Cette année, pas de triplet mais une double victoire pour In the Summers, portrait d’un drame familial.
La 50e édition du Festival de Deauville vient de s’achever, et comme chaque année, le cinéma indépendant américain a été mis à l’honneur – le tout en la présence exceptionnelle de Michael Douglas, Michelle Williams, Daisy Ridley et James Gray. Le jury, présidé par Benoît Magimel, a également délibéré et doublement récompensé In the Summers d’Alessandra Lacorazza Samudio du Grand Prix et du Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation. Le premier long-métrage de la cinéaste d’origine colombienne suit deux sœurs, Violeta et Eva, en vacances comme chaque été chez leur père, Vicente. Leurs relations avec ce dernier sont plus que houleuse en raison de sa lutte contre l’addiction à l’alcool. Vicente tente de réparer ses erreurs, mais ce n’est pas aussi évident qu’il n’y paraît. Un récit semi-autobiographique qui a déjà bouleversé le Festival de Sundance plus tôt dans l’année, durant lequel il est reparti avec le Grand Prix du jury dramatique.
Mais ce n’est pas tout. Voici le reste du palmarès de cette édition 2024 :
Prix du Jury : The Knife de Nnamdi Asomugha, avec Melissa Leo (The Equalizer, Fighter, Prisonners) et Manny Jacinto (The Acolyte). Derrière ce thriller est critiqué tout un système judiciaire américain longtemps basé sur des stéréotypes. Chris, ouvrier dans le bâtiment, se démêle pour offrir une meilleure vie à sa famille. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. Un soir, une femme entre par effraction chez lui et se retrouve sur le sol de sa cuisine, inconsciente, tenant un couteau entre les mains. La police arrive, enquête, et Chris se retrouve à être le principal suspect.
Prix Barrière du 50ème : La Cocina d’Alonso Ruizpalacios (Ours d’argent du meilleur scénario 2018), avec Rooney Mara (Carol, Marie Madeleine, Her). Présenté au Festival de Berlin plutôt dans l’année, ce film est tiré d’une pièce de théâtre. Derrière un filtre noir et blanc, l’action se déroule dans un restaurant de Manhattan. Quand l’argent disparaît de la caisse, les choses dégénèrent. Au milieu de ce cauchemar en cuisine, se trouvent Estella, la nouvelle recrue venue du Mexique, Pedro le cuisinier rebelle et rêveur, et Julia, celle qu’il aime.
Prix du Public de la ville de Deauville : The Strangers’ Case de Brandt Andersen, avec Omar Sy. En Syrie, la guerre fait rage et oblige un médecin et sa fille à fuir. Se faisant la voix des réfugiés, le film retrace le parcours et mêle plusieurs points de vue, celui d’un passeur, d’un poète, d’un capitaine et des garde-côtes.
Prix de la Critique : Color Book de David Fortune. Un père devenu récemment veuf doit élever désormais seul son fils âgé de onze ans et atteint d’une trisomie 21. Le petit étant passionné de baseball, son père décide de l’emmener voir son premier match – de quoi fédérer leur relation. Mais pour arriver jusqu’à Atlanta, le voyage sera semé d’obstacles venant tester et souder le père et son fils. Un véritable challenge émotionnel.
Prix CANAL + spécial 50e anniversaire : The School Duel de Todd Wiseman Jr. Dans un futur dystopique, la Floride est devenue un État indépendant, et a aboli le contrôle des armes à feu, laissant le champ libre aux fusillades dans les écoles. Un synopsis qui résonne tristement avec la récente tuerie dans une école dans l’État de Georgie. Ici, un adolescent en quête de célébrité décide de participer à une compétition mortelle appelée « The School Duel », un affrontement entre plusieurs lycéens où seul l’un d’entre eux peut espérer en ressortir vivant.
Prix d’Ornano-Valenti : Le jury composé de journalistes anglo-saxons récompense chaque année un premier film français pour aider son exportation. Durant cette édition, c’est Rabia de Mareike Engelhardt qui repart avec ce prix. Choc du Festival d’Angoulême, ce film inspiré de faits réels suit le parcours de Jessica, 19 ans, qui poussée par les promesses d’une vie nouvelle, part rejoindre Daesh en Syrie. Au casting, on retrouve Megan Northam (Salade grecque, Pendant ce temps sur Terre).
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