Celle que l’on a longtemps considérée comme le XXIe arrondissement de Paris renoue ces derniers temps avec une splendeur oubliée à la faveur d’une politique volontariste d’investissements colossaux. Culture, gastronomie, sport, hôtellerie, commerces ou encore architecture, Deauville offre à nouveau le visage réjouissant des Années folles, version 2.0. Au point qu’au printemps dernier Chanel ouvrait son défilé avec un superbe clip tourné à Deauville dans lequel Brad Pitt et Penelope Cruz campaient les amoureux d’« Un homme et une femme ». Une ville chère à Gabrielle Chanel, qui y ouvrit en 1913 une première boutique, et où le Printemps a inauguré récemment un concept store, mêlant marques d’exception et objets vintage – un projet pilote qui devrait se décliner à New York prochainement.
Fondée en 1860 par le duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, la station balnéaire entend surfer sur la mode des bains de mer. S’engouffrent hôtels, casinos et grandes villas qui dessinent les atours d’une cité à l’élégance rare dont les courses hippiques sont le point de ralliement. Annexe iodée de Saint-Germain-des-Prés jusqu’au milieu des années 1960, elle se retrouve sous les feux des projecteurs lorsque Claude Lelouch, qui y a tourné la scène mythique d’« Un homme et une femme », remporte la Palme d’or à Cannes, en 1966. À peine une décennie plus tard, en 1975, un festival du film américain y voit le jour et marque l’ancrage culturel d’une ville que l’on a parfois raillée pour son opulence. Et, depuis 1987, sur les petits murets séparant les cabines de bain apparaît chaque année un nom, celui de la star de cinéma ayant reçu un hommage.
Culture et gastronomie
Assise sur ce succès, la belle va s’assoupir jusqu’en 2001, date de l’arrivée de son nouveau maire, Philippe Augier. Sous l’impulsion de cet amoureux de Deauville aux ambitions solides, la ville rachète en 2010 un édifice des sœurs franciscaines afin de le transformer en centre culturel. Dix ans et 24 millions d’euros de travaux plus tard, les Franciscaines forment l’un des épicentres de la scène culturelle, bien au-delà de la région normande : ses collections embrassent la musique, la littérature, la peinture, la poésie, la création numérique, la photographie, la chanson et le cinéma. Expositions exigeantes, festivals, la ville fait honneur à l’héritage culturel qui est le sien. Des prêts de la Fondation Carmignac, une expo de Zao Wou-ki, une autre de Yayoi Kusama, ou une lecture de Denis Podalydès, parmi tant d’autres projets, donnent un aperçu des propositions.
Mais l’édile, au-delà de vouloir nourrir les esprits, souhaite aussi cultiver la gourmandise. Si les tables de fruits de mer ne manquent pas, quelques rénovations et ouvertures récentes ont permis de diversifier l’offre mais aussi de coller au goût de l’époque. Au premier rang desquels on trouve le Noto, sous l’égide de Moma Group, fondé par Benjamin Patou, qui célèbre les trésors de la cuisine italienne avec maestria, sous le casino de la ville qui renoue ainsi avec un chic qui l’avait un peu désertée. On y dîne bercé par un léger mix musical qui sait se faire plus festif à la fin du second service, cocktail en main. Plus loin, dans le quartier du port fraîchement restauré et imaginé par le maire, Thierry Costes et son établissement le Deauville, au bord de l’eau, proposent une carte de brasserie chic et subtile, un écailler de haut vol, et un coucher de soleil en prime. Une salle qui s’électrise et se mue en lieu de fête informel et spontané, la nuit venue. « La ville retrouve de son attractivité, y compris pour les locaux. Chez nous, tous les mondes se côtoient dans une ambiance chaleureuse », précise l’entrepreneur, qui reconnaît avoir été inspiré par celle du Thoumieux, piano-bar parisien.
Une recommandation ? « Le Drakkar, adresse historique, a aussi changé de main pour passer entre celles expérimentées de Thierry Bourdoncle, qui a réveillé la cuisine de cette institution sans en dénaturer l’âme », souligne Thierry Costes. Sur les planches, on admire les mythiques Ciro’s et Bar du Soleil, conçus et décorés par le duo d’architectes Friedmann & Versace. Si le premier, qui en soixante-quinze ans a vu passer tant le gratin du cinéma que les chefs d’État, peut s’enorgueillir de ses poissons, le deuxième signe des lobster rolls à se damner ! Enfin, datant de 1912 et 1913, les joyaux du groupe Barrière, le Normandy et le Royal, ont aussi entrepris d’importantes rénovations sous l’impulsion de la nouvelle génération incarnée par Alexandre Barrière et Joy Desseigne-Barrière. Au-delà d’une décoration mêlant héritage et inspiration transatlantique, la vue du bar ouvert côté mer et sa carte ne sont pas sans rappeler celles que l’on savoure dans les Hamptons…
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