Samedi soir, tous les regards étaient braqués sur lui. Benoît Magimel, président du jury de la 50e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, est monté sur scène pour recevoir, de la part de Laurent Vallet, PDG de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA), la distinction numérique. Une aubaine pour l’acteur français qui a démarré sa carrière à l’âge de 13 ans dans La Vie est un long fleuve tranquille (1988), d’Étienne Chatiliez, puisque désormais il a accès à toutes les archives de sa médiatisation.
La tablette qui lui a été remise contient 110 heures de patrimoine son et image, l’occasion de passer en revue les moments-clés d’une carrière à la longévité déjà remarquable de trente-six années, jalonnée de 75 rôles, et notamment cinq longs métrages uniquement pour 2022 (Incroyable mais vrai, Pacifiction, Jack Mimoun et les secrets de Val Verde, Le Marchand de sable, Revoir Paris), ce qui témoigne d’une passion pour le métier toujours intacte. Il a notamment gagné le prix d’interprétation au Festival de Cannes pour La Pianiste (2011), de Michael Haneke, et trois César, qui lui ont été malheureusement dérobés la semaine dernière lors d’un cambriolage à son domicile situé dans le 16e arrondissement de Paris.
Benoît Magimel, 50 ans, est apparu très ému sur scène, alors que la veille il s’était amusé lors de la cérémonie d’ouverture à faire le baise-main à son idole, Michael Douglas. « Enfant, je me trouvais trop sensible, trop fragile, trop fluet, si bien qu’à chaque fois que je croisais mon reflet dans la rue je gonflais la cage thoracique pour avoir l’air balèze, se souvient-il. Le gamin de 13 ans est toujours là, il ne m’a jamais quitté. J’ai grandi avec l’idée qu’il fallait être fort pour réussir dans la vie. Les films m’ont permis de me construire. J’espère que certains resteront, car je les ai tournés avec le cœur. Vous savez, il suffit qu’un technicien me regarde avec empathie pour que je me mette à chialer devant la caméra. »
« J’ai toujours affectionné les personnages qui me permettent de devenir ce que je ne suis pas »
Il a confessé son admiration pour le cinéma américain. « Très tôt, je me suis identifié à Kirk Douglas. Puis j’ai rêvé d’être un cowboy et de chevaucher dans les plaines du Far West avec un colt à la ceinture ! J’ai toujours affectionné les personnages qui me permettent de devenir ce que je ne suis pas. » Il sera le 18 septembre dans Ni chaînes ni maîtres, un drame sur l’esclavage de Simon Moutaïrou, et dans le diptyque événement sur Charles de Gaulle, d’Anthony Baudry (sortie prévue en 2025), avec Simon Abkarian dans le rôle du général.
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