Plus de 100 ans d’histoires à Deauville : une visite pour remonter le temps sur les Planches

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« De nos jours, ces fameuses Planches de Deauville accueillent 1,5 million de visiteurs par an », rappelle Caroline, guide à l’Office de tourisme InDeauville. Et en un siècle, ils sont des millions d’anonymes, de personnalités et d’artistes du monde entier à avoir foulé ces Planches « devenues iconiques et mythiques ». 

Pour découvrir les secrets et les histoires dont regorge cette promenade, une visite permet de raconter 100 ans d’histoires de planches et des cabines de bains. Retour sur certains de ces épisodes. 

Avant les Planches

Comprendre l’histoire des Planches, c’est aussi savoir ce qu’il s’est passé avant. « Remontons au XIXe siècle, au moment où Deauville, station balnéaire, sort ex nihilo des marais » invite Caroline. Une époque où il n’y avait pas de Planches, ni de Bains pompéiens.

« On venait à Deauville prendre un bain de jeunesse et c’est pour cela que dès 1862, Deauville s’est doté d’un établissement d’hydrothérapie ». Un bâtiment dans le style architectural « très XIXe » qui se situait en face de l’actuel établissement scolaire Maurois, et qui puisait directement l’eau dans la mer. « Tout cela s’inscrivait dans le mouvement hygiéniste, avec la redécouverte des vertus des bains de mer ». 

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Caroline est guide à l’Office de tourisme de Deauville.  ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

Dans l’hiver 1874, une tempête éclate et fait reculer le front de mer de plus de 300 mètres. Les machines de l’établissement n’ont alors plus assez de longueur pour aller pomper l’eau dans la mer. L’établissement ferme ses portes et est détruit en 1877. Après ce premier établissement, d’autres structures se succèdent. D’abord une estacade, « sorte de pont suspendu » détruite en 1905, puis l’établissement de l’architecte Alexandre Buchard, dans un style néo-normand, et enfin celui de l’architecte Georges Wybo, en 1912.

Des projets déjà bordés de planches. Pour ces deux derniers cas, un même problème revient : l’humidité entraînant la vétusté du bois. 

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Naissance des Bains pompéiens en 1924

En septembre 1921, la municipalité lance un concours d’architecture visant à la construction d’un nouvel établissement des Bains de mer qui recueille plus de 90 candidatures. Et c’est l’architecte Charles Adda qui remporte ce concours avec son projet : les Bains pompéiens.

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Les Bains pompéiens de Charles Adda s’inspirent des modèles de l’Antiquité tout en s’inscrivant dans la modernité. ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

« Il propose quelque chose de très novateur. Avant, on était dans le régional, mais lui puise son inspiration dans l’Antiquité, s’inspirant des anciennes stations thermales comme celle de Bath, en Angleterre, avec un bassin central et un déambulatoire autour, soutenu par des colonnes », raconte la guide qui détaille « les matériaux modernes » utilisés : le granit, la faïence ou encore la mosaïque signée par les mosaïstes Alphonse Gentil et François Eugène Bourdet. « Au niveau de la décoration, il opte pour la modernité et la sobriété, avec une palette de couleurs limitées ».

Un ensemble mêlant « ses inspirations historiques et le style en vogue, l’Art déco », inauguré en juillet 1924, en même temps que l’actuelle promenade des Planches. 

Des mètres de planches et des cabines en plus au fil des années

Les 762 mètres de planches de Deauville (soit 12 192 planches) ne sont pas toutes centenaires. « Par exemple, la section de 64 mètres de long située à l’est a tout juste deux ans », rappelle la guide qui indique qu’en 1924, la longueur des planches n’était que de 444 mètres.

Des planches d’abord constituées de sapin, puis d’iroko, avant d’être conçues à partir d’azobé, un bois dense provenant du Cameroun, leur offrant une résistance naturelle à l’humidité.

La durée d’une planche de Deauville est estimée à 25 ans. C’est pour cela que chaque année, durant la basse saison, le service en charge du front de mer s’évertue à changer une section des planches. 

Caroline

Davantage de planches, mais aussi de cabines, au fil du temps. « Aujourd’hui, l’établissement des bains de mer réparti en 6 bâtiments comporte 450 cabines qui sont à la fois en front de mer, côté boulevard et dans la cour des bains », détaille Caroline. Des cabines grand luxe, ordinaires ou de première classe que cette visite permet de découvrir.

Une reconnaissance internationale avec Claude Lelouch

Mistinguett, Joséphine Baker, Buster Keaton, Jean Gabin…Pendant 100 ans, de nombreuses personnalités ont foulé les Planches de Deauville.

Mais c’est en 1966, avec le succès du film Un homme et une femme de Claude Lelouch, qu’elles connaitront un retentissement international. « D’une certaine manière, la promenade des Planches a sauvé la vie de Claude Lelouch », raconte Caroline, évoquant cet épisode de 1960 où le réalisateur fuit l’avant-première du film Grand moment et termine sur la plage de Deauville, en pleine nuit.

Malgré la pluie, la foule était au rendez-vous pour la balade cinéphile avec Claude Lelouch sur les Planches.
Malgré la pluie, la foule était au rendez-vous pour la balade cinéphile avec Claude Lelouch sur les Planches il y a quelques mois, à Deauville. ©Le Pays d’Auge / M.-M. Remoleur

En se réveillant au bord des planches, il voit une femme, un enfant et un chien marchant sur la plage. Une scène qui lui inspirera son film culte. Un endroit où, le 14 février 2010, il avait également rassemblé sur la plage 1 000 couples pour rejouer la fameuse scène de baiser du film. « À chaque fois, je me dis que ces Planches ont quelque chose de magique », avait-il lui-même confié en février dernier, lors d’une visite

Des étoiles du cinéma depuis 1987 

« Quand on se balade sur les planches, on est en charmante compagnie de talents américains », poursuit Caroline. En effet, depuis 1987, sur une idée d’Anne d’Ornano, les lices ajourées qui séparent les cabines portent des noms d’acteurs et réalisateurs ayant reçu un hommage lors des éditions du Festival du cinéma américain de Deauville « pour faire venir » ces grands noms du cinéma américain à Deauville.

Des acteurs et réalisateurs, mais aussi un astronaute, Buzz Aldrin. « En 1989, il est présent pour une édition qui avait accueilli un panel de stars, donc d’étoiles. Les organisateurs avaient ainsi invité Buzz Aldrin qui, lui, a vu les étoiles d’un peu plus près. Une métaphore bien poétique ». À l’image des Planches de Deauville…

Un guépard, une Mustang et des Rolls-Royce sur les Planches

Si les Planches de Deauville sont une promenade piétonne où les animaux doivent être tenus en laisse, quelques exceptions ont fait l’histoire de ces Planches. D’abord en août 1931, Joséphine Baker arpente la promenade avec sa jeune femelle guépard Chiquita…malgré tout tenue en laisse. 
Concernant la circulation, deux véhicules ont pu parcourir la promenade. D’abord en 1966, lors du tournage d’Un homme et une femme de Claude Lelouch avec la Mustang de Jean-Louis Trintignant, mais aussi en 1987 avec le cortège de la reine d’Angleterre venue en Rolls-Royce. 

Prochaines visites « Un siècle d’histoires balnéaires, des Bains pompéiens aux Planches » les 8, 22 et 29 juin, à 14 h 30. Tarifs : 7,50 € (plein), 6,50 € (de 5 à 17 ans). Gratuit pour les moins de 5 ans. Plus d’informations sur indeauville.fr. 

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