Deux ans après, la lente mais sûre intégration des Ukrainiennes dans la vie locale de Deauville

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Vers 18 h, chaque jeudi, l’une des salles de la maison des associations se transforme en classe pour que Tatiana Loond, Ukrainienne d’origine, dispense des cours de français à des étrangers.

À ses côtés, Hélène Bouchet s’improvise elle aussi en professeur de français, « enfin d’alphabétisation », corrige-t-elle. Les deux bénévoles de la Croix-Rouge abordent la théorie, la phonétique, les bases grammaticales, en chansons, ou au moyen d’autres supports audio.

Une vingtaine d’élèves

En face d’elles, jeudi dernier, se trouvaient des Moldaves, des Indiens, Bangladais, un Russe et des Ukrainiennes, ce jeudi 25 avril 2024. « En tout, 19 personnes sont inscrites », confient ces professeurs bénévoles.

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Tatiana Loond est arrivée à Paris en 2011 pour étudier la haute civilisation française à La Sorbonne.

Depuis le confinement, je me suis installée à Deauville avec mon mari.

L’architecte de profession spécialisée en décoration d’intérieur s’est sentie investie d’une mission lorsque la guerre a éclaté dans son pays d’origine. La trajectoire de sa vie a pris une direction tout à fait différente lorsque d’autres compatriotes, femmes, en plus, ont investi la cité du Duc de Morny.

Les professeurs de français bénévoles donnent cours à des élèves russophones ainsi qu'à des élèves originaires d'Asie du sud-est.
Les professeurs de français bénévoles donnent cours à des élèves russophones ainsi qu’à des élèves originaires d’Asie du sud-est. ©Laura BAYOUMY

La jeune femme s’est prise de passion pour la transmission et l’enseignement et prépare longuement ses cours pour proposer des contenus pédagogiques dans cette salle équipée entre autres, d’un ordinateur et d’un rétroprojecteur.

Chaque lundi soir, elle répète cette même opération auprès d’autres Ukrainiens, à la bibliothèque de Dozulé.

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Une professeur Ukrainienne

Sa sœur jumelle vit en Espagne et sa mère l’a rejointe, mais tout le reste de sa famille vit en Ukraine. Alors il lui a paru naturel de créer un groupe via une messagerie instantanée pour créer du lien entre les Ukrainiens du coin.

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« Certains vivent à Honfleur, Cabourg… », indique celle qui s’est découverte « tellement à l’aise » et se sent « tellement utile » en donnant ces cours de français.

En atteste sa collègue.

« Je trouve qu’elle cherche vraiment la perfection à l’oreille, dans la prononciation. Et les élèves s’appliquent, répètent… »

Pour les femmes plus âgées, ces cours offrent aussi un « soutien psychologique ». Les enfants, quant à eux, n’ont « quasiment pas d’accent », constatent les professeurs.

Pour Kristina, 33 ans, et Daniela, 23 ans, Moldaves et russophones, avoir une professeur avec qui elles peuvent échanger en russe est un soulagement.

Les professeurs de français bénévoles donnent cours à des élèves russophones.
Les professeurs de français bénévoles donnent cours à des élèves russophones. ©Laura BAYOUMY

D’ailleurs, les cours ne se terminent jamais sans un échange informel pour se donner des nouvelles, discuter.

Vitali, Russe d’origine, a d’abord habité à Paris où il est arrivé il y a onze ans. En Normandie depuis l’an dernier, l’ouvrier du bâtiment est celui qui se débrouille le mieux en français, mais suis tout de même les cours avec assiduité.

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En enjeu : ses papiers. « Je dois passer des tests de français pour pouvoir rester ici. » Le reste de sa famille est à la frontière avec la Pologne, confie-t-il sans s’étendre.

Un Russe, des Indiens et Bengladais

Dans la salle de quelques mètres carrés se trouvent des personnes distancées par des milliers de kilomètres, sur le globe. Distancées par des récits de vie diamétralement opposés. Distancées mais rassemblées autour de la même volonté de s’intégrer dans leur pays d’accueil.

Les Indiens Iswhar, 27 ans, et Sawai, 24 ans, les Bengladais Shakib, 28 ans, et Sirajul, 25 ans, travaillent pour leur part dans l’hôtellerie et la restauration.

Des Bengladais et des Indiens participent au cours de français, à Deauville.
Des Bengladais et des Indiens participent au cours de français, à Deauville. ©Laura BAYOUMY

Irina, 53 ans, et Victoria, 59 ans, Ukrainiennes rencontrées lors de la dernière distribution de colis alimentaires de l’association Saint-Vincent-de-Paul, travaillent en hôtellerie. Le sourire accroché aux lèvres, elles sont « très heureuses » d’assister à ces cours.

Leurs fournitures scolaires sont remplies de toutes sortes de documentation, telle que cette note avec les trente verbes indispensables à connaître en français, le champ lexical de la médecine en cas de rendez-vous médical, le vocabulaire professionnel est aussi étudié.

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Ce jour-là, les élèves ont dû réaliser des exercices autour des pièces du logement. Les langues se délient peu à peu et la conversation dérive sur les animaux de compagnie. « Tu as quatre chats ? », s’enthousiasme l’un, pendant que le suivant aborde les plats cuisinés. Ici, la distance se raccourcit et les différences se gomment peu à peu, le temps d’une heure ou deux…

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