« Les sauveteurs en mer bénévoles de la station SNSM de Trouville-Deauville sont profondément choqués par les développements en justice des suites de la tragédie du naufrage du Breiz. Ce qui arrive à l’un des plus expérimentés d’entre nous peut nous arriver demain, nous sommes meurtris et bouleversés ».
C’est avec ces quelques lignes que les 28 sauveteurs en mer de Trouville-Deauville (Calvados) ont annoncé, au lendemain du procès lié au naufrage du chalutier Breiz, leur décision de se mettre en indisponibilité.
Une décision qui implique que les sauveteurs ont informé le Cross Jobourg, qui coordonne les activités de sécurité et de surveillance des activités maritimes, qu’aucun bénévole n’est disponible et qu’ils ne pourront pas intervenir.
On ne fait pas ça de gaité de cœur, mais si on ne fait rien, ça ne changera pas.
« Ça a été assez violent pour nous »
La semaine dernière, le patron du canot de la station SNSM de Ouistreham était jugé par le tribunal maritime du Havre pour le naufrage du chalutier le Breiz qui avait eu lieu lors d’une opération de remorquage en janvier 2021, et où trois marins avaient péri au large de Lion-sur-Mer.
En plus d’un an de prison avec sursis, le procureur du Havre a également requis une interdiction de navigation de deux ans à l’encontre du bénévole. La décision sera rendue le 4 juin prochain.
« On était sous le choc, réagit le président qui a assisté au procès avec d’autres bénévoles de la station trouvillaise. Ça a été assez violent pour nous, alors qu’on n’était pas sur le banc des accusés, mais simplement en assistant au procès ».
Ce qu’on comprend aujourd’hui, c’est que ça peut nous arriver demain.
« On demande des réponses »
Pour ces sauveteurs en mer, ce procès a été d’autant plus dur à vivre, qu’ils ont pris conscience que ça pouvait leur arriver.
En tant que bénévole, quand on est en permanence, on a la possibilité d’indiquer si oui ou non on est disponible pour une intervention, explique Bruno Chauvin. On prend cette décision en analysant le risque selon ses connaissances, son expérience et les exercices suivis pour s’y préparer. Avec le procès du Breiz, on se rend compte qu’il existe un risque juridique : celui de se retrouver en procès, devant un tribunal, sur le banc des inculpés. Ça, c’est quelque chose qu’on n’avait jamais vécu et pour lequel on n’est pas équipé ».
Une « absence de protection » dont ils ont pris conscience. « On ne s’est pas entraîné pour ça ! Nous nous posons de multiples questions sur l’ampleur des risques encourus par tout bénévole accomplissant normalement sa mission. C’est un risque qu’on ne veut pas prendre pour nous-même et pour nos familles », complète le président qui déplore : « Il y a des particularités dans le système juridique français qui font que le bénévole est moins soutenu et moins protégé que le serait un salarié d’une entreprise ou un fonctionnaire ».
On se sent moins protégés.
Pour ces bénévoles, se déclarer indisponible est ainsi une manière « d’alerter sur cette situation » et de demander des réponses. « On n’est pas des experts, mais on comprend vaguement que comme on est bénévole, on a un statut qui nous expose encore plus à ce risque juridique. Là-dessus, on aimerait bien qu’il y ait des gens qui nous aident à réfléchir pour trouver des solutions, même partielles », poursuit-il, annonçant que des élus locaux ont été prévenus. « On demande des réponses, ou des éléments de réponses, aux questions que l’on se pose, mais pour l’instant, on n’a pas eu de réponse ».
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