Une Deauvillaise fortunée de 96 ans s’était liée d’amitié avec une femme de 69 ans, entrée à son service en 1975, puis avec sa fille née en 1978 et, une vingtaine d’années plus tard, avec le conjoint de cette dernière, âgé de 53 ans. Son mari étant décédé en 2017, elle a fait de celle qui a été sa dame de compagnie pendant près de 50 ans, sa légataire universelle.
Un héritage de 10 millions d’euros
La sexagénaire a donc hérité de 10 millions d’euros à la mort de sa patronne, le 25 décembre 2022. Le décès a été constaté à 21h45. Cinq minutes plus tard, son gendre a effectué un virement de 4000 euros à son profit depuis l’un de ses comptes. » Les impôts me mangent tout « , déplorera la nouvelle millionnaire.
La dame de compagnie, sa fille et son gendre ont été jugés mardi 16 avril 2024 devant le tribunal de Lisieux (Calvados) pour une série de délits commis à l’encontre de la vieille dame : vol pour la sexagénaire, recel pour sa fille, vols, contrefaçons de chèques et autres escroqueries pour le gendre. Les trois prévenus avaient également à répondre de « délaissement d’une personne incapable de se protéger ».
Le délaissement au cœur des débats
L’avocat des parties civiles demandera un complément d’information afin que ce délit soit requalifié en » délaissement ayant provoqué la mort « , relevant de la compétence de la cour criminelle départementale. Le procès a été marqué par une vive altercation entre la quadragénaire – qui a appelé la nonagénaire « ma grand-mère » tout au long de l’audience – et la petite-cousine de cette dernière, qui s’est porté partie civile avec son frère.
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Bien que le montant des malversations – dont l’homme est en grande partie responsable – atteigne près de 78 000 €, le procès s’orientera rapidement sur l’héritage de 10 millions d’euros légué à la sexagénaire par sa patronne le 25 décembre 2022.
Une série de malversations
L’affaire commence début janvier 2023. L’enquête de police permet de mettre à jour une série de malversations ayant commencé le 28 octobre 2021 par des chèques falsifiés déposés sur le compte du quinquagénaire. D’abord d’un montant plutôt faible, ils atteignent rapidement plusieurs milliers d’euros. À compter du 2 novembre 2022, l’homme, qui vient d’obtenir une procuration sur le compte de la vieille dame, a effectué directement des virements à son profit.
Train de vie élevé
Les investigations réalisées sur son compte en banque ont mis en évidence un train de vie largement supérieur à ses ressources, même en tenant compte de la générosité de la nonagénaire. En effet, celle-ci réglait les frais de scolarité des enfants du couple, leur loyer et quelques dépenses courante, sans préjudice de le dépanner en liquide.
» Elle avait toute sa tête «
» J’étais pris à la gorge par des crédits, lâche le père de famille, martelant que la vieille dame avait toute sa tête. Elle me disait : je veux que vous ne manquiez de rien « . C’est elle qui lui demandait de remplir les chèques, et parfois même de les signer. Il reconnaîtra toutefois en avoir fait quatre de sa propre initiative – puis en avoir déchiré les souches – parce qu’elle avait refusé de l’aider. Les faits de vols et d’escroquerie ayant été reconnus – au moins partiellement – par les trois prévenus, les juges ont abordé le délit de délaissement d’une personne incapable de se protéger.
Manque de soins
En plus des malversations financières, il leur est reproché d’avoir laissé la nonagénaire sans soins alors que, dès le mois de septembre 2022, plusieurs personnes ont été choquées par son état de santé » alarmant » et son manque d’hygiène. Il faudra attendre le 26 décembre pour que l’une d’elles fasse appel à une infirmière et que des soins à domicile soient enfin mis en place.
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Poussée dans ses derniers retranchements, la sexagénaire reconnaît avoir constaté la présence de « boutons » sur le corps de sa patronne depuis plusieurs mois. « J’aurais dû appeler le médecin », souffle-t-elle. Quant à son gendre, il dit avoir vu les fesses de la vieille dame « brulées par le pipi ».
Élan de sincérité
« Elle ne serait peut-être pas décédée le 25 décembre si on lui avait apporté des soins appropriés en temps utile « , tonne le conseil des plaignants. Et d’ajouter : » L’enjeu, c’était le fameux testament ! « . Avec gravité, il se tourne vers la sexagénaire et, en la fixant du regard, lui demande si elle a « délaissé » sa patronne pour l’héritage. Visiblement déstabilisée par l’atmosphère pesante ayant régné tout au long du procès, qui a duré plus de 6 heures, elle répond » oui » du bout des lèvres. L’avocat saluera cet » élan de sincérité « .
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La représentante du ministère public requiert 4 ans de prison dont 2 assortis d’un sursis probatoire pendant 3 ans pour le père de famille, 3 ans dont 2 avec sursis probatoire pendant 3 ans pour sa conjointe et 24 mois dont 18 avec sursis probatoire pendant 18 mois pour la sexagénaire. Le tribunal rendra son délibéré le 21 mai 2024.
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