Deauville veut (aussi) jouer la carte du hors saison

5.600 habitants en 1975, mille de moins en 1982, 3.500 aujourd’hui. Noyée sous un flot de vacanciers en haute saison, la cité aux planches perd des résidents permanents depuis quelques décennies, au risque de se vitrifier pendant les périodes creuses. Un chiffon rouge pour ses 400 commerçants… et pour la municipalité qui cherche, de longue date, à endiguer ce phénomène auquel sont confrontées quantité de hauts lieux touristiques.

« Tous les Deauvillais n’aspirent pas à devenir serveurs de restaurants ou concierges d’hôtels. Si on veut garder des jeunes et des familles, il nous faut diversifier l’activité économique en même temps que l’offre immobilière », théorise Philippe Augier, l’inoxydable maire de Deauville (il porte l’écharpe depuis 2001).

La requalification des 6,3 hectares de la presqu’île de la Touques, une ancienne friche industrialo-portuaire toute proche du port de plaisance et de la gare, illustre la volonté de l’édile de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Imaginé sur le papier en 2006, ce nouveau quartier en voie d’achèvement tourne le dos au « tout tourisme ». Bien que la ville ait été contrainte de laisser la jouissance du tiers des terrains au groupe Pierre & Vacances qui en était propriétaire, elle a corseté le cahier des charges. Deux commandements ont servi de fil rouge à la programmation : la construction de logements pour des « résidents à l’année » et l’installation d’entreprises tertiaires pour hameçonner une nouvelle typologie d’actifs.

« L’anti modèle d’Airbnb »

Messages reçus 5 sur 5 par le promoteur Faubourg Immobilier, filiale du groupe Idec. Impliqué depuis une décennie dans le projet, il y a édifié quelque 150 logements collectifs et individuels. « Ils sont plus grands en proportion que dans nos programmes habituels. Nous avons construit essentiellement des appartements familiaux. L’anti modèle d’Airbnb en somme », détaille son directeur général. Dix ans plus tard, le pari est gagné selon Alberto Fernandez.

« Très peu d’investisseurs ont acheté pour louer à la journée ou au mois. Ce sont surtout des résidences principales », constate t-il. De son côté, la municipalité s’est portée acquéreur de tous les commerces situés en pied d’immeubles avec un double objectif : se garantir une rente de situation tout en s’assurant que leurs occupants satisfassent aux besoins essentiels des résidents. « L’idée était d’en faire un quartier vivant 365 jours par an, pas un ghetto », justifie Philippe Augier.

Bureaux à prendre

Depuis le mois de février, un immeuble tertiaire -également l’oeuvre de Faubourg Immobilier- est venu s’ajouter aux locaux d’habitation de la presqu’île. Les étages supérieurs, Initialement voués à accueillir des bureaux de facture traditionnelle, abritent finalement un généreux espace de coworking  de 1.200 m2. Inauguré début juin par Philippe Augier et exploité par la société Bureaux & Co, l’endroit comprend, comme il se doit, des bureaux privatifs, des postes de travail nomade, des salles de réunions, de sport et de restauration.

« C’est une étape vers la diversification économique de Deauville, en phase avec les nouvelles façons de travailler et les évolutions sociétales », se félicite le promoteur. Les Bureaux de l’Horloge, de leur nom de baptême, espèrent ferrer des PME et des startups en quête d’un point de chute, des professions libérales mais aussi ces nouveaux télétravailleurs que l’ère post Covid précipite sur le littoral de la Côte fleurie du jeudi au lundi.

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