Que s’est-il passé dans cette cabine de massage d’un hôtel de Deauville (Calvados) le 4 décembre 2023 ? Une masseuse affirme avoir été victime d’une agression sexuelle. Un client lui a caressé le clitoris par-dessus le pantalon et s’est masturbé pendant la prestation.
L’intéressé dément. Il prétend qu’il se grattait le pénis en raison d’une mycose. Après deux heures de débats, le tribunal de Lisieux a tranché et donné raison à la masseuse.
Son comportement signalé sur le planning
Cet habitant de Massy, en région parisienne, passait cinq jours sur la côte fleurie avec son épouse. Un séjour bien-être offert par madame pour fêter son quarantième anniversaire. Au programme, entre autres : plusieurs massages.
Durant les premiers, déjà, le personnel constate « un comportement inapproprié » et le signale à la direction du Spa. Sur le planning, il est précisé qu’avec ce client, la prestation doit désormais être assurée par une masseuse expérimentée.
La victime écourte la séance
C’est donc une professionnelle d’une quarantaine d’années, rompue à l’exercice, qui se présente face à lui le 4 décembre. Mais là encore, la situation va vite déraper.
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Quand elle entre dans la cabine, le client n’a pas de drap sur les parties intimes. Elle lui dit de le mettre. Le massage commence, tout se passe bien jusqu’à ce qu’il lui demande d’insister au niveau des adducteurs. Autrement dit, très près de l’entrecuisse. Elle refuse, malgré son insistance.
Puis vient l’agression sexuelle. La prestation, prévue pour 50 minutes, s’arrêtera trois minutes plus tôt. La masseuse sort de la cabine et s’effondre, en larmes, dans le couloir.
« J’avais une mycose »
Au tribunal, le prévenu maintient sa version. Il n’a pas touché le clitoris de la victime et ne s’est pas masturbé. Si sa main a pu s’approcher de son sexe, c’était à cause de cette fameuse démangeaison.
« J’avais une mycose, mon épouse aussi. En aucun cas, je n’ai agressé cette dame. Je vois bien qu’elle a souffert de cette histoire et j’en suis navré. Mais ça me démangeait énormément. J’aurais dû lui demander de sortir, le temps de me gratter ». Selon le personnel, le client n’a jamais signalé qu’il avait une mycose.
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Concernant les précédentes alertes sur son comportement, là encore, il ne cache pas son étonnement. « C’est de la calomnie ». Le prévenu parle à demi-mot d’un complot du personnel, teinté d’islamophobie.
« Ils se sont passé le mot pour me descendre. L’accueil dans le spa a été glacial. On nous a fait attendre 1h30, sans explications. Ma femme est voilée, ils nous regardaient de travers. On a senti qu’on n’était pas les bienvenus ».
« Je respecte les femmes »
Il réfute toute intention d’agresser sexuellement les masseuses. « Je respecte les femmes, je suis marié depuis 20 ans et j’ai quatre filles. Jamais je n’accepterais qu’on leur fasse ça. Mon épouse était dans la cabine d’à côté. On se voyait après nos massages. Nous avions eu une relation sexuelle juste avant. Je ne vois pas pourquoi j’aurais pu faire une chose pareille ».
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Encore choquée, la victime ne s’est pas présentée au tribunal mardi. Son avocate la représentait. « Ma cliente a toujours été claire dans ses déclarations. Elle sait faire la différence entre quelqu’un qui se gratte et quelqu’un qui se masturbe. Cet homme était en érection et se touchait ».
L’avocat de la partie adverse réagit. « Dès ses premières auditions, monsieur a évoqué cette mycose. Ce n’est pas une stratégie de défense, nous produisons dans le dossier une ordonnance pour un traitement contre cette affection. Le problème, c’est que la masseuse a acté, dans son esprit, qu’il se masturbait. Chaque geste du client était alors interprété à l’aune de ce qu’elle imaginait ».
Patron d’une entreprise de sécurité en région parisienne, l’homme a été condamné à six mois de prison, dont trois avec sursis. Il devra verser 3600 euros, toute cause de préjudice confondue, à la victime.
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