« Enfin », lâche Philippe Augier, maire de Deauville (Calvados). Après de nombreuses péripéties, le chantier des futurs bâtiments des services techniques a officiellement été lancé début décembre 2023.
« Tout ça a commencé il y a bien longtemps », raconte le maire, rappelant les prémices de ce projet évoqué dès 2013. À cette époque, les services techniques avaient en charge la collecte des ordures ménagères et avaient besoin de beaucoup plus de surface pour le matériel. Ces bâtiments « vétustes » datant des années 1980 ne correspondaient plus aux normes de confort pour les agents et n’étaient plus adaptés à l’activité ni aux ambitions de transition écologique. « La première fois que j’ai visité les services techniques, je me suis dit qu’on était au XIXe siècle », se souvient le premier édile.
« Ça a été moins vite qu’on ne l’espérait »
Au fil de rencontres avec les agents « pour parler de leurs équipements et de leur environnement de travail », un projet s’est alors construit. « À l’époque, il avait été estimé à 9 millions d’euros ». La Loi NOTRe est passé par là, actant le transfert de la collecte des ordures ménagères à la communauté de communes, et le projet s’est affiné et a été réduit à 5,6 millions d’euros.
On a pu constater que mener un projet, ça n’est jamais facile de nos jours. Vous avez des obstacles administratifs, financiers, techniques… et ça a été bien moins vite qu’on ne l’espérait.
Programmés en 2018, les travaux devaient être réalisés en 2020. « Mais l’inflation qui a suivi la crise sanitaire a obligé la Ville à les suspendre et à relancer les études », rappelle la municipalité.
Un appel d’offres a alors été lancé en mai 2021, suivi en décembre du choix de l’architecte Frédéric David du cabinet D.H.D. À l’automne 2022, les premiers coups de pioche ont été donnés pour démolir l’existant. « Et là, c’était au tour du problème technique », poursuit le maire.
En effet, en février 2023, sur les 54 pieux installés pour les fondations du nouveau bâtiment, 13 se sont révélés défectueux et ont été déclarés non conformes. Le chantier est alors à nouveau arrêté, « le temps de définir la cause et les répercussions financières ». Quelques mois plus tard, en septembre, le conseil municipal a accepté un accord de financement pour moitié de la remise en état des pieux, de l’immobilisation des engins de chantier et des frais de maintenance.
Les travaux peuvent reprendre, on peut avancer et c’est un vrai bonheur de poser cette première pierre.
Le projet en chiffres
18 147 m² : c’est le nombre d’aménagements extérieurs à mener (hangars, espaces verts). L’assiette foncière totale est de 25 872 m².
Six pôles vont être créés : administration, agents (vestiaires, douches, réfectoire, espace pour sécher les vêtements), pôle achats, pôle bâtiments, pôle voirie, pôle espaces verts.
200 000 euros : la Ville a bénéficié d’une aide de l’État d’environ 200 000 euros dans le cadre de la Dotation de Soutien à l’Investissement local (DSIL).
Améliorer le confort et la sécurité
« J’ai toujours une certitude, c’est qu’on ne travaille jamais mieux que dans le confort », insiste la maire de Deauville, rappelant que « tout a été pris en compte » dans ce projet, de la mise aux normes aux lieux de vie, en passant par le stockage, le stationnement, la circulation ou encore les vestiaires, pour coller au plus près « de la réalité » du quotidien de la centaine d’agents qui y travaille.
Pensé en concertation avec les agents, ce projet vise à offrir de meilleures conditions de travail aux différents services, d’améliorer confort et sécurité, de rationaliser les équipements, notamment le stockage du matériel et la circulation et le stationnement des véhicules, et enfin de « moderniser les usages » afin de les adapter aux besoins actuels, par exemple en agrandissant la serre ou en remplaçant la station de lavage.
Les travaux comprennent ainsi les mises aux normes obligatoires, en ce qui concerne l’électricité, la toiture, l’hygiène ou encore l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, mais aussi « l’aménagement de lieux de vie et des espaces de travail correspondant à l’évolution des métiers ». Est notamment au programme la construction d’un réfectoire, de vestiaires, d’un lieu de séchage pour les vêtements…
D’un point de vue architectural, le projet a été souhaité sobre pour homogénéiser l’ensemble des bâtiments. « Il s’inscrit dans une démarche durable par l’emploi des matériaux écologiques comme le bois », précise l’architecte qui évoque également la sobriété des constructions et l’utilisation d’énergies renouvelables avec par exemple un récupérateur d’eau pluviale et des panneaux photovoltaïques sur les toitures. « Nous travaillons les uns et les autres pour l’image de Deauville et cette ville ne serait pas ce qu’elle est sans l’engagement et l’exigence des différents services, conclut le maire, en s’adressant aux agents. On souhaitait vraiment que votre cadre de travail soit à la hauteur, car ça rentre dans l’image de la ville ».
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