C’est désormais officiel : Villers-sur-Mer va quitter la société InDeauville qui est en charge de promouvoir le tourisme de onze communes du secteur. La station balnéaire ne veut plus vivre dans l’ombre de sa voisine. « Nous reprenons notre souveraineté ».
La séparation était dans l’air. Elle est désormais actée. Le 3 janvier, le conseil municipal de Villers-sur-Mer a voté le divorce. La commune va se retirer de la société publique locale dont elle est actionnaire et membre fondatrice. Le maire Thierry Granturco s’en est expliqué devant les habitants ce dimanche 7 janvier lors de la cérémonie des vœux.
Mettre en lumière Deauville en espérant que les performances événementielles et touristiques de Deauville bénéficient à Villers est une stratégie qui ne fonctionne pas.
Thierry GranturcoMaire de Villers-sur-Mer
En 2017, Deauville et dix de ses voisines avaient décidé d’unir leurs forces en créant une société et une marque, InDeauville. « Se rassembler, c’est partager une même vision du développement touristique, de l’accueil, de notre offre« , écrivaient-elles alors. « Nous sommes onze et vous avez l’opportunité de nous découvrir tous : Bénerville-sur-mer, Blonville-sur-mer, Deauville, Saint-Arnoult, Saint-Gatien-des-Bois, Saint-Pierre-Azif, Touques, Tourgéville, Vauville, Villers-sur-mer et Villerville« . Ne manquait à l’appel que Trouville-sur-Mer, la station mitoyenne qui est sur une autre rive…
Cinq ans plus tard, le maire de Villers-sur-Mer dresse un constat d’échec. »Cette coopération nous coûte cher pour nous rapporter très peu d’effets positifs« , souligne Thierry Granturco. La commune est le deuxième contributeur de la société avec une enveloppe annuelle de 180 000 euros. « Or, les chiffres nous montrent qu’on n’a pas d’effets sur le tourisme à Villers« .
Le maire de Villers-sur-Mer justifie le retrait de sa commune de la société InDeauville • ©France 3 Normandie
La réponse du président de la société InDeauville est cinglante. « Deauville apporte plus à l’attractivité du territoire que Villers-sur-Mer, tacle Philippe Augier, par ailleurs maire de Deauville. « Villers avait intérêt à rester, ça n’a pas été le choix de son maire, mais la vie continue« . Le divorce ne va pas réchauffer des relations de voisinages déjà guère idylliques. « Ce n’est pas un acte de défiance, c’est une décision politique« , réplique Thierry Granturco. « La stratégie de Deauville, c’est le tout tourisme et l’événementiel. Nous sommes plus sur le slow tourisme et le développement durable. Donc, nous partons« .
Le bureau de tourisme InDeauville de Villers-sur-Mer a donc vocation à redevenir « villerso-villersois« . En ville, les habitants ont forcément eu vent de cette rupture. « Le maire ne veut pas être sous la domination d’une ville comme Deauville« , explique un administré. Un autre Villersois s’interroge toutefois : « Je ne sais pas si c’est la solution. On est peut-être mieux ensemble ? » La commune de Villers-sur-Mer restera membre de InDeauville jusqu’au 31 décembre 2024. Ensuite, ce sera chacun chez soi.
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