isabelle Adjani et l’étreinte des deux stars traduisait à merveille la justesse des propos de l’une et la reconnaissance de l’autre. Elle les a exprimées en ces mots : « Isabelle, merci pour vos gentils mots et votre générosité. J’adore votre travail et vos films » Puis avec malice et respect en s’adressant à l’assistance Natalie a dit d’Isabelle : « Elle est la vraie reine. » Un hommage qui a déclenché un tonnerre d’applaudissements.
« Le Festival de Deauville a toujours été un pont entre nos deux cultures cinématographiques, a apprécié l’actrice avant de lancer : Je suis une Américaine qui vit en France.
Célébrer la rencontre des cinémas américain et français est vraiment incroyable. J’ai beaucoup de chance de vivre dans ces deux mondes. » Samedi, plus de 1 000 personnes avaient eu aussi de la chance, celle d’être, pour un soir, sur la passerelle entre ces deux mondes afin de saluer la carrière et de célébrer le talent d’une star lumineuse et d’une femme déterminée.
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