Sur le nouveau parking édifié en face du Pôle international du cheval, à Saint-Arnoult, un bourdonnement s’échappe du ciel dégagé, tandis que l’on distingue un drone s’envoler au milieu des arbres. Au sol, dix étudiants du lycée professionnel Saint-Joseph de Deauville, inscrits au BTS management opérationnel de la sécurité, entourent l’un des télépilotes de drone de la société Ventura Associates venus les former. « On est conscient de la chance extraordinaire d’avoir l’une des quatre seules sociétés européennes capables de télépiloter hors vue, à plusieurs dizaines de kilomètres de distance, cette compétence est extrêmement rare », se réjouit Erwan Le Courtois, coordinateur du BTS.
Un BTS tout neuf
Pour rappel, la création de ce BTS management opérationnel de la sécurité à la rentrée scolaire de 2022 fait suite au lancement d’un Bac Pro dédié aux métiers de la sécurité, en 2019, offrant ainsi une certaine continuité aux élèves dans leur parcours de formation. Pour ces jeunes entourés d’enseignants et de professionnels des métiers de la sécurité, ce BTS permet de se former à la sécurisation d’un site ou d’un événement, aux risques, mais aussi au management et à la relation client. L’option « surveillance par drone » donne à ce BTS un caractère unique puisqu’on n’en trouve pas ailleurs en Normandie.
« 95% du vol, c’est de la préparation »
Pour ces jeunes, il s’agit là de leur première séance pratique de télépilotage de drone, au côté d’anciens militaires sachant « voler dans un contexte sécurité et surveillance, pas seulement dans le contexte loisir ». Luka et Yohann, deux étudiants en BTS, racontent : « Avant de piloter aujourd’hui, on a eu trois ou quatre après-midi complètes de cours théoriques sur le drone, les calculs, comment le manier, les différents types qui existent et les réglementations ». Une formation essentielle pour apprendre à piloter ces drones en toute sécurité pour effectuer des activités aériennes de surveillance et d’inspection. « Le plus dur, ça n’est pas le pilotage, mais c’est le cadre juridique et législatif autour qui est extrêmement complexe », insiste Pierre, l’un des formateurs, accompagné de Guillaume qui confirme :
95% du vol, c’est préparer sa mission et faire des demandes administratives. Le reste, c’est 5% de fun.
Couloirs aériens, zones d’habitation, zones interdites, prisons, lieux de rassemblement : de nombreux lieux ne peuvent être survolés par ces drones ou demandent des autorisations. « C’est pour cela qu’on crée ce qu’on appelle des scénarios de vol qui correspondent à la situation précise de ce qu’on va faire. Il faut tout déclarer et vérifier que la zone ne soit pas interdite à ce moment-là, se coordonner avec la Préfecture…Juridiquement, c’est très lourd », reconnaît Pierre.
Piloter un drone : un métier d’avenir
Ces séances proposées régulièrement à ces étudiants pendant deux ans leur permettront de préparer un examen de télépilote de drone. Un diplôme qui devrait leur ouvrir des portes, professionnellement. « Le groupement des entreprises de sécurité, représentatif de la branche en sécurité privée, a fait un état d’un manque énorme de cadres intermédiaires », insiste Erwan Le Courtois, soulignant que ce BTS a aussi été créé pour penser à l’employabilité des jeunes. Car cette inquiétude de manque de cadres dans la sécurité est d’autant plus importante à l’approche de gros événements en France comme la Coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux olympiques en 2024. « Mais, les étudiants peuvent aussi passer les concours pour se diriger vers la sécurité civile s’ils le préfèrent », rappelle Erwan Le Courtois.
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En composant cette formation de management de la sécurité, l’option drone était une évidence, tant ces aéronefs sans équipage dont le pilotage est automatique ou télécommandé, a pris progressivement une place essentielle, notamment dans le domaine de la sécurité. « Les drones démultiplient les possibilités des équipes puisqu’ils peuvent couvrir des champs beaucoup plus importants ». Inspection d’endroits en milieux périlleux, détection avec des caméras thermiques, sauvetage en mer ou encore départs de feu : « dans le milieu de la sécurité, l’utilisation du drone va exploser dans les années qui viennent, il va donc falloir créer une génération de télépilotes qui soient très bien formés et aptes », insiste Pierre qui prend l’exemple du rôle des drones dans le conflit ukrainien. « La guerre est complètement changée avec le drone », insiste-t-il. Dans tous les corps de la sécurité, le drone a sa place. Pour ces jeunes qui ont choisi de suivre cette voie, il est devenu un incontournable qui pourrait leur apprendre plus de connaissances qu’ils ne croient. « Il y a beaucoup de choses à prendre en compte et à connaître, comme les facteurs humains, la météo, sourit Pierre, passionné. Avec les drones, on touche à plein de choses et c’est passionnant ».
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