« Je le sors rarement pour en prendre soin », sourit Lionel Duhault. Ouvrant l’une des innombrables boîtes de conservation entreposées au sein des archives municipales, le maître des lieux retire soigneusement un petit ouvrage, un registre paroissial de la période 1663-1691, reflet de l’état civil de l’époque. « C’est la plus vieille archive de Deauville », souligne fièrement le responsable des archives qui, depuis 15 ans, veille sur tout ce patrimoine documentaire de Deauville.
Une mission qui le passionne et qui, chaque jour, lui raconte une nouvelle histoire sur la cité du duc de Morny. « Dans cette mission, il y a quatre C : collecter, classer, conserver et communiquer », résume celui qui continue à se former chaque année « pour se mettre au goût du jour ».
« Il faut se projeter dans le passé et dans le futur »
« C’est un métier où il faut être patient, avoir de l’ordre et de la méthode », reconnaît Lionel Duhault qui chaque jour, lit, trie, classe. Si parfois, des particuliers transmettent des documents aux archives de Deauville, Lionel en récupère beaucoup auprès des différents services de la Ville. Des documents qui parfois ont attendu des années avant d’arriver jusqu’aux archives.
C’est lui qui, alors, a la mission de tout trier et classer, pour savoir ce qui mérite d’être conservé ou pas. « Certains peuvent être détruits, mais après un délai spécifique, explique-t-il. Par exemple, pour certains documents concernant la crèche, on doit les garder jusqu’à 30 ans ».
Pour les autres documents, sans durée de vie légale, c’est tout le talent de Lionel qui opère pour savoir si on les préserve dans des boîtes de conservation… ou si on les détruit. « Il faut avoir une idée de ce qui pourra intéresser la recherche historienne future. Un document insignifiant aujourd’hui peut répondre à une problématique majeure du futur pour les historiens ou la commune. Il faut donc savoir se projeter dans le passé et le futur ».
L’archiviste prend l’exemple des registres d’État civil ou des délibérations prises en conseil municipal, des éléments administratifs forgeant pourtant l’identité de la ville et de ses habitants. « Dans tous les cas, quand j’ai un nouveau document, je prends le temps de lire car il peut y avoir des surprises à chaque ligne », sourit-il.
Ce qui me passionne, c’est que l’archive est la matière première de l’historien, on ne travaille pas pour soi, mais pour la recherche future. Et à force de côtoyer les documents, on finit par avoir l’œil et à connaître l’histoire de Deauville, ce qui est nécessaire pour ne pas passer à côté de certaines choses.
Triées, répertoriées, numérisées, ces archives sont ensuite préservées précieusement dans des boîtes de conservation où, elles attendront d’être consultées, ou envoyées en restauration, plus tard. Si Lionel chiffre à « un peu moins d’un kilomètre linéaire » la quantité d’archive, il sait où trouver les trésors à partager. Une étincelle dans les yeux, il présente les documents concernant un projet de restauration des bains de mer après la guerre de 1948, le menu d’un rallye aérien passé par Deauville en 1932 ou encore un plan de la future tour de contrôle de l’aéroport. « Quand je suis ici, mes yeux se déplacent tout le temps, c’est d’une richesse », sourit Philippe Behuet, adjoint notamment en charge de l’administration générale de la Mairie dont dépendent les archives.
Tous ces documents racontent, à chaque fois, un pan de l’histoire de la commune, même si l’archiviste regrette d’avoir moins de documents relatant Deauville avant 1860, quand la station n’était qu’un petit village d’une centaine d’habitants. « Il y a eu un incendie en 1840, c’est pour cela qu’on a peu d’archives de cette période, sauf les registres paroissiaux », explique le responsable des lieux.
« Faire sortir les archives des murs »
Lionel Duhault aime prendre le temps de partager avec d’autres tous ces documents qui l’accompagnent au quotidien. D’abord en accueillant les habitants, historiens et autres curieux qui souhaitent en consulter sur place, mais aussi en les valorisant, lors de la rédaction d’ouvrages ou des revues d’Athéna sur la Touques, mais aussi lors de grands événements, par exemple cette année avec les célébrations du centenaire des Planches et du 50e festival du cinéma américain.
« C’est une valorisation très intéressante pour des documents, on anticipe quand on sait que telle date anniversaire approche et moi, je me replonge dans tous les documents », raconte avec enthousiasme l’archiviste, dévoilant la délibération qui avait acté l’achat du marais en 1859 par Olliffe et Donon, marquant ainsi le début de l’édification de la station. « En 2010, pour les 150 ans de la ville, j’ai participé à un projet avec une troupe de théâtre qui a reconstitué le conseil municipal qui avait validé cette délibération, se souvient-il. Ce genre de valorisation permet de faire sortir les archives de leurs murs, ça leur donne de la vie ».
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