L’enseigne comme la patronne sont des institutions dans la région, au point que l’une se confonde avec l’autre. Martine Delangle, la taulière, « incarne » en effet l’établissement qu’elle a ouvert en bord de RN 13 en 1999. « Certaines personnes m’appellent Paris-Deauville, d’autres Madame Delangle », s’en amuse la patronne.
Des photos, des souvenirs, des mots gentils
À observer la façade de l’établissement, sis sur l’axe Lisieux-Evreux, à Duranville-Folleville on se doute qu’on va se sentir un peu comme à la maison si on ose en franchir la porte.
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Bingo, le couloir d’entrée donne accès à une salle à manger où trône une majestueuse cheminée. Une des fenêtres donne sur une cour où se « garaient » les chevaux, quand la bâtisse était un relais de Poste.
Dans ladite salle, une table sert de bureau à « Madame Delangle ». Au mur, il y a un panneau réservé aux annonces immobilières mais aussi des photos, des cartes postales, des souvenirs et mots gentils offerts par des acquéreurs de biens.
Madame Delangle, qui ne manque pas de bagout, a aussi l’Eveil Normand à portée de main. « J’adore, je suis abonnée », dit-elle. Les nouvelles du coin l’intéressent dans le cadre de son métier mais pas seulement. Née à Malouy il y a 70 ans (à la maison, comme c’était fréquent à l’époque), Martine Delangle est une Normande pur jus.
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Pourtant, Martine a passé une partie de sa vie à Paris.
A Paris, j’étais fabricante de joaillerie. J’importais de l’or d’Italie, que je revendais à des joailliers, ceux de la place Vendôme notamment.
Mais à la naissance de son fils Gunther, elle a souhaité revenir aux sources. « J’ai vécu longtemps à Paris mais quand j’ai eu mon fils, je ne voulais pas qu’il grandisse là-bas. Je suis donc revenue en Normandie », dit-elle.
Le premier château que j’ai vendu, c’était à la Houblonnière, près de Lisieux. Il y avait deux acquéreurs. J’en ai écarté car il n’avait aucun goût. Il aurait fait n’importe quoi dans cette demeure.
Que faire en Normandie ? Le métier d’agent immobilier l’attirant, Martine Delangle obtint une carte professionnelle. Puis ce fut le coup de foudre avec la fameuse bâtisse sise RN 13 D 613 à Folleville-Duranville (c’est l’intitulé de son adresse actuelle).
« Je voulais m’installer comme agent immobilier et quand j’ai vu cette maison, elle m’a tout de suite plu. Son emplacement était idéal parce qu’il y a toujours eu beaucoup de circulation ici. Quand je me suis installée, il a y avait des files de voitures de Parisiens, le dimanche notamment. Et puis de toute manière, je ne voulais pas m’installer en ville », raconte celle qui acquit très vite la maison de Folleville-Duranville.
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Une fois l’agence baptisée Paris-Deauville – « Je venais de Paris, j’habitais alors à côté de Deauville, le nom m’est venu comme ça » – Martine Delangle s’est lancée à corps perdu dans le travail, sept jours sur sept. « J’avais les dents longues », reconnaît celle à qui les concurrents n’ont pas fait de cadeaux, mais qui avait du répondant.
Si je rentre demain 20, 30 ou 40 biens à un million d’euros, j’ai les acquéreurs.
Rapidement, « Paris-Deauville » s’est spécialisée dans la maison cossue, « rentrant » manoirs et châteaux dans ses biens à vendre. Ayant toujours eu plus d’acquéreurs potentiels que de biens à céder, elle put parfois se permettre de choisir ces acquéreurs. « Le premier château que j’ai vendu, c’était à la Houblonnière, près de Lisieux. Il y avait deux acquéreurs, j’en ai écarté un », se souvient Martine Delangle. Sur quels critères ? « Il y en avait un qui n’avait aucun goût, il aurait fait n’importe quoi dans cette demeure. »
Martine Delangle a vendu de nombreuses très belles propriétés dans la région et elle en a toujours à vendre mais comme il y a vingt-cinq ans, elle a plus d’acquéreurs que de biens. « Je peux vous affirmer que si je rentre demain 20, 30 ou 40 biens à un million d’euros, j’ai les acquéreurs », dit-elle.
Ce discours, « Madame Paris-Deauville » le tient aussi aux éventuels repreneurs de l’agence, mise en vente depuis décembre dernier au prix de 200 000 euros («f onds de commerce » et maison inclus). Car c’est décidé, Martine, qui a toujours exercé son métier avec passion, lâche l’affaire. Toutefois, elle restera vigilante là aussi sur les acquéreurs. Histoire de ne pas faire n’importe quoi.
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