Au cœur de la forêt, à cheval entre Saint-Gatien-des-Bois et Pennedepie (Calvados), le Chalet Güttinger demeure sans vie depuis plus d’un demi-siècle. Sur ses quatre façades, la végétation a repris ses droits, envahissant, année après année, les murs de ce lieu qui demeure « inhabité depuis la fin des années 1950 », comme l’expliquait Jean-François Masse, qui avait donné une conférence à ce sujet avec les Amis du musée de Trouville en novembre 2021.
Muré dans son silence, ce Chalet garde en mémoire une belle histoire. Celle d’un homme, poète et romancier, Ulrich Güttinger (1787-1866). Considéré comme l’un des promoteurs de la révolution romantique, le natif de Rouen, originaire de Suisse, avait fait construire ce Chalet à la fin des années 1820, devenant, pour lui, comme un refuge sur les terres héritées de sa défunte femme, Virginie Gueudry, dont le décès l’avait laissé inconsolable.
Musset, Dumas, Sainte-Beuve…
Situé au milieu d’un écrin de verdure, entre rhododendrons et hortensias, l’endroit était idéal, pour l’homme de lettres, pour se ressourcer. C’est ici qu’il écrira Arthur, son chef-d’œuvre.
Sa terre de solitude est devenue, dès les années 1830, en pleine période du romantisme, un lieu de passage pour de grands noms de la littérature, ses amis. Sainte-Beuve, Alfred de Musset, Adèle Hugo, Charles Baudelaire ou encore la reine Marie-Christine d’Espagne, qui l’avait même qualifié de « Château Güttinger », y sont venus, rendant visite au romancier.
En 1831, « Alexandre Dumas y passera également puisqu’il a découvert Trouville-sur-Mer un peu grâce à Güttinger », indiquait Jean-François Masse. Pour tous, ce Chalet d’inspiration suisse, avec son balcon-promenoir et sa vue sur la mer, incarnait le cadre idéal pour se ressourcer et y puiser l’inspiration. « Je suis dans le ravissement du Chalet et de sa forêt. C’est maintenant magnifique. Toute la journée je regarde la mer qui est tout près de nous, comme le badaud regarde l’eau couler. Je suis ébloui de toutes ces splendeurs », écrivait d’ailleurs Alfred de Musset, lors de sa venue.
Dans ses dernières années d’activité, ce Chalet avait accueilli une colonie de vacances.
Vendu 1 890 000 €
Inscrit aux Monuments historiques en 1983 pour ses façades et sa toiture, le Chalet est aujourd’hui dans un état dégradé, même si l’on peut encore percevoir la beauté d’antan de cette bâtisse. « Quelques travaux ont été faits à un moment donné pour préserver la bâtisse en mauvais état, mais elle est aujourd’hui à l’abandon, peu protégée, et tout est cassé à l’intérieur », indiquait le conférencier en 2021.
Sur le site internet Propriétés Le Figaro, spécialisé dans l’immobilier haut de gamme et d’exception, le Chalet a rejoint le catalogue avec un prix de vente atteignant 1 890 000 €. Un prix correspondant aux 500 m² de surface, aux 8 pièces (dont 5 chambres) et au terrain de 8,5 ha. « Ce chalet, à réhabiliter entièrement, vous permettra de créer 500 m² de surface habitable. Véritable héritage architectural absolument unique en terre normande », met en avant l’annonce.
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