Aude : deux Narbonnais ont participé à la composition de la musique du film « LaRoy », grand prix du Festival de Deauville

Alain « Rim » Laurens et Clément Peiffer ont signé la bande originale de ce long-métrage, au côté de la compositrice parisienne Delphine Malaussenat. Le triomphe du film, qui a remporté au total pas moins de trois récompenses à Deauville, met aussi en valeur le minutieux travail mené sur son environnement sonore et musical. Retour avec Rim Laurens sur cette formidable aventure.

Très connu en Narbonnais pour sa casquette de DJ et sa patte « atmosphérique » inimitable, Rim Laurens est aussi compositeur de musiques de films. Associé à la société de production cannoise Ad Astra, le Narbonnais a déjà signé le BO de nombreuses créations issues de multiples pays, ayant de fait collaboré avec des metteurs en scène, des univers et des « cinémas » très différents. Il y a deux ans, l’intéressé se voyait ainsi proposer de plancher sur l’ambiance musicale de LaRoy, premier long-métrage du scénarise et réalisateur américain Shane Atkinson. Un projet appelé à aller loin, très loin…

« J’avais déjà réalisé en 2018 la musique de L’Ambassador, le 2e court-métrage de Shane », raconte Rim Laurens. Le passage au format long représentait toutefois un gros gap à franchir : pour le mener à bien, l’artiste s’associe à un autre Narbonnais, le multi-instrumentiste Clément Peiffer. Basée à Paris, Delphine Malaussenat vient compléter le trio, qui reçoit tout d’abord un synopsis. Bien avant le scénario, ou la perspective d’un tournage.

Bande démo

« Ce document comprenait aussi la note d’intention du réalisateur d’un point de vue musical, poursuit Rim Laurens. Shane est quelqu’un de très précis, il nous a donné des références en guise de points de repère ». En l’occurrence le musicien Waren Ellis et le chanteur Nick Cave. Fort de ces indications, les trois compositeurs français devaient encore faire leurs preuves. « Mis à part Ad Astra, les autres financeurs du film ne nous connaissaient pas. Nous avons réalisé une bande démo, comprenant cinq morceaux inspirés de cinq moments forts de l’histoire. Le synopsis ne te donne que l’énergie globale de l’œuvre : à partir de là, tu crées un univers musical à la fois fantasmé et suffisamment précis ». Le résultat emballera tellement Shane Atkinson et ses producteurs que quatre de ces cinq compositions « originelles » figureront dans la version définitive de LaRoy.

Ce premier jet permet aussi au trio de bien se répartir les rôles. « A Narbonne, on s’est occupé des guitares et de la dimension un peu western, tandis que Delphine s’est chargée de tout ce qui touche les cordes, détaille Rim. Elle a fait le Conservatoire, maîtrise le violoncelle et excelle dans un registre musical contemporain ». Un très bon départ, en somme… puis une année d’attente. Le temps du cinéma, celui de la production définitive mais aussi de l’écriture approfondie. Jusqu’au jour où Rim et ses acolytes reçoivent enfin le scénario de LaRoy.

Quand le réalisateur vient travailler deux jours à Narbonne 

« L’un des meilleurs que j’ai été amené à lire, insiste le Narbonnais. Un récit génial, tu te régales de bout en bout ». Dans ce thriller teinté de comédie, un homme trompé, au bout du rouleau, se retrouve à être pris pour un tueur à gages, quiproquo singulier à partir duquel le film déroule non sans humour une galerie de personnages savoureux. Connaissant désormais l’intrigue dans les moindres détails, le trio musical se retrousse les manches et peaufine son style prometteur. « Trois ou quatre mois de travail intense, à reprendre et adapter les morceaux jusqu’au dernier moment, résume Rim. Certaines compos qu’on ne pensait pas garder sont finalement restées, d’autres ont été supprimées… »

Dernière étape : le visionnage de l’œuvre montée, mais sans habillage musical. « En général, les réalisateurs mettent quand même des musiques déjà existantes pour nous donner une idée, mais ça enferme artistiquement car il est très compliqué de coller à un modèle tout en mettant sa propre sensibilité. Shane, lui, a utilisé notre bande démo ». De quoi garantir une cohérence globale, qui atteignit son paroxysme en janvier 2023 avec la venue de Shane Atkinson à Narbonne. Deux jours à affiner la BO scène par scène, afin que la musique colle au mieux avec l’action.

Sortie française en avril 2024

Après avoir déjà fait sensation au Festival du film de Tribeca (fondé par Robert De Niro), LaRoy s’est retrouvé en compétition du 1er au 10 septembre 2023 au Festival du film américain de Deauville. La suite, on la connaît : non seulement le jury présidé par Guillaume Canet lui a décerné le grand prix, mais le long-métrage de Shane Atkinson a aussi quitté la France avec le prix du public et celui de la critique. « On sentait qu’il se passait quelque chose, car les réactions des gens étaient vraiment très positives », note Rim, qui a rejoint sur place l’équipe du film. « Mais de là à imaginer remporter trois récompenses, dont le grand prix ! »

L’autre bonne nouvelle, c’est qu’outre les Etats Unis, LaRoy a aussi trouvé un diffuseur pour l’Hexagone : sortie nationale prévue en avril 2024. Une victoire de plus pour le film, et une formidable caisse de résonance pour ces musiques made in France pour deux tiers audoises, qui résonneront bientôt dans les cinémas de part et d’autre de l’Atlantique.

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