Établi en 1061, le prieuré de Saint-Arnoul-sur-Touque* (Calvados) est la première fondation normande de l’ordre de Cluny. Il était rattaché à l’abbaye de Longpont, en Île-de-France, prieuré principal clunisien.
De cette époque date la chapelle prieurale, seule partie couverte qui a conservé son décor sculpté roman et des traces de peintures murales, ainsi que d’émouvants ex-votos en remerciement de guérisons passées.
Ce petit bâtiment est appuyé au chevet d’un autre édifice religieux, qui sera l’église paroissiale de la ville jusqu’à la Révolution. À ciel ouvert, celle-ci est remarquable par ses vestiges d’architecture préromane, rares en Normandie, mais aussi par une élégante chapelle gothique dans sa partie nord.
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Sa fonction religieuse très ancienne est liée à la présence d’une source connue pour les guérisons d’enfants « noués » attribuées à saint Arnoul.
Les moines bénédictins clunisiens subsistèrent sur place jusqu’au XIIIe siècle. Sur le plan architectural, la chapelle prieurale n’est pas sans rappeler l’architecture romane du Mont-Saint-Michel : on y trouve deux niveaux, une crypte (oratoire bas) et la chapelle (oratoire haut).
Seul site candidat au nord-ouest du pays
Le prieuré de Saint-Arnoul-sur-Touque fait partie des sites répartis sur 9 pays européens à s’être engagés auprès de la Fédération européenne des sites Clunisiens pour intégrer la démarche d’inscription au patrimoine de l’UNESCO.
Christophe Voros, directeur de la Fédération européenne des Sites clunisiens, est récemment venu à Saint-Arnoult afin de faire un point d’étape sur cette candidature.
Philippe Mandonnet, adjoint au maire a profité de l’occasion pour revenir sur la démarche de la commune :
La particularité de cette candidature est la suivante, ce n’est pas celle d’un site mais celle d’un réseau. Par ailleurs, le site de Saint-Arnoult est le seul candidat dans tout le quart nord-ouest de la France. Une de ses particularités est aussi, par sa situation, de faire la transition avec les sites clunisiens anglais.
Un travail de valorisation du site
L’adjoint précise que la Mairie s’est inscrite volontairement à la démarche : « Nous avons fait le choix d’adhérer à la Fédération puis d’engager un groupe de travail.
La Mairie a également aidé l’association pour financer une représentation en trois dimensions du site du prieuré, dans une action de médiation culturelle. Il existe aussi des applications sur smartphone. C’est une valeur ajoutée pour les visiteurs du site, y compris les plus jeunes publics, tout en étant dans un strict respect des valeurs historiques. »
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Un travail énorme a été fait pour que la reconstitution en 3D soit la plus fidèle à la réalité historique. « Nous souhaitons profiter de cet élan pour convaincre les partenaires institutionnels, Département, Région, DRAC, de nous aider à continuer ce travail de valorisation du site.
Cette mise en visibilité du prieuré va nous permettre d’aller encore plus loin, au-delà de la simple protection du patrimoine en tant que tel, pour en faire un endroit de médiation culturelle vers les enfants, vers les publics » poursuit l’adjoint.
Avec son inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO, le prieuré blotti au centre d’un quartier résidentiel, ignoré de la foule des stations balnéaires voisines, prendra une nouvelle dimension.
* Arnoul sans T comme le saint qui donna son nom au prieuré et Touque sans S, conformément à la graphie du Moyen-Âge.
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