« Cette année 2024 sera un triple bonheur pour nos deux pays », lâche Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France.
Un « bonheur » partagé pour la France et la Chine qui célèbrent le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre leurs deux pays, mais qui fera particulièrement vibrer Deauville (Calvados) tout au long de l’année.
« Par notre volonté politique de célébrer cet anniversaire et tout un tas de circonstances, on a décidé que 2024 serait l’année de la Chine à Deauville », sourit Philippe Augier, le maire, évoquant tour à tour l’accueil d’une exposition dédiée à l’artiste chinois Zao Wou-Ki, d’une délégation de plus de 200 athlètes avant les Jeux olympiques de Paris ou encore du Forum culturel sino-français.
Je suis persuadé que c’est sur les terrains de la culture et du sport que les peuples peuvent se rencontrer. C’est une vraie rencontre pour que nos populations respectives puissent mieux se comprendre et avancer ensemble.
Plus de 200 athlètes chinois avant les JO
« Ces deux dernières années, on a reçu la visite de délégations de sportifs, de techniciens, de diplomates, d’institutionnels du sport ou encore dernièrement du vice-président du comité olympique », raconte Philippe Augier.
Des rencontres qui ont permis de sceller la venue de plus de 200 athlètes chinois à Deauville, à la veille des Jeux olympiques. Des sportifs représentant 9 disciplines : rugby féminin, natation, tennis de table, badminton, boxe, taekwondo, tir à l’arc, tennis, basket 3×3 féminin et masculin.
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« Après avoir visité les installations culturelles et sportives de la ville, je comprends pourquoi les athlètes chinois ont choisi Deauville pour venir s’entraîner. Les conditions sont très favorables », reconnait l’ambassadeur, venu visiter les équipements deauvillais. Un avis que partage bien évidemment le maire de la commune. « Il y avait plusieurs critères pour répondre aux attentes des sportifs et du staff qu’on remplissait, mais c’est aussi une question d’ambiance pour être dans de bonnes conditions pour s’entraîner », évoque Philippe Augier, rappelant comme il aime le faire qu’à chaque fois que Deauville accueille des équipes ou sportifs de haut niveau, cela se solde par des succès pour ces athlètes.
Si on ne connait pas encore le calendrier précis de leur venue, les athlètes chinois « vont se succéder pendant un mois, sur une période d’une semaine à 10 jours par équipe », précise Sébastien Delanoë, responsable du service enseignement, jeunesse et sport, qui explique que « leur calendrier dépendra notamment de la date des épreuves à Paris ».
Une période où des rencontres seront organisées. « On a demandé que nos scolaires et nos jeunes puissent aller au contact des athlètes », indique le maire.
Des artistes et échanges culturels
Si cette présence sportive de haut niveau sera l’un des temps forts de cette « année de la Chine à Deauville », c’est loin d’être le seul. Dans moins de deux semaines, dès le 2 mars, le lieu de vie culturelle des Franciscaines accueillera une grande exposition dédiée au peintre et graveur d’origine chinoise devenu français en 1964, Zao Wou-Ki. Quelques mois plus tard, en novembre, la cité du duc de Morny accueillera la 6e édition du Forum culturel sino-français, une manifestation permettant des échanges autour de la culture entre les deux pays.
On attend une centaine d’acteurs de la culture chinoise et française, mais aussi d’entreprises qui s’intéressent à la culture.
Entre ces grands rendez-vous, d’autres ponctueront l’année, avec une exposition de céramique blanche ou la venue d’un photographe chinois, Huang Xiaoliang. Il sera en résidence à Deauville, dès le printemps, dans le cadre du festival Planches contact. « On a aussi la forte volonté d’accueillir le cheval-dragon Long Ma à Deauville », glisse le maire (lire encadré). Une succession de rendez-vous et autant d’échanges à créer par le biais de la culture.
Une « forte volonté » d’accueillir le Long-Ma à Deauville
Lors de la visite de l’ambassadeur de Chine, Philippe Augier a évoqué sa « forte volonté » de faire venir cette année à Deauville le Long-Ma. Il s’agit d’un cheval-dragon mécanique de 12 m de haut et de 5 m de large créé par la compagnie nantaise La Machine pour célébrer le 50e anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises. Il avait alors été acheté par un mécène chinois en 2014, dès sa création.
« C’est une magnifique machine, c’est époustouflant », souligne l’ambassadeur qui rappelle que ce « cheval-dragon gigantesque » a été présenté dans différents lieux du monde, d’un continent à l’autre. Notamment à Calais, Ottawa et Pékin.
Des liens à nouer pour l’avenir
Pour le maire de Deauville, comme pour l’ambassadeur de Chine, tous ces liens créés cette année serviront pour l’avenir. « Au-delà de cette année, on a beaucoup de choses à faire et à imaginer ensemble », considère Philippe Augier, rappelant que cette « attractivité » à la base du tourisme passe par la culture et le sport.
J’attends l’approfondissement des relations entre Deauville et les villes chinoises. Dans les relations entre les États, l’amitié entre les peuples est la plus importante, c’est la base profonde de cette relation. C’est pour cela que j’attache une importance majeure à ces relations entre les collectivités locales des pays.
Les deux hommes ont évoqué notamment un rapprochement possible avec la ville de Dali, dans la province du Yunnan, « une ville touristique au bord d’un grand lac gigantesque » que le maire de Deauville apprécie. « Je pense que ces deux villes se ressemblent beaucoup, il peut y avoir une relation d’amitié qui s’établit et je peux jouer le rôle de pont entre elles », insiste l’ambassadeur. Autre possibilité avancée, celle d’accueillir d’autres artistes chinois, dans le futur.
On a envie d’avoir de vrais échanges dans différentes disciplines artistiques.
Des projets à construire, au fil des années, pour créer des liens au long terme entre Deauville et la Chine…et donner envie aux touristes chinois de découvrir Deauville. « Aujourd’hui, ils représentent une faible part de nos visiteurs », reconnait le maire. Rappelant que des médias chinois devraient être présents à Deauville, en même temps que les athlètes, l’ambassadeur insiste :
Avec les JO, Deauville pourrait être davantage découverte par les Chinois. Entre la plage, le cheval, la culture : je pense que Deauville a tout pour attirer les touristes chinois, surtout le tourisme haut de gamme.
Mentionnant la hausse du revenu moyen en Chine, il ajoute : « Ils ne se satisfont plus d’un tourisme ordinaire dans les grandes villes. De plus en plus de Chinois veulent aller dans de plus petites villes ».
Des liens qui se nouent, donc progressivement, étape par étape. « Ça se fait au fil des rencontres, comme celle d’aujourd’hui avec l’ambassadeur qui est un bon relais, mais aussi celle que l’on aura avec les artistes en novembre. Tout se construit progressivement, mais c’est vrai cette année, ça se construit de manière extrêmement forte ».
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