Festival de Deauville 2023 : Les stars, cette année, ce sont les films en l’absence des actrices et acteurs américains

C’est parti pour La 49eme édition du Festival du film américain de Deauville. Un festival qui doit faire le deuil de la présence des actrices et acteurs américains en grève depuis le 14 juillet .

Hier soir, lors de la cérémonie d’ouverture, un hommage a été rendu à l’une des figures du Nouvel Hollywood des années 1970, le réalisateur producteur, Jerry Schatzberg, âgé de 96 ans. Pendant 10 jours, pas moins de 80 fictions et documentaires seront projetés dans la célèbre cité balnéaire normande.

Massés devant le tapis rouge, c’est Jude Law, le héros du film Le jeu de la Reine, projeté hier soir en ouverture du festival, que les fans attendaient. Ils ont dû faire contre mauvaise fortune bon cœur, l’acteur britannique, solidaire de la grève entamée par ses confrères américains, a renoncé à sa venue, tout comme Natalie Portmann, ou Joseph Gordon Lewitt. Qu’à cela ne tienne, les fans se sont rabattus sur les membres du Jury, dont Guillaume Canet, qui s’est prêté avec gentillesse aux traditionnels selfies. « C’est un peu dommage, car ici à Deauville, on peut voir les stars de très près, c’est plus cool qu’à Cannes« , nous confie cet habitué qui prend ses vacances début septembre tous les ans par amour du cinéma américain. »On est un peu déçus, mais c’est aussi pour la bonne cause. Ils se battent pour défendre leurs droits. », ajoute cet autre festivalier.  » Les acteurs sont absents mais les réalisateurs seront là, et c’est vraiment aussi pour eux qu’on vient « , ajoute cette étudiante en cinéma qui elle aussi ne rate jamais ce rendez-vous de septembre.

« Moi, je suis venu pour Jerry Schatzberg, il est bien là, regardez, 96 ans et il pète la forme. Chapeau » ajoute cet autre cinéphile. Et effectivement, il porte encore beau, Jerry Schatzberg, Stetson vissé sur la tête, œil coquin et sourire aux lèvres. Il est celui qui a découvert Jimmy Hendrix, Al Pacino, ou Faye Dunaway entre autres. Un photographe de métier qui a immortalisé des stars comme Bob Dylan, Andy Warhol, ou Catherine Deneuve, avant de passer derrière la caméra. Très ému, Guillaume Canet, qui a eu le privilège de jouer dans un de ses films The Days the Ponies Come Back, en 2000 à l’âge de 21 ans, l’a aidé à monter sur scène et dit toute l’admiration qu’il portait à ce réalisateur éclectique, qui reçut en 1973, la Palme d’or à Cannes, pour L’épouvantail. « C’est mon ami,mon père spirituel. », a-t-il avoué.

Kyle Eastwood arrivant pour la cérémonie d'ouverture du 49me festival du cinéma américain de Deauville, le 1er septembre 2023 (LOIC VENANCE / AFP) Kyle Eastwood arrivant pour la cérémonie d'ouverture du 49me festival du cinéma américain de Deauville, le 1er septembre 2023 (LOIC VENANCE / AFP)

Autre temps fort de la soirée, le show case donné par Kyle Eastwood, jazzman, le fils de Clint Eastwood. Contrebassiste de renom, Kyle Eastwood, qui sortait hier un album Eastwood Symphonique, en hommage à son père, a longuement été applaudi. Un 10eme album, très swing, qui reprend les musiques de films dans lesquels son père a joué. Musicien et également comédien, Kyle Eastwood âgé de 55 ans, a reconnu que si son père n’avait pas eu de succès en tant qu’acteur et réalisateur, il aurait probablement aimé être musicien. Un coup d’envoi en musique. On ne pouvait rêver mieux.

Aujourd’hui, place à la compétition. L’événement sera l’avant-première du dernier film de Luc Besson, Dogman en présence du réalisateur qui n’avait pas tourné depuis 4 ans. Présenté jeudi soir à Venise, le film a été longuement applaudi. Un goût de revanche pour le réalisateur de 64 ans très populaire mais longtemps boudé par la critique. Sur le plan judiciaire, il a dû faire face en 2018 à des accusations de viol portées par l’actrice Sand van Roy. L’affaire était devenue l’une des plus emblématiques du mouvement #MeToo en France, mais les accusations ont été définitivement écartées par la Cour de cassation en juin.
« Quelque chose dont je suis particulièrement fier aujourd’hui, c’est de ma liberté », a déclaré à propos de son travail de réalisateur celui qui avait rêvé un temps de fonder un « Hollywood-sur-Seine », à la Cité du cinéma, en région parisienne. « Personne ne peut m’empêcher d’écrire (le film) que je souhaite ».
Le film sort en France le 27 septembre.

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