EN IMAGES. Sebastian Stan honoré à Deauville : « vous nous rappelez ce qu’est un grand comédien

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« C’est une année de premières pour moi et il est tout à fait logique que, comme à Berlin cette année, mes premières accolades viennent d’Europe », débute Sebastian Stan, plein de reconnaissance, à l’assemblée du festival du cinéma américain de Deauville, quelques mois après avoir reçu à la Berlinale un Ours d’argent de la meilleure performance pour A Different Man. Un film présenté ce lundi soir, à Deauville.

Ce lien avec l’Europe est essentiel pour cet acteur né en Roumanie en 1982. Pays natal qu’il a quitté à l’âge de 8 ans avec « une mère célibataire qui cumulait deux emplois » pour subvenir aux besoins de ses enfants, pour rejoindre Vienne, puis les États-Unis. Une terre promise où il a pu trouver sa voie. « Cependant ce n’est que des années plus tard que j’ai commencé à comprendre l’importance de mes racines européennes et à quel point elles ont fini par faire de moi la personne que je sois aujourd’hui », souligne-t-il.

Entre blockbusters et cinéma indépendant

Au festival de Deauville, pour cette 50e édition, c’est une nouvelle distinction qui a mis en lumière son talent. Un Prix du Nouvel Hollywood qui, chaque année depuis 2011, met à l’honneur les figures émergentes du septième art. Et pourtant, à 42 ans, Sebastian Stan a déjà une belle carrière derrière lui. « Tout est une question d’équilibre. Les premiers pas de Sebastian Stan devant la caméra peuvent en témoigner », souligne Damien Bonnard, membre du jury qui lui a rendu hommage.

Damien Bonnard et Sebastian Stan sur le tapis rouge, à Deauville.
Damien Bonnard et Sebastian Stan sur le tapis rouge, à Deauville. ©Marie-Madeleine Remoleur / Le Pays d’Auge

Ce dernier évoque cette courte séquence de 71 Fragments d’une chronologie du hasard de Michael Haneke où deux enfants se font face sur le quai du métro à Vienne. Son premier rôle.

Tout aurait pu s’arrêter là, car si Sebastian Stan s’est plusieurs fois confié avoir détesté cette première expérience d’acteur, quitte à mettre un terme définitif à l’idée d’un jour son métier, la suite de son parcours s’est finalement mise à pencher de l’autre côté, pour qu’il devienne le comédien exceptionnel que nous honorons ce soir.

Damien Bonnard
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Damien Bonnard
Damien Bonnard a remis le Prix du Nouvel Hollywood à Sebastian Stan. ©Dominique Saint

La suite est toujours un jeu d’équilibre, « entre télévision et grand écran, blockbuster et cinéma indépendant ». Après des débuts dans la série Gossip Girl, en 2007, on l’a aperçu « le temps d’un rencard » avec Natalie Portman dans Black Swann de Darren Aronofsky, avant qu’il ne se fasse connaître du grand public sous les traits de James « Bucky » Barnes, le Soldat de l’Hiver, dans les films Captain America. Un rôle qu’il endosse « pour traduire au mieux la douleur, le doute, la rédemption, mais surtout l’espoir de cet homme brisé, pris dans les tourments de son passé ».

Sebastian Stan Deauville
Sebastian Stan a reçu le Prix du Nouvel Hollywood au festival de Deauville. ©Marie-Madeleine Remoleur / Le Pays d’Auge
un Sebastian Stan très accessible sur le tapis rouge de Deauville.
un Sebastian Stan très accessible sur le tapis rouge de Deauville. ©Marie-Madeleine Remoleur / Le Pays d’Auge

« Une capacité à nous faire ressentir toute la complexité de l’âme humaine »

Sebastian Stan, c’est aussi « une capacité unique à incarner des personnages divers, complexes et bien souvent torturés ». Damien Bonnard évoque le mari violent dans I, Tonya de Craig Gillespie, du flic sous couverture dans Destroyer de Karyn Kusama, du tueur glaçant dans Fresh de Mimi Cave, de la rock star Tommy Lee dans la mini-série Pam and Tommy. Il évoque enfin l’interprétation de deux rôles dans des longs-métrages qui sortiront prochainement en salles : un jeune Donald Trump ambitieux dans The Apprentice d’Ali Abbasi et un homme en quête d’identité dans A Different Man d’Aaron Schimberg. Des rôles pour lesquels Sebastian Stan reconnaît sa chance d’avoir pu travailler « avec de grands artistes intrépides » qui lui ont donné sa chance.

Sebastian Stan
Sebastian Stan était entouré de Aaron Schimberg et Adam Pearson pour présenter le film A Different Man. ©Dominique Saint / Le Pays d’Auge 

Damien Bonnard salue :

Vous nous rappelez à chaque performance, ce que c’est qu’être un grand comédien : une immersion totale, une capacité à explorer des émotions profondes et à nous faire ressentir toute la complexité de l’âme humaine.

Damien Bonnard
Sebastian Stan
Dans son discours, Sebastian Stan a évoqué ses racines européennes. ©Dominique Saint / Le Pays d’Auge

Une complexité fatidique, mais aussi une quête de la vérité au cœur de la démarche de l’acteur roumano-américain qui évoque « le courage de plonger dans l’inconnu de tout cœur, de chercher, de comprendre notre humanité, et de retranscrire notre époque aussi fidèlement que possible, quelle que soit la difficulté du sujet ».

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