Quatre morts dans une fusillade dans l’Allier : ce qu’il faut retenir de la conférence du procureur

Le procureur de la République de Cusset, Éric Neveu, a tenu, lundi 15 juillet 2024, une conférence de presse pour donner plus d’information sur la fusillade survenue dans le village d’Espinasse-Vozelle, près de Vichy, dans l’Allier, dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 juillet. Au cours d’une réunion familiale dans la soirée, un homme a ouvert le feu sur des convives, tuant trois personnes avant de se donner la mort.

Le procureur a d’abord retracé le déroulé des événements de la soirée, au cours de laquelle quatre personnes ont perdu la vie, dont le tireur.

Ce samedi, un jeune homme âgé de 20 ans fêtait son anniversaire dans cette commune d’à peine 1 000 habitants de l’Allier. Une vingtaine d’amis et de membres de la famille se regroupaient pour l’apéritif dînatoire. Vers 19 h 30, un ami du jeune garçon venait en motocross. Les deux amis ont fait un tour sur l’engin en passant devant le domicile d’un voisin à 500 mètres.

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Il ouvre le feu sans raison

« Devant la maison de ce voisin qu’ils savaient irascible, il leur a semblé entendre des cris et des insultes sans plus pouvoir déterminer leur origine », affirme le procureur. Ils ont alors ramené la moto et ont prévenu leur famille qu’ils allaient « aider une femme paraissant en danger ». Deux autres jeunes, dont un mineur, les ont accompagnés. « À aucun moment les services de gendarmerie n’étaient alertés de l’ensemble de ces événements », note Éric Neveu.

Accompagnés par deux pères de famille, les quatre jeunes se sont positionnés devant le portail de leur voisin. Celui-ci est alors sorti avec un fusil à pompe et a ouvert le feu « à de multiples reprises en direction des personnes qui s’approchaient de son domicile, et qui prenaient alors la fuite dans diverses directions », détaille Éric Neveu, ajoutant que « le jeune de garçon de 20 ans, déjà blessé aux jambes, était alors une nouvelle fois touché mortellement par un tir ».

Quatre morts dont le tireur

« Le tireur cheminait par la suite à pied durant 500 mètres avec son fusil à pompe et des munitions, tuant le père du jeune garçon de 20 ans à proximité d’une maison dans laquelle il avait tenté de pénétrer pour trouver refuge. » L’homme a ensuite tué le parrain du jeune garçon un peu plus loin dans un champ de blé. Selon le procureur, plusieurs personnes, qui se protégeaient derrière la voiture d’une convive, ont également essuyé des tirs et ont été blessées.

En arrivant devant le domicile de la famille où se tenait la soirée privée, le tireur a ouvert le feu à de nombreuses reprises en direction de la maison, l’ensemble des convives survivants étant retranchés à l’intérieur. « Le tireur allait être retrouvé décédé à l’extérieur de la propriété, derrière la haie », ajoute Éric Neveu. L’autopsie pratiquée ce lundi a permis de confirmer qu’il a lui-même retourné son arme contre lui.

Plusieurs armes à feu découvertes chez le tireur

Lors de la perquisition menée au domicile du tireur, les enquêteurs ont trouvé plusieurs armes à feu, notamment « cinq armes d’épaules et 450 munitions calibre 12 », détaille le procureur, ainsi qu’un « important dispositif de vidéoprotection ».

Plusieurs impacts de balles ont été constatés sur la boîte aux lettres de la propriété, démontrant des tirs de l’intérieur vers l’extérieur de la maison.

« Aucune présence féminine n’a été mise en évidence, non plus de trace de lutte », note Éric Neveu.

Un ancien militaire « sauvage » et « isolé »

L’auteur des faits est un surveillant aérien de l’armée de l’air qui a servi dans trois bases de 1991 à 2003, année de son départ en retraite. « Il n’a jamais servi en unité de combat et n’est ni commando ni tireur d’élite », souligne le procureur.

« Il était décrit comme sauvage, isolé et asocial », indique-t-il encore. Natif du bassin vichyssois, il vivait seul à son domicile depuis une séparation et exerçait dernièrement la profession de serrurier. « Il ne pratiquait plus le tir sportif ni la chasse », et était inconnu des services de police.