Paul Belmondo au théâtre à Deauville : « On cherche toujours à comparer et mon père est incomparable

Boeing Boeing
Paul Belmondo est à l’affiche de Boeing Boeing.  ©Steeve Bouteiller

«  Boeing Boeing  », c’est plus de 25 000 représentations dans 55 pays, inscrite au Guinness Book des records comme la pièce française la plus jouée dans le monde offre à Paul Belmondo le rôle principal. Rencontre.

Vous interprétez le rôle principal dans la pièce Boeing Boeing. Qui a pensé à vous pour jouer le rôle de Bernard ?

Les Lucioles, producteur et tourneur de la pièce avec qui j’avais déjà travaillé avec Valérie Mairesse dans Ma mère est un panda, ont pensé à moi. Comme beaucoup, je connaissais la pièce. Les gens ont entendu parler de Boeing Boeing, sans forcément l’avoir vue. Ce qui était mon cas. Quand je l’ai découverte, j’ai compris pourquoi cette pièce était à l’affiche depuis si longtemps et pourquoi tant d’acteurs et d’actrices l’avaient jouée.

Parmi les nombreuses choses que vous faites, quelle place tient le théâtre dans votre vie ?

Je fais beaucoup de choses, c’est vrai, mais moins qu’à une certaine époque. Le théâtre est très important pour moi. J’essaie de choisir mes pièces. Je joue au théâtre depuis 2009. Pas forcément tous les ans, mais lorsque des projets me tentent, je les accepte avec plaisir. C’est une partie importante de ma vie. J’ai découvert le théâtre à travers ma famille et mon père lorsque nous possédions le Théâtre des Variétés. J’ai toujours eu une attirance. Le jour où j’ai arrêté de courir, en 2007, je me suis tourné vers le métier d’acteur. Sincèrement, je pensais faire de la télévision et un peu de cinéma et pas du tout de théâtre. C’est exactement le contraire qui s’est produit, j’ai fait un peu de télé, très peu de cinéma et beaucoup de théâtre. C’est la vie et je suis vraiment très heureux que le destin me force à découvrir cela. Aujourd’hui je ne conçois pas de me passer de théâtre.

Paul Bemondo.
Paul Bemondo. ©Sophie QUESNEL

Il existe une fibre artistique dans la famille Belmondo, croyez-vous à sa présence dans les gènes ?

Je ne sais pas si cela vient des gènes. Nous sommes baignés dans un milieu artistique. Enfant, vers l’âge de 4-5 ans, en sortant de l’école, j’allais sur les plateaux de cinéma. Quand j’allais en vacances avec mon père, je traînais sur les tournages. J’allais voir mon grand-père qui était sculpteur travailler dans son atelier. Il essayait même de me faire dessiner ou sculpter, ce qui était impossible. Il m’emmenait au Louvre. Même si ma passion était le sport automobile, le côté artistique était partout autour de nous. J’ai été assistant de mise en scène parce que mon père voulait que je fasse ce métier et le destin a fait que je suis devenu pilote. Pour mes enfants, je pense que c’est la même chose, avec leur grand-père, nous parlions principalement de cinéma. Mais je ne sais pas si c’est parce qu’on a des parents comédiens qu’on est fait génétiquement pour ce métier. C’est davantage la vie qui nous entoure.

On vient de fêter les 60 ans du film Un singe en hiver, tourné à Villerville. Vous y a avez amené votre père en 2014 pour le tournage de votre documentaire Belmondo par Belmondo. Vous parlait-il de ce film ?

Oui, il en parlait surtout pour sa relation avec Gabin. C’était très important pour lui. Il me racontait les anecdotes de tournage. Quand j’ai tourné le documentaire, je savais que ce film comptait pour mon père et revenir à Tigreville, c’était pour lui un moment très important. Ce film a marqué toute une génération de réalisateurs et de comédiens. Lorsque je l’ai vu la première fois sur grand écran à Lyon, j’ai été marqué. Ce film est un monument du cinéma. 

Vous avez tourné avec Claude Lelouch dans Itinéraire d’un enfant gâté où vous incarniez votre père, jeune…

Oui, j’ai joué le rôle de mon père jeune deux fois. Dans Itinéraire effectivement et dans Les Misérables. Dans les deux films, il fallait quelqu’un pour jouer mon père jeune, donc Claude Lelouch m’a demandé de le faire. À l’époque, je ne pensais pas au métier de comédien. J’étais dans ma carrière automobile et je ne pensais qu’à ça. J’avais accepté parce que c’était une bonne expérience. Je ne savais pas qu’un jour j’allais essayer d’être moi-même acteur. J’y avais pris beaucoup de plaisir et je garde un souvenir incroyable d’avoir travaillé avec mon père et avec Claude. Quand je revois la scène du début d’Itinéraire d’un enfant gâté où je suis dans le lit avec Lio et que mon père nous regarde, je trouve que c’est assez symbolique de ce qui m’arrive aujourd’hui. De là-haut, mon père est peut-être en train de regarder ce que je fais. 

Je sais qu’il avait très envie que je devienne comédien, s’il ne me le disait pas tous les jours, il me le disait deux fois par jour. (rires). Je remercie Claude Lelouch de m’avoir permis deux fois de tourner avec mon père.

L’héritage du nom Belmondo n’est-il pas trop lourd à porter ?

On évoque toujours cette question. C’est peut-être très compliqué, mais, très sincèrement, je préfère porter le nom que j’ai. J’en suis très heureux et très fier que ce soit pour moi, pour la vie que j’ai eue, pour les témoignages des gens sur mon père ou ce qu’il a fait dans sa carrière ou encore pour ce qu’a fait mon grand-père. Bien sûr c’est difficile aussi parce qu’on cherche toujours à comparer et mon père est incomparable. 

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Samedi 4 février à 21 h, théâtre du casino Barrière, 2 rue Edmond Blanc. À partir de 34 €, réservation au 02 31 14 31 14.

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