Le climat délétère de la campagne municipale de 2020, à Deauville (Calvados), fait à nouveau l’objet d’un traitement judiciaire. Ce mardi 3 septembre 2024, Johanna Lebailly, conseillère municipale d’opposition de 37 ans, comparaissait ainsi devant le tribunal de Lisieux, deux ans après avoir été condamnée à une amende de 3 000 € pour des faits d’injures publiques. Elle avait en effet été reconnue coupable d’avoir présenté son opposant, le maire de Deauville, Philippe Augier comme étant antisémite et antisioniste. Le tout, dans des tracts qui avaient été envoyés via La Poste, à des habitants de la station balnéaire.
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C’est un autre aspect de cette même affaire dont les magistrats étaient saisis, ce mardi. En effet, il est reproché à la prévenue d’avoir ciblé les récipiendaires du tract, en utilisant les listes électorales pour les adresser spécifiquement à des électeurs supposés de confession juive.
La prévenue nie les faits
À la barre, la conseillère d’opposition a nié les faits, assurant : « Nous avons utilisé les listes électorales pour cibler des quartiers, des moyennes d’âge, des électeurs », tout en réaffirmant n’avoir eu connaissance du tract qu’après sa diffusion. Elle s’est aussi défendue en indiquant que c’était l’un de ses colisitiers, « appartenant à la communauté juive qui a écrit et diffusé le tract en utilisant sa base personnelle. Comme j‘étais tête de liste, j’ai assumé cette responsabilité. » Et de fournir une lettre signée par ce colistier. Pour l’avocate du maire de Deauville, l’attestation présentée opportunément est de complaisance.
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La partie civile s’est pour sa part exprimée, rappelant que « des personnes avaient été choquées, outrées, de recevoir ce courrier sur la seule consonance de leur nom. » Le parquet a requis une peine de 120 jours-amendes à 25 €, l’affichage pendant 2 mois du délibéré et la privation d’éligibilité pendant 5 ans.
L’affaire a été mise en délibéré au 8 octobre 2024.
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